Par Françoise Solliec
Le président du conseil régional d’Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, peut se préparer à aller inaugurer à la chaîne des lycées neufs ou rénovés. Sur les 78 chantiers de rénovation globale en cours, une vingtaine de livraisons sont prévues dans le courant de cette année scolaire. Les visites de rentrée ont donc fait une large place aux établissements en rénovation, mais aussi à ceux qui possèdent des formations post-bac, car plus de 15 000 élèves de catégorie sociale modeste inscrits dans ces filières bénéficieront désormais d’une aide financière régionale .
Offrir le meilleur environnement scolaire possible
Ce sont plusieurs centaines de millions d’euros que le conseil régional a budgété en mars 2006, pour assurer l’entretien et l’extension du patrimoine lycée, que ce soit pour des opérations de rénovation lourdes, globales (78 chantiers) ou partielles (68 chantiers). Il n’est donc pas étonnant que Jean-Paul Huchon ait choisi quelques-uns de ces établissements en rénovation lourde pour ces visites de rentrée. Il a pu ainsi constater l’état des travaux, les défis posés et le respect dans lequel les différents programme architecturaux tiennent les objectifs pédagogiques.
« Il est tout à fait intéressant de visiter un chantier de rénovation à ce stade proche de l’achèvement » nous explique–t-il lors de sa visite au lycée Marcel Pagno de Bondy (93), dont la livraison des travaux est prévu pour janvier 2009. « On se rend très bien compte des efforts des architectes pour humaniser les bâtiments, utiliser au mieux la lumière, tout en garantissant un maximum de confort à l’utilisation pédagogique. Face à des contraintes très lourdes, comme ici en termes d’implantations des bâtiments, on visualise mieux les solutions adoptées. L’inauguration est un autre moment, beaucoup moins formel qu’autrefois puiqu’on y rencontre désormais les élèves et les personnels, mais qui ne permet pas la même vision ».
Comme nous l’avions mentionné dans le Café francilien n° 7 consacré à la construction ou reconstruction des lycées, les rénovations lourdes sont des opérations qui se déroulent sur plusieurs années et qui font intervenir une multitude d’acteurs : services de la région, cabinets d’études, cabinets d’architecte, entreprises et bon nombre des personnels de l’établissement. Parfois les élèves sont conviés à se joindre à un comité d’utilisateurs pour les premières discussions. Mais ces rénovations ne portent pas que sur les bâtiments, les circulations ou l’aménagement d’espaces dédiés comme des salles polyvalentes, le CDI ou un gymnase. Elles fournissent aussi l’occasion de réfléchir aux équipements, tels le réseau informatique, et à leur distribution et surtout de moderniser les plateaux techniques des lycées professionnels.
Dans ce cadre, quelques lycées bénéficient d’équipements que les branches professionnelles ne sont pas loin d’envier, tels les équipements de maintenance automobile du lycée du Château d’Epluches de Saint-Ouen-l’Aumône ou les salles dédiées aux soins de la petite enfance ou des personnes âgées au lycée Poincaré de Palaiseau. Le lycée Marcel Pagnol, dont la filière Métiers de la mode est très connue et offre de nombreux débouchés dans le modélisme industriel et la conception assistée par ordinateur, a bénéficié d’un équipement haut de gamme, tout comme la filière sanitaire et sociale. Au lycée général Edouard Branly de Nogent-sur-Marne, un câblage complet des bâtiments a été effectué et l’équipement informatique totalement modernisé. Mais si les bâtiments y offrent désormais des circulations aisées et si les salles sont toutes aux normes de sécurité, la rénovation s’y traduit aussi par la perte de 2 salles de classe banalisées, ce qui, selon le proviseur Gérard Sadoul, interdit toute possibilité d’ouverture de nouvelle 6ème ou 2nde, alors que la demande est forte.
Des aides sociales pour faciliter l’accès aux filières post-bac de jeunes de condition modeste
La réussite de tous et l’augmentation du niveau de qualification des jeunes franciliens est une priorité vigoureusement affirmée par le conseil régional. Ceendant, jusqu’à maintenant, l’essentiel des aides accordées aux jeunes concernant les élèves de filières pré-baccalauréat. Désormais, trois types d’aide sont mises en place afin de permettre une poursuite d’études plus aisée financièrement aux jeunes dont les ressurces sont limitées.
L’aide régionale à la demi-pension concernera dorénavant les étudiants boursiers inscrits dans des filières post-bacs qui bénéficieront d’une réduction du coût de leur repas servi dans le restaurant scolaire de leur établissement. Cette nouvelle aide devrait concerner environ 10.100 élèves à la rentrée 2008.
Aide à l’équipement pour des élèves de BTS. Depuis 2000, 122 euros sont attribués par élèves boursiers et non boursiers, inscrits en CAP, BEP et BAC PRO des formations dites de « production » et de quelques formations « de services » coûteuses.
A partir de la rentrée 2008, au moins 2.500 élèves inscrits dans ces filières en formation post-bac (1e année de BTS notamment) vont pouvoir bénéficier d’un montant identique, sous conditions de ressources (quotient familial inférieur à 10.150 euros par an).
Participation aux frais de concours aux grandes écoles. Pour que les frais de concours onéreux ne découragent pas les étudiants issus de milieux peu favorisés inscrits en dernière année de classes préparatoires aux grandes écoles, la Région va prendre en charge une partie de leurs frais de concours. À partir de l’année scolaire 2008/09, les coûts engendrés par l’examen seront remboursés sous conditions de ressources par le conseil régional, jusqu’à 250 euros par concours, dans la limite de trois par an. Ce soutien devrait concerner environ 1400 élèves.
Rappelons par ailleurs que la région consacre un budget de plusieurs dizaines de millions d’euros à l’aide aux lycéens et aux apprentis : aide aux transports des apprentis, gratuité des manuels scolaires (19 millions), aide à la demi-pension des élèves boursiers (4 millions), distribution de clés USB aux lycéens et aux apprentis entrant en formation, remboursement des transports pour les sorties pédagogiques, etc.