LE FAIT DU JOUR
Darcos : Le nouveau lycée sera modulaire, personnalisé et actif
ÉDITORIAL
La revanche des TPE
LE SYSTEME
Formation des enseignants : l’analyse de Nathalie Mons l Formation : Le CDIUFM pose la question des concours l Formation : Le Sgen fait des propositions l L’Interfédérale de l’éducation appelle à des actions pour la rentrée l CGT et CFDT appellent à une journée d’action le 17 juin .
L’ÉLÈVE
Le bac 2008 l Fouiller le temps d’un été
LA CLASSE
La reconquête du mois de juin
LA RECHERCHE
Éducation, migration, inégalités et intégration en Europe
CITOYENNETE
L’Assemblée adopte la réforme constitutionnelle en première lecture
LES DISCIPLINES
E.P.S. : Scolariser les élèves handicapés l Les sujets du BEP Lettre histoire
LES TICE
Une nouvelle variante de Storm Worm
Le fait du jour
Darcos : Le nouveau lycée sera modulaire, personnalisé et actif
« La tâche est immense mais exaltante ». Xavier Darcos est revenu, plus en détail, le 3 juin sur la réforme du lycée, évoquant devant la presse la feuille de route sur la réforme du lycée transmise aux syndicats.
Le ministre lui a fixé 4 objectifs. « Le premier, c’est de garantir la poursuite d’études dans l’enseignement supérieur… Le second objectif, c’est d’assurer la réussite scolaire de tous les lycéens… Le troisième objectif, c’est de permettre à chaque élève de mieux choisir son orientation. J’ai la conviction profonde que le lycée doit devenir le lieu d’une réelle liberté pour les lycéens, ce qui suppose de leur offrir des parcours plus souples et plus diversifiés, qui évitent l’enfermement précoce dans des filières dont la sélectivité n’a guère de rapport avec les choix d’orientation qu’elles entraînent. Le quatrième et dernier objectif de la réforme, c’est de donner de nouvelles marges d’autonomie aux établissements ».
Il a avancé également 4 « principes directeurs » de la réforme. « Il nous faut d’abord concevoir une nouvelle approche de l’organisation des études pour les lycéens… Cela suppose aussi d’imaginer un nouveau cadre de travail plus personnalisé, qui différenciera plus nettement le temps consacré aux cours, de celui voué au travail sur projet ou à l’approfondissement et enfin du temps dégagé pour l’accompagnement éducatif. Cela suppose enfin de concevoir de nouvelles modalités pour la remise à niveau qui aura pour but d’éviter au maximum le redoublement. Il nous faut aussi imaginer une nouvelle organisation des parcours scolaires au lycée… Il sera également nécessaire de veiller à la mise en place de passerelles pour faciliter les réorientations en cours de parcours. Il nous faut ensuite nous accorder sur une nouvelle conception du métier d’enseignant qui permette de conforter la nécessaire liberté pédagogique, d’installer des relations nouvelles avec les élèves et de développer le travail en équipe disciplinaire et interdisciplinaire…. Enfin, il nous faut définir une modernisation du fonctionnement des établissements… Cela passe ensuite par la délimitation précise de la capacité d’auto-organisation des établissements ».
C’est donc une réforme de fond, à l’opposé des conceptions rétrogrades des programmes du primaire, que propose Darcos.
Le Snes a fait savoir qu’il examinera la feuille de route pour savoir s’il entre en négociations. Le Snalc évoque « la victoire finale du pédagogisme ».
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La revanche des TPE
Lundi dernier, le Président de la République s’est personnellement engagé sur deux chantiers annoncés depuis plusieurs mois par le Ministre de l’Education nationale : lier ensemble la réforme du lycée et la revalorisation du métier enseignant.
Puisque le président se réfère à la création il y a 200 ans de l’Université impériale et du baccalauréat, acceptons de prendre du recul pour mettre en perspective la place du lycée dans la construction de la politique scolaire. On peut s’intéresser aux dispositions de départ, qui ne touchaient qu’à peine 1% des « jeunes gens » et regarder leurs évolutions pour arriver à une situation où 70% des jeunes d’une classe d’âge y passent, jeunes filles comprises. Ce point de départ est aussi un point de vue, puisque ont été intégrés au lycée des établissements d’origine différente : les écoles professionnelles nationalisées dans les années 50 par exemple. Dans cette évolution, on note que l’ordre du primaire (qui a longtemps préparé ses propres élites au métier d’instituteurs, d’infirmières…) a été intégré au secondaire, notamment à travers la transformation du collège dans les années soixante. Cela se voit aussi dans la formation et le recrutement des enseignants : le CAPES est sur le modèle de l’agrégation, celui des professeurs des écoles ou de lycée professionnel s’en est rapproché. Tous sont recrutés au même niveau (la licence aujourd’hui, le mastère demain).
Si le lycée a amorti le choc de la massification, il n’a pas trouvé les chemins d’une réelle démocratisation, sauf dans certaines niches (où l’on innove, où l’on construit dans la durée et la cohérence éducative, etc.). La tendance au « pilotage par l’aval » finit de diffuser le modèle du lycée jusqu’à l’enseignement primaire : les enseignants doivent préparer les élèves aux niveaux qui les attendent, conçoivent les évaluations en fonction de cette visée et, ce faisant, oublient souvent de partir de ce que les élèves savent. Articuler réforme du lycée et réforme du métier tend donc à renforcer la logique qui prévaut depuis au moins un demi-siècle. Sommes-nous vraiment à la veille d’une rupture historique ?
Mais si l’on regarde séparément la réforme du lycée telle qu’elle nous est proposée, il y a de quoi être surpris. En effet, elle tranche avec l’esprit de la réforme des programmes du primaire. Là où les critiques pointaient – et la Ligue de l’enseignement y souscrit – « une conception mécaniste des apprentissages », on parle ici de « sortir du cloisonnement des filières, d’offrir aux élèves une plus grande autonomie, la possibilité de travailler « à leur rythme », fonder la réforme sur le désir de savoir des élèves, et non les « formater dans un seul dispositif ». Xavier Darcos entend ainsi donner aux élèves « la liberté de construire leur parcours ». On croirait relire le rapport de Philippe Meirieu publié en 1998 « Quels savoirs enseigner dans les lycées ? » On retrouve ainsi la revanche des travaux personnels encadrés (TPE), accueillis au départ avec scepticisme par la majorité des enseignants et aujourd’hui reconnus par beaucoup comme une voie prometteuse, aussi bien pour remobiliser les élèves sur une démarche d’apprentissage que pour les préparer à l’autonomie requise dans l’enseignement supérieur. Depuis 2002, leur place n’a cessé de reculer au lycée. La place réaffirmée récemment des PPCP dans l’enseignement professionnel montre une inflexion notable.
Il y a pourtant deux points communs entre les deux réformes. Tout d’abord, le manque de consultation des acteurs, que masque mal la convocation à l’Elysée des recteurs, présidents d’université, inspecteurs… Le président de la République décrète une réforme alors qu’une commission du Sénat procède à des consultations qui doivent aboutir courant juin ; de son côté, Jean-Paul Gaudemar devait proposer un premier cadre de travail de la réforme du lycée pour le 10 juillet prochain… Et curieusement, rien n’est dit sur les modalités d’évaluation du baccalauréat, qui seront décisives. En second lieu, la gestion comptable s’applique. D’abord à la réforme du lycée : les suppressions de postes se traduiront par des suppressions d’options, en fonction là encore, plus des configurations des postes existants dans les établissements que des besoins repérés des élèves. Elle s’applique surtout à la réforme du métier : ce sont plusieurs dizaines de milliers de postes de stagiaires qui sont économisés à court terme. A plus long terme, la difficulté de procéder à des recrutements d’enseignants à bac+5 pourra justifier le non-remplacement des fonctionnaires partant à la retraite. Et pour des jeunes de milieu populaire, passer du préalable de la licence à celui du mastère est un seuil supplémentaire, parfois difficile à franchir.
Pour marquer une véritable rupture, il convient de se demander de quels enseignants nous aurons besoin dans vingt ans, quelle part doit être donnée au renforcement de leurs compétences pédagogiques, quels seront les critères et modalités de sélection et d’entrée dans le métier… Nous n’en prenons pas le chemin. Nous nous consolerons avec la revanche des TPE.
Olivier Masson
Chargé de mission à la Ligue de l’enseignement
Formation des enseignants : l’analyse de Nathalie Mons
« Il faut encore que le gouvernement démontre que cette nouvelle organisation puisse améliorer la situation à terme pour les élèves ». Nathalie Mons, spécialiste des comparaisons internationales des politiques éducatives, analyse pour le Café la formation des enseignants dans les pays européens.
Relevant la « très faible part d’enseignement consacrée à la formation professionnelle » en France par rapport à nos voisins, elle interroge les perspectives offertes par la réforme annoncée. » L’enjeu sera demain dans le contenu des concours. C’est le contenu des épreuves – plutôt axé sur le disciplinaire ou incluant réellement des compétences pédagogiques – qui déterminera le contenu des enseignements de ces nouvelles formations. Si les concours exigent une formation pédagogique, les Master devront être ajustés dans ce sens-là. C’est donc sur ce point qu’il faudra être vigilant ».
Sur le Café, l’article de N. Mons
Sur le Café, le dossier sur la formation des enseignants
Formation : Le CDIUFM pose la question des concours
« Il n’y a donc plus lieu d’opposer les IUFM aux universités » estime la conférence des directeurs d’IUFM (CDIUFM). Saluant positivement la masterisation, le Cdiufm demande que soient maintenues formation académique et professionnelle dans un cursus « cohérent ».
Le Cdiufm se dit prêt à contribuer à la définition des épreuves des concours. « Si ceux-ci n’intégraient pas une part significative d’évaluation des compétences professionnelles des candidats, ces derniers résisteraient difficilement à la tentation du bachotage d’épreuves à caractère seulement académique. Personne ne remet en cause la nécessité d’épreuves à caractère académique permettant de vérifier que les futurs enseignants maîtrisent pleinement les savoirs qu’ils auront à enseigner. Les épreuves à caractère professionnel ne sont pas moins nécessaires. Enseigner requiert des aptitudes à la communication, à la relation, à l’organisation,… un sens de l’autorité qui doivent être vérifiés ».
Le document reprend donc la position de Patrick Baranger, président de la CDIUFM, présentée dans Libération du 3 juin et précédemment dans le Café.
Formation : Le Sgen fait des propositions
« Dérouté » : c’est ce que ressent le Sgen à la lecture des propos présidentiels sur la formation des enseignants. Si le Sgen juge les propositions sur le lycée « une base de discussion », ce n’est pas le cas des annonces sur la formation des enseignants. Le syndicat dénonce « le procès en sorcellerie des IUFM, inutile et méprisant pour les personnels. »
Le Sgen demande une évaluation qui soit « le reflet du travail en équipe des personnels et collective… Pour le Sgen-CFDT, enseigner est un métier qui s’apprend. Et c’est une formation professionnelle des futurs enseignants associant les dimensions disciplinaire et pédagogique qui doit conduire à une formation de niveau master ».
L’Interfédérale de l’éducation appelle à des actions pour la rentrée
« Le gouvernement persiste à ignorer les revendications exprimées fortement pour un service public d’éducation de qualité ». Douze organisations (FAEN, FSU, SGEN-CFDT, UNSA-Education, FCPE, UNEF, UNL, CEMEA, CRAP, FOEVEN, Francas et la Ligue de l’Enseignement) appellent les actuers d el’Ecole à « rester mobilisés ».
« Les sujets de conflit demeurent sur la question des programmes à l’école, les suppressions massives de postes, la multiplication des heures supplémentaires, et le développement de la précarité. A la rentrée 2008, les écoles, collèges et lycées vont être touchés de plein fouet par l’effet des mesures désastreuses du budget 2008 » déclarent-elles. « Dans quelques semaines seront connues les prévisions budgétaires pour 2009. Ce sont 20.000 postes qui pourraient être supprimés dans l’Education si l’on en croit les récentes prises de position ministérielles ».
Les 12 se retrouveront fin août « pour définir un calendrier national d’action ».
CGT et CFDT appellent à une journée d’action le 17 juin
Il s’agira de défendre le système de retraite et de s’opposer à la remise en cause des 35 heures. La CGT et la CFDT ont déposé un préavis de grève pour cette journée.
Le bac 2008
615 625 candidats aux épreuves de terminale, 482 939 aux épreuves anticipées de 1ère, 149 423 correcteurs. Le ministère publie les chiffres du bac 2008.
A cela on préférera retenir un autre chiffre : 64,2%. C’est la proportion de bacheliers dans une génération. Un nombre qui a connu une croissance rapide passant de 20% en 1970 à 43% en 1993, ouis 63% en 1995. Depuis 1995 par contre c’est la stagnation malgré la progression des bacs professionnels. Les bacs généraux ont même reculés.
Le Guide du bac et du brevet 2008
Fouiller le temps d’un été
Le ministère de la Culture publie la liste des chantiers de fouilles archéologiques ouverts aux fouilleurs amateurs cet été. L’expérience est particulièrement formatrice et les places sont rares. Il faut en général avoir au moins 18 ans.
La classe
La reconquête du mois de juin
Le ministère publie des informations précises sur « la reconquête du mois de juin », ce dispositif expérimenté dans 15 départements qui vise à maintenir les cours en lycée tout au long du mois de juin en dépit des examens.
Pour cela les académies pilotes ont repoussé les dates des conseils de classe et des commissions d’appel en 2de et embauché des surveillants vacataires. A Rouen les services académiques arrivent à conserver les élèves jusqu’au 4 juillet, le s5 derniers jours étant dédiés à un stage intensif de langues.
La recherche
Éducation, migration, inégalités et intégration en Europe
« Pourquoi certains enfants ou petits-enfants de migrants ne réussissent-ils pas à l’école ? Quelle est l’ampleur de cet « échec scolaire » ? A-t-il les mêmes fondements que celui des enfants de milieux défavorisés ? Et si non, pourquoi ? Cette situation, que nous abordons avec un regard français est-elle identique dans tous les pays de l’Union européenne ? Comment ces mêmes pays abordent-ils l’éducation et la socialisation des enfants de migrants ? » Ce nouveau Dossier d’actualité du service de veille de l’INRP synthètise l’information sur ce sujet à la fois délicat et prioritaire.
L’importance de cette question se voit bien dans les données PISA qui montrent un net décalage entre élèves issus de l’immigration et les autres. S’explique-t-il par les inégalités sociales ou les différences culturelles ? Comment lutter contre la discrimination ? Quelle est la part des représentations des enseignants ? Comment cela se passe-t-il ailleurs en Europe ?
Citoyenneté
L’Assemblée adopte la réforme constitutionnelle en première lecture
L’Assemblée nationale a adopté, grâce aux votes UMP, le projet de réforme constitutionnelle. Le texte donnerait le droit au président de s’exprimer devant les assemblées et limite l’usage du 49-3, la procédure qui permet de faire passer des lois rapidement, sans discussion. Inversement il limitera le droit d’amendement des parlementaires ce qui réduira d’autant le débat démocratique. A noter aussi l’entrée dans la constitution des langues régionales.
Les disciplines
E.P.S. : Scolariser les élèves handicapés
Le numéro 33 de EPS Actualités, la revue de l’académie de Caen, est totalement dédiée à la scolarisation des élèves handicapés. Les enseignants réfléchissent à ce que cela impose en adaptation et en pédagogie différenciée. Ils proposent des séquences pédagogiques dans plusieurs sports. Chorégraphie, escalade, course, natation : tous ces sports
Les sujets du BEP Lettre histoire
Les sujets du BEP sont mis en ligne sur le site de Besançon.
les tice
Une nouvelle variante de Storm Worm
Le virus se présente sous une autre forme : un message vous invitant à cliquer pour découvrir qui est amoureux de vous.
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Les anciens Expresso ?
Les archives complètes de L’Expresso
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