Par François Jarraud
Alors qu’une réforme du lycée se profile, comment évoluent les filière sdans l’éducation nationale ? Plusieurs études du Cereq mettent en évidence des évolutions et des facteurs qui vont bien au-delà du système scolaire. A lire aussi des informations sur l’apprentissage.
L’orientation entre contraintes institutionnelles et modèles familiaux
« Les disparités qui émergent du bilan récent de l’orientation sont révélatrices des interactions entre divers facteurs qui viennent façonner la construction des cursus scolaires des jeunes et, de fait, leurs conditions d’entrée dans la vie active. Ces facteurs sont de trois ordres : les performances scolaires de l’élève (facilitées ou handicapées par l’étendue du capital social et culturel dont est porteuse sa famille) ; les comportements des familles et leurs aspirations (attachement à un système de formation, l’apprentissage par exemple ou à une norme éducative, ressources pour faire les « bons choix » et les défendre) ; l’éventail de l’offre de formation de proximité ». Gérard Boudesseul et Yvette Grelet publient une intéressante étude réalisée pour le Cereq sur « les choix d’orientation ».
Ils décrivent les évolutions les plus récentes de l’orientation. « On observe dans la période récente une baisse des demandes pour la 2nde générale et technologique. Les filières professionnelles sont de plus en plus attractives » notent –ils … C’est vrai aussi de l’apprentissage. Cette professionnalisation rappelle l’importance des choix familiaux. » Le choix des spécialités de formation, et donc les futurs métiers auxquels se destinent les enfants, sont étroitement liés à la position professionnelle des parents. La performance scolaire n’est pas le seul critère d’allocation des élèves dans la filière professionnelle : les différenciations sociales y jouent aussi leur rôle, renforcées par des déséquilibres spatiaux dans la répartition de l’offre de formation. »
L’institution a aussi sa part dans les difficultés de l’orientation. « L’accès à la 3ème est facilité par l’introduction de nouvelles spécialisations en 3ème (3ème d’insertion, 3ème technologique ou DP6) » notent les auteurs. Mais elles font aussi du passage de 4ème en 3ème le premier « vrai » palier d’orientation, au sens où les engagements sont peu susceptibles d’être réversibles. En effet, l’aiguillage vers ces classes de 3ème conduira quasi systématiquement à la voie professionnelle ».
L’étude
http://www.cereq.fr/pdf/nef32.pdf
L’orientation à l’épreuve du temps
Comment se font les choix d’orientation et comment sont-ils perçus ? Le Cereq publie les résultats d’une étude sur « les choix d’orientation à l’épreuve du temps ».
Elle montre des évolutions intéressantes : remontée des BEP face à l’orientation en seconde, multiplication des parcours inédits. Pour le Cereq, « les chemins de traverse inventés par les jeunes, particulièrement dans l’enseignement professionnel pourraient faire figure d’innovation et inspirer un assouplissement des règles de gestion des flux dans l’ensemble du secondaire, dans le sens d’une modularisation d’une partie des enseignements ».
Enfin, « les représentations de l’avenir ne sont pas mécaniquement liées à la réussite scolaire ou à la hiérarchisation des filières réputées d’excellence ou de relégation. Si certains jeunes expriment une inquiétude à court terme les incitant à ne rechercher rien d’autres qu’un équivalent du diplôme en salaire et statut d’emploi, aussi bien dans la filière professionnelle que générale, d’autres souvent des apprentis, voient dans l’installation comme indépendant un véritable projet motivé par l’intérêt pour un métier ».
L’étude
http://www.cereq.fr/pdf/Net-Doc-42.pdf
Une synthèse sur l’orientation et l’insertion professionnelle
« Comment éviter que les modalités d’orientation soient moins tributaires des critères académiques, moins irréversibles et moins dramatiques ? Comment amener un nombre de jeunes de plus en plus important à ne plus considérer l’obtention d’une bonne orientation comme l’objectif essentiel de la scolarisation ? Comment passer d’une logique de classement actuelle (où des jeunes inégaux socialement accèdent à des emplois inégaux économiquement) à une logique de choix entre des emplois diversifiés ? Comment éviter que la hiérarchisation des emplois ne soit plus uniquement tributaire de critères scolaires ? » A ces questions Olivier Meunier apporte undébut de réponse dans une synthèse intitulée « Orientation scolaire et insertion professionnelle » publiée par le service de veille de l’INRP. Pour lui, « accepter des cursus de formation qui ne soient pas linéaires, le droit à la rupture et au changement dans un système éducatif lisible pour tous visant à intégrer et non pas à exclure, permettrait de réduire les inégalités tout en rendant plus performant le système éducatif »
Mais on appréciera dans son étude son caractère synthétique. Il montre comment l’orientation valide les inégalités socioculturelles de la maternelle au lycée. Il fait le point sur les effets de contexte dans l’orientation (effet maître, effet établissement etc.). Il montre comment les processus d’orientation sont perçus chez les élèves et les enseignants. Enfin il établit une comparaison avec les autre spays développés et particulièrement sur les processus d’orientation.
On a là en 80 pages une précieuse synthèse de la littérature sociologique sur ce thème central du système éducatif.
L’étude
http://www.inrp.fr/vst/Dossiers/Orientation/Dossier_Orientation.pdf
Une école différente pour mon enfant ?
Spécialiste des établissements « différents », Marie-Laure Viaud publie chez Nathan un véritable guide pour aider les parents à s’y retrouver sur la planète des établissements différents.
Elle présente de façon vivante les enseignements proposés dans ces écoles différentes, ce qui aide les parents à saisir les différences entre les écoles. Elle montre également le srésultats des recherches menées sur ces écoles.
Marie-Laure Viaud, Une école différentes pour mon enfant, Nathan, 329 p..
Redoublement et échec scolaire : un regard comparatif
Quels enseignements et quelles pistes d’actions éducatives tirer des grandes données nationales et internationales ? Lors d’un séminaire national des personnels de direction 2e année, Alain Bouvier propose des regards sur les résultats du système éducatif, notamment sur l’échec scolaire, le redoublement, les comparaisons internationales et la contribution des personnels de direction aux résultats du système.
Document ESEN
http://www.esen.education.fr/fr/ressources-par-type/conference[…]
L’apprentissage et les métiers de l’informatique
« L’apprentissage n’est plus une voie de garage, et nous travaillons à ce qu’elle devienne au contraire une voie d’excellence » affirme A. Donzeaud, Vice Président de Syntec informatique, le syndicat patronal des entreprises du secteur informatique.
Le Syntec organise le 7 novembre à Paris la « Journée de l’apprentissage dans les métiers de l’informatique » en partenariat avec les ministères de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Le secteur informatique crée chaque année 10 à 15 000 emplois pour de jeunes diplômés.
« L’apprentissage apparaît encore bien souvent comme peu valorisante dans l’esprit des recruteurs, et souffre d’une image en total décalage avec la réalité actuelle du marché » affirme M. Donzeaud. « Nous souhaitons affirmer et souligner que l’apprentissage n’est plus une voie de garage mais au contraire une réelle réponse à une demande croissante du marché en terme de professionnalisation des cursus supérieurs. Notre objectif : encourager le recrutement par cette voie qui est certainement amenée à devenir à l’avenir une voie d’excellence ».
Le site éducatif du Syntec
http://www.passinformatique.com/
10 000 apprentis à Bercy
C’est à une grande fête, avec débauche d’effets lumineux et sonores, qu’étaient conviés le 3 octobre plus de 10 000 apprentis venus de 27 pays européens, au Palais des sports de Bercy. Cette manifestation voulait à la fois marquer l’importance qu’accorde le gouvernement au développement et à la reconnaissance de l’apprentissage en France, et encourager les formations d’apprentis à davantage intégrer les possibilités de mobilité européenne. Dommage que le côté « grand show » du rassemblement en ait quelque peu éclipsé l’objectif.
Lire le reportage de Françoise Solliec
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2008/10/061008_Pl[…]
Création du baccalauréat franco-américain
Suite aux accords signés par Xavier Darcos fin septembre, le Journal Officiel du 3 octobre 2008 publie un décret et un arrêté relatif au baccalauréat franco-américain. » Le baccalauréat franco-américain (BFA) est un baccalauréat binational, donnant lieu à la délivrance simultanée du baccalauréat général et d’une attestation de résultats à des épreuves spécifiques, prise en compte pour la poursuite d’études dans les universités américaines et délivrée par l’association College Board National Office. Le baccalauréat franco-américain est accessible aux candidats des établissements scolaires français implantés aux Etats-Unis et ayant suivi, en classes de première et terminale, les enseignements y conduisant ».
Décret
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000[…]
Arrêté
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT0000[…]
L’Ile-de-France soutient les bacheliers professionnels en BTS
Une des difficultés que rencontrent les bacheliers professionnels en intégrant un BTS c’est l’écart de niveau en langue vivante,particulièrement LV2. Pour les aider, la région Ile-de-France a décidé d’offrir des séjours d’immersion de deux semaines en Angleterre, Espagne ou Allemagne à ces jeunes. La région a prévu d’y consacrer 400 000 euros.
Les aides régionales
http://www.iledefrance.fr/jeunes/liste-des-actualites/lycee/tro[…]
Le blog de Imagine ton futur
Magazine déjà bine présent dans les établissements, Imagine ton futur ouvre un blog dédié à l’orientation. Il vise à informer les adultes. On y trouvera par exemple des informations sur les métiers d’avenir, la démotivation en début d’année etc.
Le blog