Par François Jarraud
Président de l’association des groupes de soutien au soutien (AGSAS) et cofondateur du Collège international de psychanalyse et d’anthropologie (CIPA), Jacques Lévine est décédé. Il avait été l’assistant du professeur Henri Wallon avant d’assurer une fonction de professeur de psychologie à l’Institut d’orientation professionnelle.
Mais Jacques Lévine restera pour nous une des grandes figures de la pédagogie. Il a su faire passer auprès des enseignants les réflexions, les apports et les exigences de la psychanalyse. Ce travail s’est fait dans un objectif de libération et d’émancipation des enseignants et des élèves.
Le 3 octobre, de son lit d’hôpital, il refusait la disparition des Rased et démontrait la nécessité de leur maintien.
Le Café lui rend hommage en publiant ce dernier texte et un témoignage de Philippe Meirieu. Notre sympathie va à ses amis de l’Agsas.
Le dossier spécial du Café
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2008/Homm[…]
L’Agsas
Sur l’ouvrage de J Lévine, « Je est un autre »
http://www.unige.ch/fapse/SSE/groups/life/livres/alpha/L/Levin[…]
Hommage à Jacques Lévine
Président de l’association des groupes de soutien au soutien (AGSAS) et cofondateur du Collège international de psychanalyse et d’anthropologie (CIPA), Jacques Lévine est décédé en octobre dernier. Michel Develay, professeur en sciences de l’éducation, lui rend hommage.
Jacques Lévine est parti en nous confiant un chantier tapissé d’herbes folles.
Folles, par leur caractère novateur pouvant les faire apparaître comme hors de raison. Souvenons-nous de l’aventure des gosses philosophes en maternelle.
Folles, à force d’avoir raison. Comme dans sa lettre contre la fin des RASED, que le ministre souhaite supprimer sans raison. Des herbes folles de l’amitié qu’il a distribué autour de lui, soucieux d’une éthique délestée des sourires par devant et de l’indifférence par derrière. Les participants à ses groupes de soutien au soutien en attestent.
A notre tour, pour lui être fidèle, soyons fous. De cette folie des passions contre la sagesse de l’indifférence. De cette folie qui conduit à entreprendre des projets au-dessus de ses forces. De cette folie qui entraîne le pédagogue à aller le nez dans les étoiles et les pieds dans la glaise. De cette folie qui le conduit à accepter qu’aucune théorie dans le monde de l’humain ne parvienne à saturer les explications à l’appropriation de savoirs. De cette folie qui espère féconder de l’humain dans l’homme, comme nous le découvrîmes en revenant à la littéralité du mot anthropologie dans un ouvrage commun.
Entretenons les herbes folles que Jacques Lévine a cultivées. Elles entreront peut-être un jour dans un conservatoire de la nature humaine.
Michel Develay