L’Andev regrette la fin de la scolarisation à deux ans
« La fin annoncée de la scolarisation des deux ans impacte doublement les communes » écrit l’ANDEV, association des directeurs de l’éducation des villes de France, dans un communiqué. « D’une part, en renvoyant vers le développement des structures petite enfance l’ensemble de la prise en charge de cette tranche d’âge, l’Etat se décharge financièrement sur celles-ci et sur la CAF. Les communes seront dans l’incapacité d’apporter des réponses rapides tant en termes organisationnel que budgétaire. D’autre part, et cet aspect est rarement souligné, les efforts effectués à l’école (sur les temps scolaires ou non) pour l’accueil des plus petits, tant en investissement qu’en fonctionnement, deviennent inutiles et ne pourront pas être redéployés sur les structures petite enfance ».
L’Andev dénonce « le repli institutionnel » de l’éducation nationale. « En visant ainsi des économies de postes d’enseignants, l’Etat, aggraverait globalement les dépenses publiques pour le pays dans ce domaine. La scolarisation des 2 / 3 ans comme l’a récemment relevé la Cour des Comptes est le système le moins onéreux pour la puissance publique et pour les familles. Système peu onéreux, la scolarisation des 2/3 ans est aussi le mode d’accueil dont le financement est le mieux réparti entre les différents contribuables et usagers », puisque sa prise en charge est faite par l’Etats, les communes et les parents.
L »Andev relève également l’impact positif de la scolarisation à deux ans sur les écoles maternelles. « Les écoles maternelles on su construire leurs projets en fonction des plus petits. Il apparaît même, que c’est souvent à partir de leur accueil qu’elles ont développé des axes d’intervention forts et innovants : attention portée aux parents, travail d’équipe entre enseignants (décloisonnement) et avec les autres professionnels (ASEM notamment). C’est le plus souvent en maternelle que se fonde ainsi les bases de la « communauté éducative » et que la « co-éducation » prend tout son sens. Ce travail porte ses fruits, et la scolarisation précoce pour les enfants les plus en difficulté est majoritairement considérée comme positive par les études conduites sur ce sujet ».
Pour l’ANDEV, « la déscolarisation des 2/3 ans ne procède donc ni d’une logique éducative, ni d’une logique économique, mais bien d’une seule volonté de réduction budgétaire de l’Education nationale. Cette orientation révèle un repliement institutionnel de l’éducation nationale sur elle-même, et une totale absence de vision globale sur cette question ».