De l’individuel, et du collectif…
Décidément, il semble que les confiseurs continuent à avoir leurs adeptes.
Après une mobilisation très forte le 20 novembre et des élections plutôt réussies pour les syndicats, le rendez-vous du 10 décembre, qui devait rassembler parents et enseignants, est resté en demi-teinte. La majorité des personnels est restée concentrée sur la fête de l’Ecole ou l’urgence de ses propres paquets.
Mais paradoxalement, toute la presse rend compte des « désobéissances », qui bien que restant très marginales, témoignent de l’exaspération grandissante.
Alors qu’un prochain rendez-vous de grève semble se décider pour janvier, c’est bien le défi de la construction d’un mouvement « durable » qui est posé à ceux qui s’opposent à Darcos.
Dix ans après Allègre, on ne peut s’empêcher de faire le parallèle. Mais Sarkozy, à la différence de Jospin, veut user le fusible jusqu’au bout, à la veille d’un remaniement ministériel dont on sait qu’il se joue souvent dans les dernières 48 heures… Si X. Darcos parvient à faire taire les enseignants, il sait que son électorat applaudira des deux mains : en temps de crise, les boucs émissaires sont les bienvenus.
Les quelques jours de suspension dans la sphère privée vont donc jouer en faveur du ministre, qui va sans doute scruter avec inquiétude le contenu de la hotte du Père Noël. Quant aux enseignants, il faudra se résoudre à attendre janvier pour savoir s’ils ne font pas de cadeaux.
M. Sapiès.