LE FAIT DU JOUR
La journée d’action du 11 septembre
ÉDITORIAL
La France veut-elle vraiment scolariser les enfants handicapés ?
LE SYSTEME
Huit fois oui : la campagne ministérielle pour le développement arrivera-t-elle dans les établissements ? l Le guide des néo-COP l L’Ecole et le chèque scolaire l Curieuses inscriptions dans un lycée de Rouen.
L’ÉLÈVE
Youth Pass pour reconnaître l’éducation non formelle
LA CLASSE
Un Cyberfax pour la Journée européenne des langues
LA RECHERCHE
Faits d’école de F. Dubet
CITOYENNETE
Edvige : le pouvoir hésite
LES DISCIPLINES
Documentation : la politique documentaire l Des Maths : avec l’IREM
LES TICE
Paris capitale du net avec Paris Wi-Fi
Le fait du jour
La journée d’action du 11 septembre
Quelle sera l’ampleur de la journée d’action organisée par les grandes centrales syndicales (Fsu, Unsa, Cfdt, Cgt, FO, FOEN, Sud) aujourd’hui ? Elles mobilisent au nom des suppressions de postes. Si dans certains départements la journée prend la forme d’une grève, comme à Reims, ailleurs les mobilisations sont plus ludiques.
Alors que toutes les écoles ne disposent pas d’Internet et que les enseignants sont souvent ringardisés, les instits du Val-de-Marne organisent la première cyber-manifestation en envoyant des centaines de mails de protestation vers le rectorat et l’inspection académique. Ils protestent par exemple contre la suppression de 20 postes de Rased dans le département, les nouveaux programmes, la diminution des horaires au primaire, le déploiement de l’accompagnement éducatif en zep sans préparation. En Vendée, c’est un lâcher de pigeons qui est organisé. Les volatiles sont porteurs de messages rédigé spar les équipes éducatives.
Pour les syndicats cette journée doit préparer deux rendez-vous et spécialement la grande manifestation du 19 octobre.
N’hésitez pas à réagir sur les actualités qui vous interpellent, comme sur la plupart des articles du Café en vous rendant dans le forum correspondant (menu de droite). Pour pouvoir réagir, il faut préalablement s’être inscrit sur le site et être identifié. À très vite ! |
La France veut-elle vraiment scolariser les enfants handicapés ?
Trois ans après la loi de 2005, la situation faite aux enfants handicapés scolarisés est-elle satisfaisante et digne ? C’est la question que posaient, mercredi 10, des associations de parents, la Fnaseph, d’auxiliaires de vie scolaire, l’Unaisse et des syndicats (Snes, Snuipp, Sgen).
Depuis 2005, bien des progrès ont été réalisés. La loi a permis de scolariser 80 000 jeunes supplémentaires. Elle a fait passer les AVS de 2 000 à 20 000. Ces avancées témoignent d’une volonté politique que toutes les associations reconnaissent.
Pourtant, trois ans plus tard, la scolarisation relève toujours du bricolage. Les 20 000 AVS travaillent sous des contrats précaires qui varient de 6 mois à 6 ans. Leur temps de travail est tout autant variable, avec une tendance au temps incomplet. Du coup, les rémunérations sont faibles, en dessous du smic, ce qui ne favorise pas le maintien dans l’emploi. Enfin ces emplois débouchent sur un licenciement sans reconnaissance des qualifications acquises. Le pire est l’absence de formation des AVS. En fonction du statut, aucune formation n’est obligatoire pour une partie d’entre eux. Les autres bénéficient de 60 heures annuelles effectuées toujours bien après l’entrée en service. Les parents constatent que l’éducation nationale est la seule institution qui encadre leurs enfants avec des personnels non qualifiés.
Comment en est-on arrivé là ? La croissance rapide de la scolarisation à un moment où le budget se serrait a amené les rectorats à diminuer les temps payés, à recourir à des précaires, à imaginer des temps de travail de façon à tirer le maximum des personnels. Du coup le progrès que représente la scolarisation est mis en danger par ce bricolage perpétuel qui fait fuir les candidats AVS.
Pour sortir de ces conditions indignes, plus d’un AVS sur deux a signé une pétition envoyée à F. Fillon. Ils demandent des salaires à temps plein, des formations, la reconnaissance des acquis (VAE). La professionnalisation, c’est-à-dire la sortie de ce qu’il faut bien appeler du bricolage.
Huit fois oui : la campagne ministérielle pour le développement arrivera-t-elle dans les établissements ?
Comment sensibiliser l’opinion publique aux objectifs du millénaire pour le développement (OMD) ? Mercredi 10 septembre, trois ministres, Xavier Darcos, Alain Barnier, ministre de l’agriculture, et Alain Joyandet, secrétaire d’Etat à la coopération, ont présenté l’opération « Huit fois oui ».
Annoncée au B.O. du 19 juin, la campagne « Huit fois oui » veut faire connaître aux jeunes et aux adultes les huit Objectifs du millénaire pour le développement : réduire l’extrême pauvreté et la faim ; assurer l’éducation primaire pour tous ; promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ; réduire la mortalité des enfants ; améliorer la santé maternelle ; combattre le VIH/Sida, le paludisme et d’autres maladies ; assurer un environnement durable ; mettre en place un partenariat mondial pour le développement. Ces objectifs pour 2015 ont été arrêtés par l’ONU en 2000.
Dans les jardins du ministère de la coopération, les discours coulaient et la campagne semblait bien partie. M. Barnier a promis que l’enseignement agricole s’associerait à la campagne. X. Darcos a rappelé ce que faisait l’éducation nationale pour l’éducation au développement et à la solidarité internationale. L’Unicef, représentée par Patrick Poivre d’Arvor, des associations, comme Solidarité laïque, représentée par Roland Biache, participent à « Huit fois oui ». Ils ont dévoilé ensemble les panneaux d’une exposition destinée aux adultes et aux jeunes et annoncé la publication d’un livre et la diffusion d’un film fin 2008.
Sauf que les ambiguïtés de la politique française de développement étaient perceptibles. Comment encourager le développement agricole et en même temps défendre les subventions à l’exportation ? Comment vanter la participation de la France au plan Gordon Brown de soutien à l’Afrique alors que, selon R. Biache, le budget de la coopération ne le permet pas ?
La question des moyens se pose aussi pour cette campagne. R. Biache nous a confirmé que l’éducation nationale avait supprimé son soutien financier à Solidarité laïque pourtant incontournable pour toucher les établissements. De l’aveu du ministère de la coopération, la diffusion de l’exposition et d’un guide pédagogique vers les établissements scolaires n’est toujours pas financée. Les ministres se tournent vers des entreprises privées au risque de voir les panneaux couverts de logos arriver dans les écoles. Mercredi cette opportunité même ne semblait pas assurée. A tort ou à raison, le financement de cette campagne par le groupe Total semblait inacceptable à certains. Huit fois oui risque de mettre du temps pour arriver dans les établissements.
Sur le Café le point sur l’éducation pour tous
Le guide des néo-COP
« Au-delà de l’adaptation de l’enfant à l’école, ou de l’école à l’enfant, au-delà de l’adaptation de l’adolescent ou du jeune adulte à la vie professionnelle -et réciproquement-, ne perdons pas de vue qu’en démocratie, l’orientation vise aussi et peut-être d’abord, la construction d’une personne humaine entière et d’un citoyen participant pleinement à la vie de la Cité et du vivre-ensemble ». Rédigé par C. Grisaud et J. Vauloup, Le « Guide du Néo COP » aborde tous les aspects du métier : s’intégrer à l’équipe du centre d’information et d’orientation, collaborer avec un chef d’établissement et ses adjoints…, gérer un agenda et des lieux de travail variés etc., tout cela est dans le Guide.
L’Ecole et le chèque scolaire
Alors que la Suisse s’apprête à vivre, à l’initiative de la droite, plusieurs référendums sur le chèque scolaire, dans Le Temps, l’écrivain Jean Romain, s’interrige sur l’opportunité du chèque scolaire. « Un service privé pousse à la dispersion, à la soumission aux intérêts particuliers et immédiats, à l’utilitarisme étroit. Plus grave: le privé raisonne uniquement en termes de société, c’est une conception qui se règle sur les sondages, sur l’arithmétique sociale, sur les diversités de chaque élève à laquelle il faut répondre, et non pas sur le droit. Cela aboutit à deux sortes d’inégalités flagrantes: une inégalité épistémologique: des pans entiers du savoir seraient condamnés sous prétexte d’inutilité; une inégalité juridique: les services dépendent des données locales et des conjonctures économiques ».
Pour J. Romain, « l’argument qui dit que les parents qui entendent mettre leurs enfants dans un tel système privé paient deux fois, une fois l’impôt et une seconde fois l’écolage, est un bon argument. Mais alors, il doit être généralisé: ceux qui n’ont pas eux-mêmes d’enfants, pourquoi dès lors ne demanderaient-ils pas un chèque que l’Etat leur donnerait afin de poursuivre leur formation continue? On peut à l’infini saucissonner cet argument en l’appliquant à d’autres domaines (ceux qui n’ont pas de voiture, etc.) et on ruine le principe même de l’impôt ».
Sur le Café, le cheque scolaire ne paye pas
Curieuses inscriptions dans un lycée de Rouen
Le lycée Corneille de Rouen, un des meilleurs établissements, a perdu son proviseur. Selon l’AFP cela fait suite à l’inscription d’une centaine d’élèves imprévus par le rectorat.
Youth Pass pour reconnaître l’éducation non formelle
« Toutes et tous les participant(e)s à un projet approuvé dans l’Action 1.1, l’Action 2 et l’Action 4.3 (Activités de formation) du programme européen Jeunesse en action ont le droit de recevoir une reconnaissance de leur participation et des résultats d’apprentissage dont ils pourront se servir dans leur vie future.. Le certificat Youthpass est l’instrument développé pour répondre à cet objectif. » Le jeune recevra un certificat qui reconnaîtra des compétences acquises. Ainsi l’Union reconnaît des formations informelles.
La classe
Un Cyberfax pour la Journée européenne des langues
Roland Camboulives nous signale la publication d’un numéro de Cyberfax, un journal électrinique international, sur la Journée européenne des langues. Les élèves sont invités à écrire et à s’enregistrer en mêlant les langues et leurs textes. En effet, ils pourront accompagner chaque article d’un sujet sonore diffusé et téléchargeable en podcast. Ainsi sera-t-il possible d’entendre les voix et les accents des auteurs et de leurs interlocuteurs.
La recherche
Faits d’école de F. Dubet
Avec « Faits d’Ecole », François Dubet livre une synthèse remarquable de son point de vue de sociologue, qui permettra à chacun de mieux comprendre sa désormais célèbre expression « Malheur aux vaincus » : parce que la démocratisation de l’Ecole n’arrive pas à se faire réellement, « L’Egalité des Chances » risque de faire porter sur les individus perdants le poids de la responsabilité de leur échec.
Peu de discours moral ni pédagogique chez Dubet : « je me sens républicain ». Mais pas de ces « républicains » qui réclament le retour de l’élitisme ou la fin du collège unique. L’homme veut analyser au scalpel les insuffisances de l’Ecole sans renier ses idéaux démocratiques. Oui, donc, au socle commun (« si le SMIC est trop faible, faut-il pour autant demander la suppression du SMIC ? ») ; oui au collège pour tous (le modèle du « collège unique » des années 70 ayant trop souvent été la propédeutique du lycée général). Derrière ses constats de recherche, le chercheur veut que son « indignation » et sa « véhémence » soient comprises comme autant de marque de confiance en l’Ecole pour rendre le monde « moins inquiétant ».
Reprenant un certain nombre de thèses de publications antérieures. F. Dubet appelle surtout le politique à se réapproprier les enjeux de l’Ecole, et à faire les arbitrages nécessaires malgré les risques démagogiques. « Toute école a une fonction de transmission, de mémoire, de tradition, en même temps qu’elle doit préparer de futurs adultes à vivre dans un monde en évolution de plus en plus rapide. La tradition de l’Ecole Républicaine française était si forte qu’elle ne l’a pas aidé à répondre aussi vite que d’autres des questions nouvelles. »
En tout état de cause, pense-t-il, ce n’est pas en interne du système qu’on pourra dépasser les intérêts contradictoires entre les différents groupes. On notera au passage le rappel (très à l’opposé des discours actuels…) du constat de la sous-administration de l’Education Nationale : 0,3% du personnel seulement, renforcé par la « balkanisation » des directions technocratiques du ministère. Une armée de fantassins livrés à eux-mêmes chaque jour au front, et bien peu de cadres pour les aider, les sécuriser, leur donner le souffle nécessaire.
« On comprend que les vainqueurs d’une compétition n’aient pas envie de modifier une règle qui les fait réussir » écrit Dubet en parlant de l’Ecole. Son chapitre sur « Pourquoi ne croit-on pas les sociologues » est percutant : fort de l’expérience de ses nombreuses conférences devant des enseignants, il compile les commentaires entendus sur la baisse de niveau, les élèves en échec aussi nombreux dans les centre-ville que les ZEP les plus difficiles, les présumées vertus du redoublement, la difficulté à entendre que de minuscules différences de traitement fréquemment répétées se traduisent par des inégalités considérables en fin de cursus…
Mais il ne jette pas la pierre aux enseignants, considérant même que ces réticences leur sont souvent nécessaires pour « tenir » dans le travail quotidien, leur permettre de continuer à croire en leur action sans trop désenchanter leur monde, trop souvent coincés entre les deux fonctions contradictoires de l’Ecole : assurer l’Egalité tout en promouvant le mérite individuel… Quitte à considérer alors les chercheurs comme des « donneurs de leçons » de morale. Dubet remarque d’ailleurs que les « groupes constitués » (syndicats, mouvements, inspecteurs…) n’hésitent pas à ne retenir des travaux de recherche que la part qui valorise leurs thèses, même s’il faut pour cela faire comme si on avait omis certaines pages plus contradictoires.
On espère seulement que l’auteur nous fera l’économie de ce genre de reproche…
P. Picard
F. Dubet, Faits d’école, EHESS, 2008.
Citoyenneté
Edvige : le pouvoir hésite
Avec plus de 130 000 signatures, les organisateurs du site Non à Edvige marquent des points. La ministre de l’intérieur se dit prête à discuter d’une loi sur les libertés. Le collectif Non à Edvige estime que le retrait du décret est un préalable à toute discussion.
« Si le décret n’était pas retiré d’ici là, elles appelleront les citoyens à fêter la sainte EDVIGE le 16 octobre en se rassemblant à Paris et en région pour faciliter le travail de la police et déposer leur propre fiche individuelle de renseignement auprès des services concernés, afin de démontrer que l’absurdité sécuritaire aboutit, peu ou prou, à ficher toute la population. Dans l’attente du retrait du décret 2008-32, le Collectif « non à edvige » appelle l’ensemble des défenseurs des libertés de ce pays à amplifier la mobilisation en signant et en faisant signer l’appel « Pour obtenir l’abandon d’EDVIGE » pour qu’enfin le gouvernement se résolve définitivement à retirer ce décret liberticide. »
Les disciplines
Documentation : la politique documentaire
Claudine Vidal propose une riche webographie sur la politique documentaire. Elle rappelle les grands rapports (Durpaire), des réflexions sur la politique documentaire, des exemples de politique d’établissement et de démarches de mise en oeuvre.
Des Maths avec l’IREM
L’INRP, en collaboration avec la Commission inter-IREM Didactique, organise les 13 et 14 octobre à Lyon, un stage de formation conçu à partir du travail de l’équipe AMPERES (Apprentissages Math »s et Parcours d’Etude et de Recherche dans l’Enseignement Seconda intitulé « Redonner du sens à l’enseignement des mathématiques ».
Ce stage a pour but de communiquer aux professeurs, formateurs et cadres de l’Education Nationale, des exemples de propositions d’enseignement élaborées et test ».
les tice
Correctifs critiques pour Windows
Selon Secuser, 8 nouveaux défauts de sécurité ont apparu. Des correctifs sont disponibles et doivent être téléchargés.
le Cafe
Les anciens Expresso ?
Les archives complètes de L’Expresso
L’Expresso directement sur votre site !
Vous nous l’avez demandé par téléphone, par courriel, par fax : comment afficher sur mon site personnel les informations quotidiennes de L’Expresso ? Le webmestre du Café vous propose deux solutions simples qui nécessitent juste le copier-coller de quelques lignes.
Vous pouvez ainsi faire bénéficier les visiteurs de votre site d’une information quotidienne et leur permettre d’être les premiers informés dans leur établissement.
RSS : Le retour
Le changement de plate-forme avait mis à mal les fils RSS du Café. Ils sont maintenant pleinement rétablis. Vous pouvez vous abonner aux flux simplement en cliquant sur l’icône RSS en bas de page. Et cela pour chaque rubrique du Café.
Participer au Café ?
Il y a bien des façons d’aider le Café : lui manifester son soutien, lui apporter son obole, lui passer des informations. Il y a aussi écrire dans le Café. Si vous vous retrouvez dans les orientations du Café, si vous souhaitez participer à une aventure unique de mutualisation, contactez-nous !
Le Café en chiffres
Le Café pédagogique compte plus de 150 000 abonnés à ses différentes éditions. Au mois de mai 2007, nous avons reçu 611 728 visiteurs qui ont généré plus de 28 millions de hits.
Le Café à la carte
Si vous découvrez Le Café Pédagogique, sachez que vous pouvez recevoir chez vous, dès parution et gratuitement, « L’Expresso », le flash quotidien d’actualité pédagogique et toutes les éditions du Café pédagogique.