LE FAIT DU JOUR
Des précisions sur le futur lycée
ÉDITORIAL
La sociologie de l’Ecole menacée
LE SYSTEME
Découvrez le Café mensuel n°96 l Primaire : le recrutement sur liste complémentaire suspendu l Succès de la pétition en faveur des Rased l Professionnel : Le Snpden demande le maintien des formations au BEP l Flou officiel autour du SMA l La crise frappe les universités britanniques.
L’ÉLÈVE
Hausse record du nombre d’étudiants au Royaume-Uni
LA CLASSE
Le rapport sur l’orientation de M. Duru-Bellat.
LA RECHERCHE
JP Astolfi réconcilie savoirs disciplinaires et constructivisme
CITOYENNETE
Mobilisation aujourd’hui contre Edvige.
LES DISCIPLINES
Les Cahiers d’Economie et gestion l La crise des subprimes.
Le fait du jour
Des précisions sur le futur lycée
Les sciences expérimentales sont-elles « sauvées » ? C’est ce que donne à penser le compte-rendu de la réunion entre le Se-Unsa et J.P. de Gaudemar qui a eu lieu le 15 octobre.
Le Se-Unsa donne de nouveaux éclairages sur la maquette de la seconde et du cycle terminal. En seconde, « la place des sciences expérimentales dans la formation de tous les élèves semble acquise ». Ce pourrait être un module de « sciences expérimentales » interdisciplinaire dans les enseignements obligatoires ou l’obligation de suivre un module exploratoire.
Le cycle terminal comprendra 36 modules (16 par an) de 3 heures semestrielles, répartis en 16 modules d’enseignement obligatoire, 16 de spécialisation et 4 d’accompagnement. Les enseignements obligatoires comprendraient la philosophie (2 modules), du français (2 modules), 2 langues (6 ou 7 modules), l’EPS (2 ou 3), les sciences (incluant maths et sciences expérimentales (3 modules) et sciences sociales (histoire-géo et SES) (3 modules).
Un grand flou semble encore régner par rapport aux filières. Si le projet envisage 4 dominantes (humanités et arts, sciences, sciences de la société, technologie), on sait encore mal comment se fera la spécialisation. A priori seule la philosophie devrait faire module commun, ce qui donne à entendre, comme cela a été dit à l ‘APMEP pour les maths, que les modules n’offriront pas les mêmes enseignements… Dans cette perspective comment organiser l’examen (en dehors de l’épreuve de philo ) ?
Chaque lycéen devrait prendre 7 modules de spécialisation soit en renforcement de la dominante, soit en sortant de sa dominante. Pour le Se-Unsa, « la réflexion n’est pas aboutie » sur ce sujet. Les contours « restent très flous » particulièrement pour la dominante technologie.
« La modularité permettra aux élèves ayant choisi une dominante technologique de suivre des enseignements d’une discipline d’une autre famille. A l’inverse, des élèves des autres dominantes pourront accéder à des enseignements de la famille « Technologie » en complément de ceux de leur dominante » écrit le Se-unsa. En seconde, les enseignements ISI et ISP ont vocation à fusionner dans un module unique de « sciences industrielles » offerts dans tous les lycées. Un point positif : dans la discussion les TPE sont réapparus, preuve que ce dispositif correspond bien à un besoin.
Que deviendront les filières technologiques ? La filière STG pourrait éclater. Selon le Se-Unsa, les actuels enseignements de STG seraient redistribués entre 2 dominantes : gestion et droit rattachés à la famille « Sciences de la société » , comptabilité, mercatique, gestion des ressources humaines, management des organisations et gestion des systèmes d’information à la famille « Technologie ».
Pour le technologique industriel, c’est encore plus flou. Le ministère passe commande d’un rapport à l’Inspection générale pour les STI.
Le calendrier est maintenu. J.P. de Gaudemar maintient la rentrée 2009 pour une application en seconde. Mais elle devrait être « progressive » , comprendre les choix modulaires et l’accompagnement, mais sans révision de tous les programmes. Mais comment maintenir des programmes anciens avec des horaires de cours largement amputés ?
Sur le Café, le dossier réforme du lycée
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La sociologie de l’Ecole menacée
Qui veut la peau de la sociologie de l’Ecole ? « Les menaces pesant sur la DEPP ne sont pas minces » affirme le Comité local de Défense de la Statistique Publique. La Depp c’est le service des études du ministère de l’éducation nationale. Il réalise les études et les enquêtes dont s’emparent les chercheurs et dont nous rendons compte ici régulièrement.
C’est la DEPP qui nous dit comment vont évoluer les flux d’élèves, ce qui a une incidence sur le nombre d’enseignants. C’est elle qui enquête sur le devenir des élèves et par exemple le rapport entre l’origine sociale des élèves et le niveau atteint. La Depp travaille aussi sur la parité dans le système éducatif. Autant de travaux nécessaires à la démocratisation de l’Ecole.
Depuis un an le service a déjà souffert d’attaques de parents et d’associations d’enseignants effrayés par certaines enquêtes pourtant traditionnelles. Le Café s’en est fait l’écho. A chaque fois le ministère a rapidement cédé à la pression au point de mettre en danger la sociologie de l’Ecole. Par exemple l’enquête sur les entrants en 6ème ne recueillera plus de données sociales et d’origine des élèves. Ainsi il sera impossible de montrer l’impact des réformes et de la suppression de la carte scolaire sur le devenir des élèves…
Un nouveau danger guette maintenant la Depp selon ce comité. L’Etat aurait décidé de délocaliser à Metz ses services statistiques, de recadrer les missions et de réduire le nombre de fonctionnaires.
A cette menace qui touche tous les services statistiques de l’Etat, Insee inclus, s’ajoutent des faits propres à la Depp. Le Comité se plaint que pas moins de 17 publications (des Notes d’information) soient gelées. Par exemple, les suppressions de postes ont été décidées alors que les prévisions de la Depp sur les évolutions du nombre d’élèves ne sont toujours pas publiées. Disons plus clairement les choses : elles sont censurées par le cabinet de Xavier Darcos.
C’est la qualité des études qui est mise en danger par les restrictions budgétaires et les décisions politiques. Sans des études sérieuses, sans la liberté de publication des chercheurs, le citoyen ne peut connaître les difficultés et les réussites de son Ecole. Il ne peut ni évaluer ni intervenir dans les politiques éducatives.
Les fonctionnaires des services statistiques de l’Etat ont décidé de faire grève le 21 octobre. Il s’agit de soutenir un service indispensable à l’Ecole.
Sur le Café défense de la sociologie d el’Ecole
Découvrez le Café mensuel n°96
L’actualité de l’éducation et la veille technologique sont toujours au sommaire du Café mensuel. Dans votre discipline, découvrez les nouvelles ressources, les « bonnes pratiques » retenues par l’équipe du Café.
Au sommaire aussi du Café mensuel 96, une nouvelle rubrique juridique qui fait connaître vos droits et vous conseille sur les incidents de carrière. Le Café mensuel c’est aussi des dossiers spéciaux : les directions d’établissement, la formation des enseignants, école et familles etc.
A voir également dans ce numéro, un dossier transdisciplinaire sur la crise économique : comment est-elle abordée dans les disciplines, quelles ressources utiliser.
Primaire : le recrutement sur liste complémentaire suspendu
D’après des informations parvenues au Café, ce qui bruissait depuis plusieurs semaines aurait été confirmé par le Ministère aux académies : les recrutements de « listes complémentaires » du concours de recrutement de professeurs d’Ecole sont suspendus.
Chaque année, le ministère autorise les Recteurs à procéder au recrutement de listes complémentaires du concours pour pouvoir pourvoir les postes qui deviennent vacants, pour des raisons techniques (démissions, retraites, mise en disponibilité). Il ne s’agit pas de dépenses non prévues, puisqu’un recrutement par ce moyen ne peut être fait que sur un support budgétaire existant.
Une nouvelle fois, le ministère semble donc préoccupé par les économies possibles, en n’affectant pas les dépenses sur des postes budgétaires existants. Plusieurs syndicats (par exemple le Se-Unsa) ont dénoncé l’an passé le fait en comparant le nombre de postes ouverts par le budget et le nombre de recrutements réels.
Sur le terrain, ce non-recrutement des listes complémentaires va donc laisser vacants des postes de remplaçants chargés de suppléer aux maladies et aux congés des personnels chargés de classe. Une bonne manière d’augmenter le nombre de journées sans classe… A moins de faire appel aux personnels municipaux comme l’envisage la loi sur le SMA ?
Succès de la pétition en faveur des Rased
La pétition initiée par des associations d’enseignants (Fname, Fnaren, Afpen) et soutenue par les syndicats a recueilli près de 20 000 signatures en quelques journées.
Professionnel : Le Snpden demande le maintien des formations au BEP
« Nous ne pouvons accepter, par exemple, l’idée que le BEP constitue de manière générale un obstacle à la réussite au baccalauréat professionnel… Nous connaissons suffisamment le public de l’enseignement professionnel pour ne pas redouter que des parcours inadaptés ne se traduisent pas par une somme accrue d’abandons sans qualification, sans parler des difficultés en termes de vie scolaire que représente toujours, pour cette population scolaire particulièrement fragilisée, l’échec renouvelé ». A l aveille de la réunion du CSE sur la voie professionnelle, le Snpden, syndicat de chefs d’établissement, exprime ses incompréhensions.
Le Snpden
Flou officiel autour du SMA
Le SMA se calcule-t-il au pifomètre ? « Il serait « très négatif pour tous.. d’engager des dépenses sur la base de déclarations d’intention massivement non suivies d’effet ». Selon l’AFP, le rectorat de Paris reconnaît lui-même que les chiffres de grévistes qu’il a transmis à la mairie sont probablement faux ! Cette déclaration fait suite à celle de la Ville qui reprochait à l’Etat de lui avoir fait engager des dépenses inutiles lors de la grève du 7 octobre.
Rappelons que la loi sur le service minimum d’accueil fait obligation aux communes de prévoir un service d’accueil dans les écoles comptant 25% ou plus de grévistes. Cette déclaration renforce le camp de ceux qui pensent que la loi est difficilement applicable. La Vile de Paris a fait savoir le 14 qu’elle n’arriverait pas à recruter suffisamment d’éducateurs.
Par ailleurs le rectorat publie à nouveau la liste des écoles devant atteindre le taux de grévistes. On sait que Sud éducation a porté plainte contre ces publications puisque la loi les couvre du secret professionnel.
Sur le Café, après le 7 octobre
La crise frappe les universités britanniques
Ce sont les premières victimes directes de la crise dans le système éducatif. Selon le Guardian, l’université de Cambridge aurait perdu 11 millions de livres investis dans es banques islandaises en faillite. Oxford et l’Open University détiendraient également des placements islandais.
Hausse record du nombre d’étudiants au Royaume-Uni
Selon BBC News, le nombre d’étudiants a augmenté de 9,5% au Royaume Uni en 2008. La progression est particulièrement forte dans les études d’administration ou du monde des affaires.
La classe
Le rapport sur l’orientation de M. Duru-Bellat
« L’orientation apparaît donc inégalitaire -de part la réussite inégale qu’elle sanctionne et les inégalités de demande qu’elle entérine-, incohérente -car non fondée sur des estimations standardisées de la valeur scolaire et affectée par des contingences locales dont l’offre existant sur place-, uniquement scolaire, passive -ou réactive, au sens de non active- et non pilotée » écrit M. Duru-Bellat dans ce rapport sur l’orientation réalisé par le HCE.
Elle demande de tenir davantage compte de mesures objectives du niveau scolaire, de repenser les filières pour multiplier les passerelles.
La recherche
JP Astolfi réconcilie savoirs disciplinaires et constructivisme
Peut-on parler de la « saveur des savoirs » sans passer pour un tenant des « bonnes vieilles méthodes » ? Dans un livre au style clair, mis au service d’une pensée dense et riche, Jean-Pierre Astolfi nous invite à dépasser le clivage connaissances disciplinaires – sciences de l’éducation. Il montre qu’une véritable transmission des premières utilise obligatoirement le constructivisme.
Mais il montre aussi que les vrais savoirs sont emplis de saveurs et qu’ils devraient être les vrais moteurs de l’enseignement. Parce qu’il nous apprend sur le savoir, la construction des connaissances, les dispositifs qui permettent d’apprendre, ce livre se classe d’amblée dans les grands ouvrages.
Ajoutons que l’auteur développe beaucoup d’efforts pour mettre l’ouvrage au service du lecteur : des résumés réguliers, un commentaire de synthèse par double page.
Le Café revient plus longuement sur ce livre, à travers un entretien avec l’auteur, dans Le Café mensuel n°96 (ci-dessus dans la partie « la recherche ».
Jean-Pierre Astolfi, La saveur des savoirs. Disciplines et plaisir d’apprendre, Paris ESF, 2008, 252 pages.
Dans le Café mensuel 96, découvrez l’entretien avec JP Astolfi
Citoyenneté
Mobilisation aujourd’hui contre Edvige
Dans les principales villes de France, les organisateurs de la pétition « Non à Edvige » vous invitent à aller déposer votre fiche de renseignements directement à la police. Cette journée de mobilisation marque le refus du fichier, même amendé.
Les disciplines
Les Cahiers d’Economie et gestion
Au sommaire du numéro 99, la partie pédagogie propose, par exemple, une réflexion sur l’économie en série technologique, la proposition d’un contrôle de droit en STG. Le numéro publie également des informations sur l’évolution du Code du travail, le dépôt légal etc.
La crise des subprimes
Au cœur de la crise financière, les subprimes sont très mal connues du public. Ce cahier de la CAE analyse le phénomène. « Comment en est-on arrivé là ? Quelles sont les conséquences de cette crise ? Quelle a été la réponse des autorités ? Comment mieux réguler le système bancaire financier ? » Un an après les premiers soubresauts, ce rapport du Conseil d’analyse économique propose des réponses à ces différentes questions.
le Cafe
Les anciens Expresso ?
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