Par François Jarraud
Combien de postes d’enseignants en moins d’ici 2010 ? Probablement encore 40 000. A ce niveau là il ne suffira plus d’ajuster. Il faudra changer l’Ecole. Darcos s’y emploie.
C’est par un entretien à Libération que Xavier Darcos a annoncé la suppression de 13 500 postes en 2009. Le ministre a justifié cette baisse par la réduction de la dépense publique et l’existence de marges de gestion. Selon lui, il pourrait récupérer des enseignants détachés et utiliser à 100% les moyens de remplacement.
On retiendra aussi le traitement divergent promis aux enseignants. X. Darcos a promis d’épargner le lycée. « Puisque nous allons commencer une réforme du lycée, ma volonté est que ces non-nouvellements touchent le moins possible en 2009 l’offre éducative du lycée » a-t-il déclaré. Ensuite il a promis des réumunérations supplémentaires aux enseignants débutants. « Dès cette rentrée 2008 les jeunes enseignants qui viennent d’être titularisés verront leur situation matérielle améliorée et bénéficieront, dans la paye du mois de novembre 2008, d’une prime de début de carrière significative dont le montant et la nature seront discutés avec les organisations représentatives ». Enfin le ministère va inciter davantage les enseignants à faire des heures supplémentaires. » Pour encourager les enseignants qui ont pris trois heures supplémentaires en plus de leur service hebdomadaire, ces derniers bénéficieront dès l’année scolaire 2008-2009 d’une indemnité supplémentaire de 500 euros par an ». Dans le primaire l’indemnité de direction sera revalorisée.
Cette annonce a été commentée très négativement par les syndicats. « Inacceptables », estime le Sgen Cfdt, » les menaces qui se précisent sur les conditions de travail en particulier en collège : augmentation du nombre d’élèves par classe, abandon programmé des pratiques innovantes comme les itinéraires de découvertes ». Le Snuipp déplore l’abandon des instits. » La promesse de reverser aux enseignants 50% des économies réalisées constitue une véritable supercherie puisque l’essentiel des 320 000 enseignants des écoles n’en bénéficierait pas ». Le Se-Unsa, qui parle d’un « triste record », fait le lien avec la loi sur le Service Minimum d’Accueil : » les moyens de remplacement sont ainsi explicitement visés, application avant l’heure de la loi sur le service d’accueil à l’école primaire substituant, en cas d’absence, l’accueil à l’enseignement ». Le projet de loi, qui arrive en discussion à l’Assemblée nationale, prévoit en effet que l’accueil des élèves est mis en place par les communes dans tous les cas d’absence de l’enseignant, ce qui pourrait ouvrir la voie à ces abus.
Les syndicats pourraient organiser des manifestations dès la rentrée. D’ici là la répartition précise des suppressions de postes devrait être connue.
Article de Libération
http://www.liberation.fr/actualite/politiques/337824.FR.php
Communiqué Snuipp
http://www.snuipp.fr/spip.php?article5677
Communiqué Se-Unsa
http://www.se-unsa.org/presse/comm/page.php?id=080709
Communiqué Sgen Cfdt
http://www.sgen-cfdt.org/actu/article1727.html
40 000 postes supprimés d’ici 2010 ?
Selon AP, la Fcpe, première association de parents d’élèves, annonce 40 000 suppressions de postes de 2008 à 2010. Un chiffre qui n’est pas inimaginable puisque la disparition de 24 700 postes est déjà officielle pour 2008 et 2009.
Les parents de la Fcpe protestent également contre la semaine de 4 jours imposée à l’école. « L’école est ainsi dépouillée de la possibilité de faire travailler les enfants à leur rythme. Rythme qui n’est pas mieux respecté par les heures de soutien aux élèves en difficulté en dehors des heures de classe ou le rattrapage pendant les vacances scolaires ».
Dépêche AP
http://fr.news.yahoo.com/ap/20080901/tfr-education-rentree-po[…]
Des suppressions inacceptables pour le Snes
Jugeant « inacceptables » les 13 500 suppressions de postes, le Snes a également accusé le gouvernement de ne pas respecter ses engagements : » les engagements… d’y engager la moitié des crédits découlant des suppressions d’emplois n’ont pas été tenus pour 2007 et sont très loin d’être respectés pour 2008. Dans le second degré sur 107 millions d’euros qui auraient dû, dans ce cadre, être destinés à cette revalorisation moins de 10 millions ont été engagés ». Le syndicat voit dans la prime de 500 euros versée aux enseignants faisant au moins 3 heures supplémentaires, la preuve du rejet des heures supplémentaires. Il appelle à des actions dès la rentrée.
Le Snes a également dénoncé le rapport du HCE sur l’orientation. « A qui voudrait on faire croire que tout ceci va se traduire par une amélioration de l’accompagnement dans l’élaboration des projets et par une augmentation des ambitions des élèves ? La vérité c’est que le métier de copsy assuré par des fonctionnaires très qualifiés gène ! Il gène car il fait obstacle à l’entrée des officines privées qui font déjà des propositions aux établissements et aux rectorats, il gène car le Ministère aimerait utiliser leurs missions dans le cadre de la deuxième carrière des enseignants, il gène car il se réfère à un code de déontologie qui ne confond pas conseil et manipulation ! »
Communiqué budget 2009
http://www.snes.edu/spip.php?article15223
Communiqué HCE
http://www.snes.edu/spip.php?article15226
Sur le Café, sur les postes supprimés
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2008/07/10072008A[…]
Sur le Café sur le rapport du HCE
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2008/07/100720[…]