LE FAIT DU JOUR
Samedi matin : c’est la pagaille pour les maires !
ÉDITORIAL
Bac : changer de perspective
LE SYSTEME
Bac : 83,3% de reçus l L’Acop et le Se-Unsa contre le rapport du HCE sur l’orientation l Crise financière au collège lycée musulman d’Aubervilliers l Le ministre décore… l Madagascar : le malagasy remplace le français.
L’ÉLÈVE
Avec ou sans le bac l Orientation : L’enseignement supérieur reste un atout l Accompagner un jeune avec l’AFEV l Info Ado une adresse à connaître l Vers l’interdiction de vente d’alcool aux mineurs
LA RECHERCHE
L’établissement scolaire face à son environnement
LES DISCIPLINES
Un projet pour éduquer au développement durable l S.E.S. : Le Sgen réfute le rapport Guesnerie
LES TICE
La redevance sur les supports vierges annulée
Le fait du jour
Samedi matin : c’est la pagaille pour les maires !
Selon l’AFP, Jacques Pélissard, président de l’Association des Maires de France , et maire UMP de Lons-le-Saunier, a écrit fin juin à Xavier Darcos pour demander un report d’un an de la suppression de l’école le samedi matin.
Il dénonce « un sentiment général de pagaille » générateur d’inquiétudes pour les maires. Selon l’AMF, les conseils d’école organisent de façon différente la semaine sans coordination avec les temps de travail des personnels communaux et sans tenir compte « des coûts supplémentaires pour les communes ».
Cette fronde communale s’exprime au moment où le service minimum d’accueil, un autre sujet qui oppose le ministre et les municipalités, arrive en discussion à l’Assemblée.
Sur le Café, l’opinion de B Suchaut
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Bac : changer de perspective
« Le bac se déprécie » « Il ne vaut rien » Voilà ce que la presse nous donne à entendre, cette année encore. Et si on essayait de changer la perspective ? Peut-on calculer ce que coûte l’échec au bac et les sorties sans qualification ?
Que veut dire un taux de réussite de 83,3% ? Le bac est-il donné à tout le monde ? Il faut rappeler qu’un jeune sur trois n’obtient pas le bac. En fait, depuis plus de dix ans, le taux d’accès au bac stagne. 62,7 des jeunes ont eu le bac en 1995, 62,5% en 2005, 63,4% en 2008. Cette stabilité n’est due qu’à l’expansion lente des bacs professionnels (8% en 1995 contre 12% en 2006). Car le bac général régresse : il touchait 37% d’une génération en 1995 contre 34% en 2008. On observe également de forts écarts entre groupes sociaux : le taux de réussite au bac est de 87% pour les élèves dont les parents sont cadres, 76% pour des parents ouvriers. Bien loin d’être accordé à tous, le bac touche un pourcentage relativement faible de la population en France et dépend encore largement de la situation sociale. C’est donc que les critiques du bac sont les partisans d’un double système élitiste. Ajoutons qu’ils réduiraient l’accès à l’enseignement supérieur au moment même où l’université fait enfin l’effort de s’adapter aux lycéens tels qu’ils sont et non tels qu’ils devraient être.
Ils défendent ainsi une curieuse perspective parce qu’ailleurs la pression s’exerce dans le sens de l’ouverture. Ecoutons, par exemple, Margaret Spellings, ministre américain de l’éducation, expliquer, récemment lors de l’Education Leaders Forum : « on avait réussi à éduquer les élites et il fallait faire plus. En échange du soutien fédéral, on attend des universités qu’elles suppriment les barrières et qu’elles ouvrent l’enseignement à des personnes différentes ».
Restons dans cette perspective pour chercher ce que coûte l’échec au bac. Si en France personne ne s’est attaché à ce calcul, le caractère pragmatique des Anglo-Saxons nous permet de trouver plusieurs études en ce sens. La plus récente provient de l’Alliance for Excellent Education (AEE) , une association charitable qui milite pour la scolarisation. Pour elle « tout le monde bénéficie des progrès de qualification ». Elle a pu calculer la différence de salaire entre un bachelier et un non bachelier (26 923 $ contre 17 299) et partant de là estimer le manque à gagner collectif : si tous les jeunes Américains de 2008 avaient poursuivi leurs études jusqu’au bac, ils auraient apporté 319 milliards de dollars en plus à l’économie américaine durant leur vie. Mais puisque les diplômés vivent plus longtemps, deviennent des citoyens plus posés, L’AEE estime également d’autres retombées : « les économies régionales et locales souffrent plus quand elles ont des populations moins éduquées car il leur est plus difficile d’attirer des investissements. En même temps elles dépensent davantage en dépenses sociales ». L’AEE a pu calculer qu’en poussant tous les Américains jusqu’à la fin des études secondaires, l’Etat économiserait de 8 à 11 milliards chaque année en aide sociale, 17 milliards en aide médicale. Si le taux de sortie sans qualification des garçons baissait de seulement 5% cela représenterait 5 milliards de dépenses policières en moins.
Mais le vrai intérêt de ces chiffres est de montrer que de nombreux pays développés, y compris l’Union que nous présidons, sont engagés dans une perspective qui est à l’opposé de celle de nos conservateurs. Là où ils estiment qu’il est à priori impossible d’avoir autant de diplômés, nos voisins, qui ont généralement déjà des taux de bacheliers et d’étudiants supérieurs aux nôtres, s’ingénient à en avoir davantage. Ce qui les y pousse c’est le souci de l’avenir économique et social. Inversement, ce que défendent nos critiques du bac, prenons y garde, c’est précisément « No Future ».
A.E.E. : The Cost of Drop Outs
Sur le Café Education Leaders Forum
Bac : 83,3% de reçus
Le ministère a rendu publics les premiers chiffres du bac. Le cru 2008 se situe au niveau de 2007 avec 83,3% de reçus, tous bacs confondus. Cela représente 63,4% d’une génération, un taux à peu près stable depuis plus de 10 ans. 87,8% des candidats au bac général l’ont obtenu, soit 86,1% en L (+ 1,8% par rapport à 2007), 89,1% en S (+ 0,7%) et seulement 86,8% en ES (-1,5%).
Le bac technologique progresse avec 80,2% de reçus (+0,7%). Les bacs professionnels régressent avec 76,6% de reçus (- 0,3%).
On observe de forts écarts entre académies. Créteil n’a que 80% de reçus au bac général et 71% au bac technologique là où Grenoble obtient 93% au bac général et Nantes 87% au bac technologique.
L’Acop et le Se-Unsa contre le rapport du HCE sur l’orientation
« Le rapport nie le lien essentiel entre orientation et psychologie, c’est-à-dire la question existentielle des choix d’orientation qui ne peut être traitée à la légère et par n’importe qui » estime l’ACOP, association qui regroupe des conseillers d’orientation.
ON sait que le HCE a rendu récemment un rapport sur l’orientation sévère sur les COP et qui redéfinit la mission d’orientation en la diversifiant entre le soutien aux élèves en difficulté et l’information sur l’orientation. L’ACOP défend la dimension psychologique de l’orientation : » Il est donc indispensable que soit maintenu un véritable service d’orientation de l’Education nationale où cette question soit prise en charge de façon nuancée et individuelle par des psychologues en nombre suffisant ».
Le Se-Unsa défend également cette ligne : » alors que la première partie du rapport porte un diagnostic lucide, même s’il n’apporte rien de neuf, sur les défauts du système éducatif et les effets pervers de la hiérarchie des voies et des séries, pas une seule recommandation pour remédier à l’orientation par l’échec. En quoi mettre un terme au recrutement des COP ou diluer les services dans des guichets uniques constituent des réponses appropriées au diagnostic posé ? »
Sur le Café, le rapport du HCE
Sur le Café, l’orientation dans le Guide des parents
Crise financière au collège lycée musulman d’Aubervilliers
Selon l’AFP, le collège-lycée musulman d’Aubervilliers (93) traverse une sérieuse crise financière avec un déficit de 360 000 euros.
Pour ses responsables, les difficultés viennent de l’absence de contrat avec l’Etat 7 ans après l’ouverture de l’établissement. Des classes pourraient être fermées dès la rentrée.
Sur le Café, le premier lycée musulman sous contrat
Le ministre décore…
Le 14 juillet est l’occasion de distribuer des légions d’honneur. On remarque cette année chez les médaillés, Stella Baruk, Denis Kambouchner, Michel Pébereau.
Madagascar : le malagasy remplace le français
« Selon les études réalisées à l’échelle mondiale, l’enseignement est plus efficace si on utilise la langue du pays ». A partir de la rentrée prochaine, le malagasy deviendra la langue d’enseignement tout au long du primaire, alors que le français était utilisé à partir de la 3ème année. Le français devient une matière enseignée tout au long du primaire.
Pour atteindre l’Education pour Tous, l’Unesco recommande l’utilisation de la langue locale ou nationale comme vecteur d’enseignement. Cela a été rappelé encore ne février dernier lors d’une conférence pan-africaine.
Sur le Café, la réunion de février dernier
Sur le Café, recommandation Unesco
Avec ou sans le bac
Que deviennent les bacheliers ? Selon une étude ministérielle, près de 90% des bacheliers poursuivent leurs études. Mais tous ne rencontrent pas les mêmes difficultés. Si 3% seulement des étudiants en STS se réorientent au bout d’un an, c’est le cas de la moitié des élèves des prépas littéraires ou de 16% des étudiants en université. Comment expliquer ces décalages ? Le type de bac joue fortement : ainsi en université 83% des bacheliers généraux ne changent pas d’orientation à la fin de la première année, contre la moitié des bacheliers technologiques ou professionnels. Comment l’expliquent-ils ? Plus d’un étudiant en université a du mal à s’organiser dans son travail et un sur trois manque d’intérêt pour les matières étudiées. Mais l’encadrement est aussi en cause. Ainsi seulement un étudiant en université sur cinq trouve du soutien pédagogique dans l’établissement.
Que devient-on sans le bac ? Sans le bac, rien n’est perdu ! Outre le redoublement et la préparation à distance, il est possible de préparer un bac professionnel, de choisir l’alternance, ou d’entrer en fac sans bac avec une capacité en droit ou en gestion ou encore en passant le diplôme d’accès aux études universitaires (DAEU).
Orientation : L’enseignement supérieur reste un atout
« Posséder un diplôme de l’enseignement supérieur demeure un atout certain pour entrer sur le marché du travail. Sans être insensibles aux aléas conjoncturels, les diplômés du supérieur sont loin de connaître les difficultés des autres débutants. Tous ne sont toutefois pas logés à la même enseigne. À niveau de diplôme équivalent, ceux issus de filières professionnelles entrent dans la vie active dans de meilleures conditions que les diplômés de filières générales. De même, les jeunes issus de spécialités industrielles ou scientifiques s’insèrent plus aisément que ceux issus de spécialités tertiaires ou de sciences humaines. Par ailleurs, les jeunes qui quittent l’enseignement supérieur, et notamment une filière générale, sans y avoir obtenu de diplôme sont plutôt en difficulté ». Bref, la revue du Céreq, dresse un tableau à jour des salaires et du taux de chômage pour les différentes formations supérieures. A noter par exemple, le très bon rapport qualification / salaire des formations bac +2 du social et de la santé (1600 euros de salaire net médian soit autant qu’un bac +4). Pour Bref, « le bac +5 reste « le sésame pour l’accès aux emplois très qualifiés ».
Sur le Café, l’emploi à l’horizon 2015
Accompagner un jeune avec l’AFEV
Loin du bling-bling, simplement être utile. C’est le programme que propose l’AFEV aux étudiants. « Deux heures par semaine, tu peux aider concrètement un jeune qui en a besoin au moment clef de son parcours éducatif, là où se jouent les inégalités et les processus d’exclusion ». 60 universités sont associées à ce programme et 30 ont déjà inscrit l’engagement étudiant dans des Unités d’enseignement donnant lieu à l’attribution de crédits ECTS.
Info Ado une adresse à connaître
Voilà une adresse à retenir. Info Ado est un site sérieux ouvert par l’Université Louis Pasteur de Strasbourg. Info Ado répond à vos questions concernant la sexualité en général, la contraception, les abus etc. Il est très simple de poser une question en toute discrétion sur Info Ados et d’obtenir la réponse d’un spécialiste,médecin ou psychologue.
Info Ado lance maintenant une web TV avec une première émission sur la contraception. La prochaine sera sur les rapports entre les ados et leur famille.
Vers l’interdiction de vente d’alcool aux mineurs
« La dernière enquête Escapad [réalisée lors de la Journée d’appel de préparation à la défense auprès de 30.000 adolescents de 17 ans] montre une baisse de la consommation régulière d’alcool, ce qui est en soi réjouissant, mais aussi une augmentation de la fréquence des ivresses. On assiste à une modification des modes de consommation avec des conduites d’alcoolisation massive plus fréquentes. Au cours des trente derniers jours, près de la moitié des jeunes de 17 ans disent avoir bu au moins cinq verres d’alcool en une seule occasion – c’est la définition du binge drinking! L’autre information alarmante est l’augmentation de 50 %, entre 2004 et 2007, des hospitalisations pour ivresse chez les jeunes. Cela concerne la tranche des 15 à 24 ans mais également celle des moins de 15 ans, en pédiatrie ». Dans Le Journal du Dimanche, la ministre de la santé annonce qu’elle prépare une loi interdisant la vente d’alcool aux mineurs ainsi que la consommation d’alcool près des établissements scolaires.
Selon EScapad, c’est l’alcool qui reste la drogue la plus répandue chez les jeunes : » près de 6 jeunes sur 10 déclarent avoir déjà été ivres au cours de leur vie : 49,3 % au cours de l’année ».
Sur le Café, l’enquête Escapad
La recherche
L’établissement scolaire face à son environnement
« Longtemps l’école a été vécue en tant qu’institution…Aujourd’hui cette idée est ébranlée.. Ce fait est lié à la massification scolaire ». Dominique Glasman introduit ainsi une table ronde reproduite dans le n°11 des Cahiers d’Education & Devenir consacré à « L’établissement scolaire face à son environnement ». Ce numéro reprend les grands moments du 23ème colloque d’Education & Devenir à Grenoble les 23-25 mars 2007.
Cra c’est bien l’idée d’un face à face qui sort de ce numéro même si cette table ronde donne la parole aux représentants des entreprises et des collectivités locales. On notera par exemple les attentes des premières : « les attentes des entreprises touchent à la question des savoirs, des savoir-faire et surtout des savoirs-être » un domaine encore peu pris en charge par l’Ecole.
Ce Cahier rend compte également des ateliers tenus le 24 mars 2007 sur la place des parents à l’école, autre sujet important, les rapports école – entreprises (avec par exemple uen évocation des apports de stages d’entreprise pour les stratégies pédagogiques des établissements).
Enfin ce numéro se clôt sur une remarquable intervention de Françoise Clerc qui montre l’évolution de la place de l’Ecole dans la société et invite à préserver des principes éducatifs dans cette relation entrel’Ecole et son environnement. Elle rappelle que « l’école doit permettre non seulement d’acquérir des connaissances mais aussi d’apprendre à les construire ». Pour cela elle invite à développer la capacité d’initiative des EPLE, à favoriser la construction réflexive des compétences professionnelles et à revoir l’organisation du travail pédagogique. « L’aide à l’apprentissage doit s’intégrer à l’enseignement lui-même, ce qui nécessite une prise en charge différenciée des élèves ».
Les Cahiers d’Education & Devenir, n°11, juin 2008, 40 pages.
Les disciplines
Un projet pour éduquer au développement durable
« L’E.D.D. est inscrite dans les programmes officiels, mais elle est surtout devenue une nécessité vitale pour l’avenir de notre planète, à moyen et même à court terme ». Cela justifie ce petit livre de Gérard de Vecchi et Julien Pellegrino, qui s’adresse aux enseignants du primaire.
Après avoir situé l’EDD dans les programmes, les auteurs nous invitent à réfléchir à cet enseignement en terme de projets et non d’enseignement traditionnel. Une démarche qui se prête particulièrement àl’EDD parce que cet enseignement doit aussi pouvoir déboucher sur des actions et parce qu’il s’intègre aux disciplines traditionnelles.
Les auteurs nous guident de façon très concrète pour mettre en œuvre des projets variés et développer un état d’esprit qui associe un projet, une action, une éthique et le développement de l’esprit critique. La question de l’évaluation est abordée dans sa complexité s’agissant de projets pédagogiques aussi complets.
G. de Vecchi, J. Pellegrino, Un projet pour éduquer au développement durable, Delagrave, 2008, 120 pages.
S.E.S. : Le Sgen réfute le rapport Guesnerie
« Ce rapport qui parle surtout d’économie, fait une contre sens grave en proposant in fine de séparer les enseignements de l’économie et de la sociologie, alors que c’est l’approche croisée des sciences économiques ET sociales qui donne du sens à cette matière ». Déjà suspect aux yeux de plusieurs organisations enseignantes, le rapport Guesnerie, proposant de réformer les S.E.S., est rejeté par le Sgen Cfdt.
Pour le syndicat, « c’est bien en croisant les approches que l’on apprend à comprendre le monde et la société et que l’on peut se saisir des questions vives ». Le Sgen demande un autre groupe d’experts institué en toute transparence.
Sur le Café, SES une discipline révisée
les tice
La redevance sur les supports vierges annulée
Selon ZD Net, le Conseil d’Etat vient d’annuler la redevance pour copie privée prélevée sur les CD, DVD, baladeurs et disques durs. Le Conseil a estimé que la taxe ne peut servir à compenser le coût du piratage.
le Cafe
Le Café en vacances
Pour le Café les vacances d’été débutent le 11 juillet pour se terminer fin août. A partir du 11 juillet, L’Expresso devient hebdomadaire puis quinzomadaire.
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