Par Françoise Solliec
A Fontenay-sous-Bois (94), les parents, les enseignants et les élèves des différents établissements et écoles n’étaient pas conviés à aller dormir à l’école, mais à passer une soirée animée et à pique-niquer sur le parvis de la mairie. Une rencontre conviviale et chargée de signification militante pour l’ensemble des participants.
Avec banderoles, sifflets ou autres instruments, ils arrivent par petits groupes des différents établissements et écoles où s’effectuaient les rassemblements de départ, avant de rejoindre le parvis de la mairie. Vers 20 h, ce vendredi 13 juin, près de 200 personnes sont venues « montrer qu’ils sont là pour défendre le service public d’éducation », selon l’expression d’un parent. Les adultes, moitié parents, moitié enseignants, discutent, les enfants jouent, le soleil et un groupe musical viennent contribuer à l’atmosphère festive de ce rassemblement, organisé par la FCPE locale, avec le soutien affirmé de la mairie.
Sur les pancartes s’exprime le refus de la politique du ministre actuel et la solidarité parents enseignants. Qu’il s’agisse des suppressions de postes, de la réforme des programmes, de l’avenir du lycée professionnel, des 2 heures supprimées à l’école primaire, c’est toute une gamme de mesures qui est en cause, parce qu’elle inquiète et apparaît comme le signe d’un désengagement de l’Etat et d’un affaiblissement du service public, malgré les affirmations du gouvernement.
Sur les tables, c’est la signature d’une pétition qui est proposée en guise d’apéritif avant le repas. Elle aussi reprend les différents mots d’ordre liés à cette action depuis quelques semaines : rejet des programmes du primaire, demande de garantie du maintien des RASED, refus des emplois précaires, etc. Pour le second degré, ce sont les suppressions d’emplois, le Bac pro 3 ans et la demande d’abaissement des effectifs qui sont mentionnés. La FCPE locale se chargera de collecter les signantures et de les transmettre aux différentes autorités.
Pourquoi avoir choisi cette forme d’action ? Quelques parents et enseignants expliquent qu’ils pensaient que la présence dans les écoles serait très faible et que ce serait beaucoup plus intéressant et significatif de convier toutes les personnes intéressées à se manifester devant la mairie. L’opération a été bien préparée en termes de communication, tous les établissements ont été informés par tracts, avec parfois des rencontres spécifiques, et beaucoup sont effectivement représentés ce soir, de l’école maternelle au lycée professionnel.
Qu’attendent les participants à cette soirée ? « Pas grand-chose en termes de résultats immédiats », déclarent nos interlocuteurs, « mais c’est important de montrer qu’on est là ce soir et qu’on participe à une opération nationale dont on parle finalement beaucoup dans les journaux ».