LE FAIT DU JOUR
La formation des enseignants en débat
ÉDITORIAL
Entre les murs de la salle des profs
LE SYSTEME
Réforme du lycée : la révolte des associations de spécialistes l Le Salon de l’éducation aura lieu du 27 au 30 novembre l L’INJEP menacé.
L’ÉLÈVE
L’apprentissage et les métiers de l’informatique l Homophobes l 3 mots pour l’Europe
LA CLASSE
Les Rencontres de l’éducation aux images l Séminaire TICE et handicap
LES DISCIPLINES
Crise courte ou dépression longue ? l 2 000 jeunes Allemands à Paris les 3 et 4 octobre
LES TICE
Clochemerle à la campagne
Le fait du jour
La formation des enseignants en débat
Deux événements, deux univers pour une seule matinée et un seul souci : la formation des enseignants.
Mardi 30 septembre, les organisateurs des Etats-Généraux de la formation des enseignants recevaient la presse 4 jours avant le colloque du 4 octobre. Syndicats, mouvements pédagogiques, personnalités du monde de l’éducation, espèrent être reconnus comme force de proposition par le ministère de l’éducation nationale et obtenir une vraie négociation sur les modalités de la réforme, avec un calendrier « réaliste ». Ils s’inquiètent de la place de la formation préprofessionnelle dans ces concours. Ils se demandent également comment les futurs enseignants seront ensuite formés à leur métier et ne se disent pas rassurés par les propositions de « compagnonnage ». Ils demandent un report de la réforme.
Au même moment, Xavier Darcos et Valérie Pécresse signaient une « charte relative à la formation des enseignants » avec la Conférence des présidents d’université et la Conférence des directeurs d’IUFM. Le texte prévoit bien une formation professionnelle des futurs enseignants mais ne dit pas concrètement comment elle trouvera place dans le master. La charte prévoit aussi des concours nationaux mais avec un recrutement régional. Rien de bien sérieux ne semble envisagé pour faciliter l’accès des étudiants modestes au métier d’enseignant. Le fossé pédagogique et social entre ces nouveaux enseignants et les élèves des cités risque de se creuser…
Etats-généraux : lisez le reportage de F Solliec
Charte : lisez le reportage de F Jarraud
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Entre les murs de la salle des profs
Le film de Laurent Cantet attire les louanges des cinéphiles, les critiques mesurées des pédagogues et les soupirs de soulagement des sociologues. Il est probable que les débats se focaliseront, et c’est bien normal, sur les collégiens. Professeur moi-même, j’ai été sensible aux réactions des enseignants. Une scène m’a paru surréaliste : elle a lieu dans la salle des professeurs. On y voit un enseignant de technologie arriver vivement et s’engager dans un long monologue où il ne cache pas son désarroi, ses doutes. L’attention de ses collègues est là. Présente, palpable. Installée. Il n’est pas surprenant que dans un certain nombre de salles des profs, les collègues s’écoutent, ne se réfugient pas dans un quant-à-soi (« Ah bon, tu as des problèmes avec cette classe ? »), n’évitent pas les questions vives qui traversent le métier. Ces lieux où, justement, les adultes ont souvent le sentiment d’être le dos au mur. Il convient de se demander dans cette scène où est la frontière entre l’attention et l’écoute. Un collègue d’EPS propose bien de sortir (de la salle des profs !) pour en parler, mais il est seul à réagir et sa proposition reste sans suite pour l’instant.
Ce qui est étonnant ici, c’est que l’attention entre pairs est installée. Tout d’abord parce que l’écoute ne fait pas partie de l’horizon professionnel de référence des enseignants, comme elle existe par exemple pour les éducateurs. Mais aussi parce que le quotidien ne le permet pas. Il y a le professeur plongé dans ses corrections de copie ou de cahiers, celui qui attend d’accéder à la photocopieuse ou à l’ordinateur et trompe son impatience en bavardant avec ses collègues, cet autre qui farfouille dans son casier pour rechercher la préparation de cours qui est sur la table…
Soyons justes, il existe de nombreuses fenêtres dans les murs de cette salle des profs. Ainsi l’enseignante de lettres qui a affiché une liste d’ouvrages proposés à la lecture de ses collègues : les volontaires iront présenter leur lecture de façon personnelle aux élèves, moyen éprouvé de mobiliser les élèves sur la lecture. Ainsi le professeur référent de l’atelier-relais qui vient rencontrer le professeur principal de la classe de 4èmeB, afin de préparer le retour de Gabriel : après 3 mois dans l’atelier celui-ci attend qu’on vienne symboliquement le chercher. Ainsi le professeur d’EPS et de biologie organisent un voyage pour les secondes 8 à la découverte du milieu montagnard : le professeur d’histoire-géographie est indisponible, qui peut le remplacer ? Ainsi le maître qui enseigne aux CE2-CM1 propose qu’on réfléchisse ensemble sur la façon d’échanger avec les parents sur les livrets d’évaluation : si le directeur dit oui tout de suite, cela va-t-il brider ses collègues ou les encourager?
Soyons justes, il existe de nombreuses personnes qui ouvrent les portes de la salle des profs d’un collège. Il y a d’abord ceux qui sont à l’intérieur. Les surveillants et assistants d’éducation y ont-ils accès ? Les éducateurs et enseignants de la classe-relais ? La principale ou son adjoint y viennent-ils, tout comme le CO-psy ? Qui s’autorise de l’intérieur à ouvrir la porte ? Il y a ensuite ceux qui sont à l’extérieur, et ils sont nombreux : les élèves et les parents ; les associations et les élus locaux ; les entreprises et les musées ; les écoles d’où viennent les élèves et les lycées où ils vont ; les autres collèges du secteur et les directions académiques ; les inspections et les IUFM ; le Conseil Général et la plate-forme gérant l’ENT… Se pose alors une question décisive et toujours éprouvante : qui à l’extérieur est légitime aux yeux des habitués pour ouvrir la porte de la salle des profs?
Il faut beaucoup d’arbitrages fins pour que la salle des profs reste un organisme vivant et non un lieu de vie. Tout cela risque bien d’être balayé d’ici une ou deux rentrées par des tendances lourdes : la mastérisation des enseignants n’en est pas la moindre, alors qu’à peine lancée, elle n’a pas souvent fait la une… Samedi prochain, cette question qui engage les générations futures sera en débat :
http://www.former-des-enseignants.org/eg/?f=page01
Pour éviter que demain ne s’installent à nouveau des murs à l’intérieur des salles des professeurs…
Olivier Masson,
chargé de mission au secteur Education de la Ligue de l’enseignement
Réforme du lycée : la révolte des associations de spécialistes
Alors que de premiers éclairages sont portés sur les horaires du futur lycée, les associations de spécialistes font leur compte : il n’y est pas.
C’est ce qui pousse l’Udppc, qui regroupe les professeurs de physique-chimie, à faire une chose « jamais vue depuis 1906 » : inviter ses adhérents à participer à une manifestation, celle du 19 octobre. L’indignation de l’Udppc est liée à la découverte des horaires de seconde. En l’état actuel de la réforme, il est prévu un maximum de 27 heures de cours répartis en 18 modules semestriels de 3 heures, à savoir 11 modules pour les matières « fondamentales » (français, maths, langues, EPS, histoire-géo), 4 « d’enseignements d’exploration » et 3 « d’accompagnement de l’élève ». La physique-chimie ne fait plus partie des enseignements obligatoires. « Nous découvrons avec stupeur que, en l’état actuel de la réflexion menée sur l’avenir du lycée, la classe de seconde ne comporterait pas d’enseignement de sciences expérimentales dans les enseignements fondamentaux, ni en physique et chimie, ni en sciences de la vie et de la Terre. Il nous semble même que leur place ne serait pas assurée dans les enseignements d’exploration ! » croit savoir l’Udppc. « Nous affirmons qu’il est impossible d’avoir un enseignement fondamental composé à 70% de disciplines non scientifiques dans une classe dite de «détermination» ». L’association lance une pétition, demande un report de la réforme et l’inscription de ses disciplines dans le bloc des fondamentaux.
La réaction est similaire chez les professeurs de SVT réunis dans l’Apbg. « C’est un recul très grave, une aberration économique et culturelle alors que le gouvernement proclame que l’on a besoin et que l’on doit former plus de scientifiques. C’est un retour à un lycée des « humanités » » croit savoir l’Apbg. Pour l’association « la riposte doit être immédiate et forte ».
Même jugement négatif du côté de l’APHG, l’association qui regroupe des professeurs d’histoire-géo. L’APHG « est hostile à la diminution prévue du volume des enseignements disciplinaires au profit d’options indistinctes ». C’est que si l’histoire-géographie reste fondamentale en seconde, mais en perdant des heures, il n’est pas certain que ce soit encore le cas en 1ère et terminale. Discipline après discipline, le vent se lève sur la réforme du lycée.
Dossier sur la réforme du lycée
Le Salon de l’éducation aura lieu du 27 au 30 novembre
Le « plus grand salon professionnel de l’éducation » et « le plus grand salon de l’orientation des jeunes » devient le « salon européen de l’éducation ». Il se tiendra sur 4 jours Porte de Versailles et accordera une large place à l’Europe dans son programme. Le salon Educatec Educatice sera étroitement associé au Salon de l’Education. Enfin le Salon de l’éducation reste un moment important pour l’orientation des jeunes : durant 4 jours ils ont sous la main des conseillers et des représentants des écoles et des métiers.
L’INJEP menacé
L’institut national de la Jeunesse et de l’Éducation populaire, est un Etablissement public du ministère de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative (MSJSVA), à la fois centre de formation et de recherche et éditeur. Selon un collectif des personnels de ‘lInjep, sa dotation budgétaire serait réduite de moitié d’ici 2010 entraînant le licenciement de la moitié de son personnel. « En programmant la fermeture de cet établissement historique, le gouvernement prend la responsabilité de rayer de la carte des politiques publiques une pièce maîtresse de son action auprès des jeunes et des associations ».
L’apprentissage et les métiers de l’informatique
« L’apprentissage n’est plus une voie de garage, et nous travaillons à ce qu’elle devienne au contraire une voie d’excellence » affirme A. Donzeaud, Vice Président de Syntec informatique, le syndicat patronal des entreprises du secteur informatique.
Le Syntec organise le 7 novembre à Paris la « Journée de l’apprentissage dans les métiers de l’informatique » en partenariat avec les ministères de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Le secteur informatique crée chaque année 10 à 15 000 emplois pour de jeunes diplômés.
« L’apprentissage apparaît encore bien souvent comme peu valorisante dans l’esprit des recruteurs, et souffre d’une image en total décalage avec la réalité actuelle du marché » affirme M. Donzeaud. « Nous souhaitons affirmer et souligner que l’apprentissage n’est plus une voie de garage mais au contraire une réelle réponse à une demande croissante du marché en terme de professionnalisation des cursus supérieurs. Notre objectif : encourager le recrutement par cette voie qui est certainement amenée à devenir à l’avenir une voie d’excellence ».
Homophobes
« Pour prévenir l’homophobie, « il est fondamental que les éducateurs et les parents interviennent et rassurent les adolescents sur la sexualité, l’amour et la différence », écrit Murielle Turchi dans Le Monde. Le quotidien interroge des psychiatres sur l’homophobie chez les jeunes.
3 mots pour l’Europe
« Europe, France, Union ». Ces 3 mots sont la seule contrainte mise au concours vidéo sur le web que lancera le ministère le 2 octobre. Dans le but de raviver le sentiment européen, le ministère organise un concours réservé aux lycéens. Ils sont invités à réaliser une courte vidéo illustrant leur attachement à l’Europe. L’opération sera lancée le 2 sur le site ministériel.
La classe
Les Rencontres de l’éducation aux images
Dans le cadre d’un partenariat entre le Rectorat de Montpellier, le CRDP, l’IUFM, la DRAC, Languedoc-Roussillon Cinéma et la Région Languedoc-Roussillon, les Rencontres de l’éducation aux images en Languedoc-Roussillon proposeront du 12 au 14 novembre une plate-forme de formation continue, de documentation, de réflexion et d’échange sur les usages et la place de l’image aux divers niveaux de l’enseignement et de la formation.
Durant 3 jours, des conférences, ateliers, présentations-débats, tables rondes, projections en avant-première, expositions, .sur l’image et l’Ecole.
Séminaire TICE et handicap
Les associations Projetice et Handica.Réussir se mobilisent autour de l’usage des TICE à destination des élèves handicapés, en particulier en milieu ordinaire. Les premiers résultats d’expériences menées par des enseignants se révèlent en effet très positifs et encourageants. C’est pourquoi un séminaire de deux jours est organisé à Lyon lors des vacances de la Toussaint afin de faire le point sur ce qui existe et de procéder à la constitution d’un groupe de travail national.
Les disciplines
Crise courte ou dépression longue ?
« La crise courte inflationniste qui résulte en partie de la crise des subprimes est, en fin de compte, une conséquence à long terme de la Crise des pays développés. C’est la logique inverse de la dynamique économique dans une partie du monde et dans l’autre qui en est la cause ». Une explication de la crise par T. Rebour, université d’Amiens, sur le site des Cafés géo.
Une autre vision est donnée par Le Monde qui interroge six économistes, Daniel Cohen, Nicolas Baverez, Nouriel Roubini, Dominique Plihon, Pierre Alain Muet et Pascal Salin sur le sens à donner à la crise actuelle.
2 000 jeunes Allemands à Paris les 3 et 4 octobre
Le 3 octobre 2008, à l’occasion de la fête nationale pour la réunification allemande, 2.000 élèves allemands de 106 établissements de Rhénanie du Nord-Westphalie arrivent à Paris dans le cadre du programme Artention.
Les 3 et 4 ils présentent leurs projets culturels dans les académies de Créteil, Paris et Versailles. « On y attend avec curiosité vos mises en scènes, vos clips vidéo, vos chansons et vos projets multimédia ; mais également votre regard sur la France, vos anecdotes de Rhénanie du Nord- Westphalie » note Artention. 2 000 élèves français participeront aux cotés des jeunes Allemands au concert du groupe MIA au Zenith.
les tice
Clochemerle à la campagne
C’est sous ce titre que Le Figaro rend compte de l’impact de l’ouverture du site Telepac. D’un coup de clic on peut y lire les montants des subventions versées par l’Union européenne aux agriculteurs. Pour le moment le site ne publie qu’une partie des aides de la PAC. En 2009, tout sera accessible…
le Cafe
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RSS : Le retour
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