JP Gallerand – E Jourdan
Les sciences de la vie
– Rapport du groupe de réflexion sur les Sciences du Vivant
– Edition 2009 de Biovision
Rapport du groupe de réflexion sur les Sciences du Vivant
Les Sciences du Vivant ont connu ces dernières décennies des développements considérables en termes d’acquisition de connaissances. L’allongement de la durée de vie, le développement d’une économie globale favorisant l’aisance et la rapidité des communications, les échanges de produits et de personnes, mais aussi la recrudescence d’épidémies (SIDA, Vache folle, grippe aviaire, …) plaident pour un renforcement des recherches en Sciences du Vivant pour le bien-être de la société. Le nécessaire accroissement des connaissances et d’un transfert de ces dernières dans les domaines de la Santé, mais aussi dans ceux de l’Agronomie ou de l’Environnement, est devenu un enjeu majeur pour les cinquante années à venir, durant lesquelles les fruits des avancées antérieures et à venir vont être récoltés. Cette évolution est similaire à celle qui a accompagné l’essor de la Physique voilà quelques décennies, au moment de la création du CNRS. Or, actuellement en France, les Sciences du Vivant souffrent d’un déficit de reconnaissance et de l’absence d’un engagement fort de la nation, alors même qu’elles correspondent à l’une des priorités exprimées par la société.
Les origines de cette situation, très préoccupante pour l’avenir des Sciences du Vivant, sont multiples et le résultat d’un historique qu’il convient de dépasser. Parmi ces origines, les plus importantes concernent les points suivants :
– la part du budget recherche consacrée depuis plusieurs décennies aux Sciences du Vivant est insuffisante : celle-ci est nettement inférieure à celle que d’autres pays européens ou outre-atlantique investissent dans cette discipline qu’ils considèrent comme un enjeu économique et social majeur.
– la complexité et la fragmentation du dispositif actuel de la recherche en Sciences du Vivant, répartie au sein de plusieurs Institutions publiques, ne permet pas d’avoir une vision globale des forces et faiblesses de ce secteur. Le dispositif existant fait intervenir, sans concertation organisée évidente, de nombreux acteurs parmi lesquels, outre plusieurs organismes publics (EPST ou EPIC), diverses agences ou bailleurs de fonds relevant d’un ou plusieurs Ministères. Cette complexité représente un handicap pour la lisibilité globale du champ des Sciences du Vivant, pour le développement de projets nationaux ambitieux à une échelle pluriannuelle, ainsi que pour l’efficacité d’ensemble du travail des chercheurs, quotidiennement confrontés à des complexités administratives et comptables.
– le manque d’attractivité et la rigidité des carrières n’incitent pas les meilleurs talents à s’engager dans une carrière scientifique. En effet, les tâches que les chercheurs et enseignants-chercheurs doivent accomplir sont multiples, avec des temps partagés entre recherche, enseignement, administration et activités cliniques pour certains d’entre eux. De plus, les carrières des chercheurs et des enseignants-chercheurs se déroulent trop souvent sur un mode rigide, avec des conditions salariales insuffisantes. Ce point commence à être un peu mieux pris en compte ; néanmoins, le faible nombre d’opportunités offertes aux jeunes docteurs en Sciences du Vivant dans le monde industriel est un point majeur qu’il est impératif de considérer dans l’objectif d’une nouvelle organisation de la recherche publique en Sciences du Vivant. Par exemple, la thèse de doctorat, en tant que formation initiale à la recherche, devrait être reconnue dans les conventions collectives des industries du médicament et des biotechnologies.
Ces constats, déjà évoqués dans divers rapports remis à Mme la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, posent la question des réformes à entreprendre pour que le dispositif de la recherche en Sciences du Vivant permette de répondre aux enjeux actuels, soit plus lisible pour les divers partenaires et intervenants ainsi que pour l’ensemble des citoyens et soit, de ce fait, crédité globalement d’un soutien financier accru, de l’Etat en particulier.
La coordination entre les programmateurs des Sciences du Vivant, telle qu’elle a pu être mise en place pour les plateformes technologiques nationales par le GIS IBiSA ou par le conseil de coordination récemment instauré par l’INSERM selon une lettre de mission de Mme la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, n’est pas suffisante et montre certaines limites. En effet, ce type de coordination, basée sur une bonne volonté évidente des participants, se heurte malgré tout à des freins liés à des réflexes identitaires, voire aux règlements et statuts des organismes. Il paraît donc incontournable et urgent d’aller plus loin dans la réorganisation, à l’échelle nationale, de la stratégie et de la coordination des Sciences du Vivant.
La loi relative aux libertés et responsabilités des Universités, qui vise à placer ces établissements au centre du dispositif national de recherche, ouvre la possibilité d’entreprendre une réforme de fond qui intègre de façon efficace un système révisé de l’enseignement supérieur et de la recherche. http://sciences.blogs.liberation.fr/home/files/Rapport_Godet_SdV.pdf
Elle se tiendra à Lyon du 8 au 11 mars 2009.
Cette plateforme d’experts et de solutions, au service de l’avancée du débat autour des Sciences de la Vie, concentrera ses réflexions et actions sur les réponses qu’elles peuvent apporter aux enjeux posés par les villes et leur croissance dans les décennies à venir. Scientifiques, dirigeants industriels, décideurs politiques, représentants d’organisations multilatérales et de la société civile se retrouveront pour confronter leurs points de vue et s’engager dans des solutions partagées.
Entre débats d’experts et échanges prospectifs, 9 thématiques sont à distinguer :
– Gestion des épidémies dans les villes : organisée en partenariat avec l’OMS et LyonBiopole, cette conférence abordera la question de la gestion des urgences de santé publique en milieu urbain. Compte rendu de la pré-conférence associée
– Alimentation et urbanisation : comment nourrir une population à l’expansion galopante et principalement concentrée dans l’agglomération ?
– Urbanisation et Maladies Mentales : les maladies mentales occupent un terrain grandissant dans le paysage sanitaire mondial. La concentration urbaine et l’allongement de l’espérance de vie ont une incidence directe sur ce phénomène qui attend encore des solutions thérapeutiques efficaces.
– Des villes sans empreinte écologique : comment instaurer un système de gestion durable des déchets dans les pays en développement ? Comment certaines expérimentations de villes durables peuvent être transposées à d’autres villes ?
– Les plantes du futur : quelles vont donc être les « plantes du futur » qui vont marquer le paysage agricole des décennies à venir et pouvoir répondre aux besoins croissants de la population mondiale ? De quoi a-t-on vraiment besoin et quelles techniques existe-t-il pour couvrir ces besoins ?
– La Bio robotique en marche.Les robots inspirés de la biologie font une percée : un robot sapiens pour demain ? (Session organisée en partenariat avec BioVision Alexandria)
– L’eau dans la ville.Alimenter un milliard d’individus en eau potable, quand et comment ? Comment relever le défi d’une urbanisation croissante ?
– Les agro carburants dans la ville :quels autres usages en dehors des transports ? Les recherches actuelles permettront-elles de dépasser les limites reconnues de la première génération de biocarburant ?
– La biologie au carrefour de la physique, des mathématiques et de l’informatique :introduction à la biologie des systèmes.
Pour en savoir plus :