Par Françoise Solliec
Dans un contexte de grave crise économique et financière, la région Ile-de-France se propose de poursuivre une politique volontariste d’investissement public, avec une dépense de 4,54 milliards d’euros, en augmentation de 4% par rapport à 2008, dont 1,11 milliard pour l’enseignement secondaire et 770 millions pour la formation professionnelle.
Jean-Paul Huchon, président du conseil régional et Marie-Pierre de la Gontrie, vice-présidente chargée des finances, présentaient le 11 décembre à la presse le projet de budget 2009 qui sera discuté dans quelques jours par l’assemblée régionale.
Malgré sa prédominance au niveau européen et son ouverture internationale, la région Ile-de-France est sans doute moins touchée par la crise que d’autres déclare Jean-Paul Huchon. Le nombre des entreprises est en croissance continue et le taux dec hômage reste de 1 à 1,5 point inférieur à la moyenne nationale. Cependant, la situation économique de l’Ile-de-France, très centrée sur les services aux entreprises, exige des réactions rapides et la préparation très volontariste du budget révèle le souci des dirigeants de garantir l’investissement, de soutenir les acteurs régionaux et de devancer les engagements en matière d’action publique.
Le projet de budget ne prévoit pas de hausse de la fiscalité régionale et l’emprunt, de 757 millions d’euros, n’augmente que très légérement, malgré un écart de près de 220 millions entre les dépenses induites par la décentralisations et les compensationsaccordées par l’état.
Hors emprunt, les recettes régionales s’élèvent à 3,77 milliards d’euros, dont près du tiers provient de dotations d’état. Les dépenses prévues pour l’enseignement secondaire sont de 1,11 milliard (25% du budget), dépassant légérement celles du secteur transports et déplacements, 1,08 milliard, 24% du budget.
Dans le projet, les crédits affectés aux lycées sont principalement consacrés à l’entretien et au développement du patrimoine (plus de 60 chantiersde rénovation reconstruction en cours, dont 2 nouveaux lycée « de type Kyoto », zéro énergie, et 2 nouveauxinternats). Côté fonctionnement, le budget est aussi en progression : 183 millions d’euros pour le fonctionnement des lycées publics et privés, 28,5 millions d’euros pour le développement des TICE (maintenance et renouvellement des matériels informatiques, acquisition de tableaux numériques et de cles USB) et des environnements numériques de travail, ENT. Le programme d’aide aux familles (demi-pension, manuels scolaires) passe à 21 millions d’euros.
Les 770 millions d’euros proposés pour la formation professionnelle représentent le 3ème poste budégétaire. Ils permettront de soutenir la politique d’insertion professionnelle (soutien aux missions locales, écoles de la 2ème chance), la politique d’accès à la qualification (coûts pédagogiques et rémunération des stagiaires) et l’accompagnement de la formation des salariés. En ce qui concerne l’apprentissage, il est prévu d’atteindre les 100 000 apprentis à l’horizon 2010 (ils sont près de 85 000 actuellement) et d’initier un programme de mobilité européenne (financement d’une centaine de jeunes post-bacheliers ou post-BTS en formation sur des séjours d’une année scolaire). Dans ce chapitre, un budget de 167 millions est consacré aux seules formations sanitaires et sociales, y compris en formation continue.
Notons enfin que dans le contrat de projets 2007-2013, huit grands projets cosacrés à l’environnement seront financés en 2009 (qualité de la ressource en eau, développement des énergies renouvelables, biodiversité, etc.) : « L’éco-région est bien une réalité ».