LE FAIT DU JOUR
Le Se-Unsa condamne la masterisation des nouveaux enseignants, le Sgen inquiet
ÉDITORIAL
A qui profite le redoublement ?
LE SYSTEME
Les programmes des concours 2009 l Réforme du lycée : Darcos nomme J.-P. de Gaudemar l Pour rénover ses écoles la Belgique fait appel aux capitaux privés l Une grève méconnue en Guyane l Trois syndicats appellent à faire grève le 10 juin l Mutations des personnels de direction l Au cœur des écoles : Les évaluations sont bien factices.
L’ÉLÈVE
Le retour des récompenses ? l Sanctions lycéennes : parents et chefs d’établissement réagissent l Orientation : Les Jeunes Agriculteurs pourront promouvoir le métier d’agriculteur l Les formations pour l’enseignement spécialisé
LA CLASSE
Lignes d’un jour dans le 93 l Deux rendez-vous au Louvre
CITOYENNETE
Religion et intégration : Regards croisés franco-allemands
LES DISCIPLINES
Le bac : Les sujets d’Amérique du Nord l E.P.S. : Le Snep demande l’augmentation des horaires
Le fait du jour
Le Se-Unsa condamne la masterisation des nouveaux enseignants, le Sgen inquiet
« Ce projet ne propose qu’une formation des enseignants in vitro, déconnectée des réalités sociales et de la diversité des situations scolaires. Cela constituerait une régression dramatique en réussissant le tour de force d’amoindrir la professionnalisation de la formation des maîtres, alors même que toutes les études, toutes les évaluations de l’Ecole militent en sens inverse ». Après le Snuipp, le Se-Unsa condamne sans ambiguïté le projet ministériel de formation des enseignants tel qu’il a été dévoilé par Le Monde.
Et le Se-Unsa ne manque pas d’arguments. Il montre que le projet signifierait la « liquidation de la formation professionnelle: ce n’est pas par un cursus de master disciplinaire que l’on préparera les futurs enseignants à leur métier. Et cela d’autant que le statut d’étudiant interdira tout stage en responsabilité de classe durant le parcours de master ». Il aboutirait également à renoncer à « la mixité sociale dans le recrutement des enseignants : l’exigence du master, combinée à la fin de la rémunération des stagiaires, écartera encore plus les étudiants d’origine modeste ». Tout cela pour récupérer 24 000 postes et les salaires afférents. Le syndicat réclame « l’ouverture de réelles discussions, mettant au cœur de la réflexion la réussite des élèves et la nécessité d’y préparer professionnellement les enseignants ».
Le Sgen-Cfdt a une position moins tranchée que les organisations du primaire. « S’il n’est pas opposé à une « masterisation » des enseignants, le Sgen-CFDT ne pourrait accepter qu’une telle évolution entraîne une dégradation des conditions de formation des futurs professeurs et une remise en cause de la place et du rôle des IUFM. La formation ne saurait se réduire à un compagnonnage par des enseignants expérimentés. Le Sgen-CFDT estime qu’enseigner est un métier qui s’apprend ». Et il demande, lui aussi, des discussions.
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A qui profite le redoublement ?
Championne du monde du redoublement avec 38% d’élèves ayant au moins redoublé une fois, la France sera-t-elle capable un jour de s’occuper efficacement des élèves en difficulté ?
Alors que les conseils de classe rendent leur verdict, la question du redoublement est revenue sur le devant de la scène le 29 mai. Selon RTL, l’éducation nationale demanderait aux chefs d’établissement de diminuer le taux de redoublement de façon à récupérer des moyens. La radio cite des exemples précis où des taux sont assignés à des établissements niveau par niveau. Des exemples guère surprenants : depuis des années les académies et les établissements ont inscrit dans leurs objectifs officiels la réduction du taux de redoublement et il est assez logique que l’inspection académique suive de près les évolutions. Cette politique marque des points puisque le taux a effectivement beaucoup baissé.
D’autant plus remarquable est la réaction de Xavier Darcos. Il a aussitôt démenti ces propos affirmant que « aucune consigne n’a été donnée aux chefs d’établissement concernant le redoublement ». Ce faisant il a formidablement renforcé cet étonnant tabou de notre système éducatif.
Car la question de l’inefficacité du redoublement ne se pose plus. De nombreuses études l’attestent. Ainsi T. Troncin établit que « à niveau initial égal, les élèves faibles qui passent en CE1 progressent mieux que les élèves faibles qui sont maintenus au CP. Les redoublants de CP vont progresser la deuxième année, certes, mais restent fragiles dans les domaines où ils étaient fragiles, et ne rattrapent pas la moyenne de la classe ». Pour D. Meuret, « en règle générale, à l’école et au collège, le redoublement s’avère peu équitable et inefficace du point de vue des progrès individuels des élèves. Il affecte négativement la motivation, le sentiment de performance et les comportements d’apprentissage de ceux-ci et les stigmatise : à niveau égal en fin de troisième, les élèves « en retard » obtiennent de moins bonnes notes que les élèves « à l’heure », sont moins ambitieux que ceux-ci et sont plus souvent orientés en filière professionnelle. En outre, les comparaisons internationales montrent que le redoublement est inefficace du point de vue des résultats d’ensemble des systèmes éducatifs ».Pour lui le redoublement ne peut se justifier qu’en classe d’examen ou dans le cas d’élève momentanément perturbé. En tous cas, les pays qui n’utilisent pas le redoublement ont souvent de meilleurs résultats scolaires.
Malgré tout le redoublement perdure. Il est très coûteux. Et pourtant ceux –là même qui proclament la chasse aux économies, ne font rien pour en réduire le poids. Alors même que son efficacité est contestée, il semble ne pas en être affecté. Comment expliquer ce paradoxe ? Hugues Drealants (Girsef) a avancé plusieurs hypothèses. Pour lui le redoublement serait défendu par les enseignants car il permettrait de « réguler l’ordre dans la classe ». Il serait un des derniers pouvoirs d’une profession qui revendique une certaine autonomie par rapport au monde extérieur. Il permettrait également d’exercer un tri social, parfois très tôt.
Il y a pourtant urgence à le remplacer. Son inefficacité se lit dans les résultats des enquêtes internationales PISA. Elles montrent que le score médiocre de la France est du au faible niveau des redoublants. Entre ces 15% d’élèves très faibles et les autres, plutôt bons, le fossé ne cesse de se creuser. La faiblesse du système éducatif français c’est qu’il n’arrive pas à proposer une autre solution à ses élèves.
Quels obstacles empêchent d’en finir avec le redoublement ? Visiblement la réactivité ministérielle montre que le problème est d’abord politique. Alors qu’il est abandonné avec profit dans les pays développés, le redoublement est défendu par les milieux réactionnaires qui y voient un outil efficace de sélection sociale ou plutôt de reproduction sociale. Très influents dans l’UMP ils viennent d’obtenir de Darcos des programmes du primaire qui méprisent les cycles et le maintiennent. Mais la question est aussi pédagogique. Si le redoublement ne règle généralement pas les difficultés des élèves, le supprimer ne les fait pas pour autant disparaître. Il faudrait donc être capable d’accompagner individuellement les élèves, comme on le fait en Finlande par exemple, dès qu’un problème est détecté. Et là on retrouve l’incapacité des gouvernements à mettre en place une réelle politique prioritaire qui pourtant pourrait trouver dans la suppression du redoublement les moyens financiers qui lui manquent.
Bienheureux redoublement ! Tu es celui qui arrête le char du progrès éducatif. Tu es celui qui maintient les inégalités sociales qui fondent la société. Tu sépares les « de souche » des autres. Tu es la colonne qui soutient le système élitiste. Tu fais finalement les ministres. Bref, tu es néfaste aux petits mais ô combien utile.
Le redoublement contesté par l’OCDE
Sur le Café, le redoublement utile ?
Les programmes des concours 2009
Le B.O. spécial du 29 mai publie les programmes des concours internes et externes de l’agrégation, du Capes et Capeps; ainsi que ceux du Caplp et du Capet. Le même numéro propose aussi les programmes des concours externes des CPE et CoPsy.
Impossible ici de donner le détail disciplinaire. Mais une approche chiffrée est éclairante : 28 disciplines sont proposées à l’agrégation externe 2009 contre 19 à l’interne. 19 le sont au Capes externe contre seulement 7 à l’interne.
Réforme du lycée : Darcos nomme J.-P. de Gaudemar
Le ministre avait promis une personnalité indépendante, voire de gauche. Il a nommé le 29 mai Jean-Paul de Gaudemar, recteur d’Aix-Marseille et son ancien directeur de la Desco lors de son premier ministère.
Il aura pour tâche « de préparer, avec l’ensemble des partenaires concernés, l’élaboration du nouveau lycée général et technologique. Après avoir consulté les lycéens, les enseignants, les chefs d’établissement et les parents, Jean-Paul de Gaudemar proposera au ministre un premier cadre de travail pour le 10 juillet prochain et lui présentera ensuite, régulièrement, l’état d’avancement de ses travaux. » Après quoi une nouvelle seconde verra le jour en 2009, une première en 2010 et la terminale en 2011. A noter que le ministre lui demande de réunir « le consensus le plus large ».
Le 17 avril, Xavier Darcos avait présenté la réforme du lycée en ces termes : « Les élèves de première et de terminale ont besoin aujourd’hui de développer leur autonomie, leur liberté de réflexion, leur recherche personnelle. Sur ces trois sujets, nous pouvons avancer en réorganisant l’enseignement pour que les élèves obtiennent ce qu’ils demandent : non pas plus de profs, mais plus de présence adulte auprès d’eux. Ils pourront ainsi être accompagnés par davantage de soutiens, de conseils d’orientations, de matériels, de ressources électroniques. Le lycée d’aujourd’hui est une machine à donner des cours. Il faut qu’il devienne une machine à créer de l’autonomie intellectuelle ».
Sur le Café, L’Expresso du 18/04/08
Sur le Café, L’Expresso du 24 janvier 2008
Pour rénover ses écoles la Belgique fait appel aux capitaux privés
C’est un milliard d’euros que la Communauté française de Belgique doit trouver pour rénover et construire 15% de ses bâtiments scolaires dans les 3 ans. Le gouvernement de la Communauté française a opté pour une méthode originale : le partenariat public privé (PPP).
Il fera appel à des consortiums privés chargés de la rénovation et l’entretien des locaux qui percevront durant 27 ans une indemnité financière.
Une grève méconnue en Guyane
Depuis une semaine des enseignants occupent le rectorat de Guyane. Ils demandent un vrai effort de l’Etat pour l’école publique dans un département particulièrement en crise. Qu’on en juge : en moyenne, 50% de réussite au brevet, 11% de réussite aux tests de 6° en français, 15% en maths; 90 % d’élèves non-francophones à l’Ouest. La Guyane est aussi le seul département où tous les enfants ne sont pas scolarisés : c’est le cas d’environ 3000 enfants non-inscrits dans le primaire à la rentrée 2007 faute de profs. Anne-Laure et Eric, deux enseignants, font connaître ce mouvement sur leur blog, vivant et très sympathique. Pour le moment le ministère semble miser sur le pourrissement.
Trois syndicats appellent à faire grève le 10 juin
La CGT, la FSU et Solidaires appellent à une semaine d’action du 9 au 13 juin avec une grève le 10 juin. Il s’agit de protester contre les suppressions de postes et les pertes de pouvoir d’achat.
Sur le Café, fin de l’unité syndicale
Mutations des personnels de direction
Les déclarations pour les postes susceptibles d’être vacants auront lieu du 2 au 30 juin.
Au cœur des écoles : Les évaluations sont bien factices
Nos lecteurs ont l’œil. Non seulement ils nous ont apporté de nouveaux cas d’évaluations aberrantes. Mais aussi ils ont découvert sur le site, en toutes petites lettres, une mention qui explique le sentiment de bidonnage : « afin de vous permettre d’imaginer ce que peut donner un avis finalisé, vous pouvez déjà consulter deux avis par établissement. Ces avis contiennent des indicateurs moyens. Si, comme nous le souhaitons, aucoeurdesecoles répond aux attentes des parents et devient une vraie source d’informations pour eux, ces avis seront supprimés dans un mois ».
Le retour des récompenses ?
Doit-on ressusciter les bons vieux prix ? Une récente étude du Center for Research on Education Outcomes de Stanford relance le débat aux Etats-Unis. Basée sur une consultation menée auprès de 250 « charters schools », des écoles publiques dérogatoires. Elle montre que la distribution de récompenses a un impact sur les résultats scolaires. L »impact est mesurable dans les tests de lecture : il permet un gain de 4% chaque année.Par contre l’effet sur les maths est nul. Enfin l’impact est d’autant plus fort que les enseignants valorisent le programme.
Sanctions lycéennes : parents et chefs d’établissement réagissent
Huit organisations (Cgt, FO, Fsu, Sgen Cfdt, Sud Education, Unl, Unef, Fcpe etc.) ont dénoncé le 28 mai la répression touchant des lycéens ayant participé aux grèves. La Fcpe de Paris cite des cas de « non réinscription » ou d’exclusion, des intimidations etc.
Le Snpden, qui regroupe la majorité des chefs d’établissement, rappelle les violences dans les établissements et se dit, lui, « exaspéré parce qu’aucune voix ne s’élève de manière claire… pour dénoncer (des) pratiques minoritaires et anti-démocratiques » menées par des élèves dans les établissements. « Il est grand temps que les organisations lycéennes, Unl et Fidl, en prennent conscience et se posent des questions sur les modes d’action lycéens ».
Sur le Café, L’Expresso du 29 mai
Orientation : Les Jeunes Agriculteurs pourront promouvoir le métier d’agriculteur
En ce moment on voit surtout le syndicat professionnel des Jeunes Agriculteurs dans les blocages de dépots pétroliers. Mais le 29 mai, X. Darcos et M. Barnier recevaient les dirigeants du syndicat pour signer un accord favorisant la promotion du métier d’agriculteur dans les établissements secondaires, prioritairement dans les collèges.
Les formations pour l’enseignement spécialisé
Le B.O. du 29 mai publie une liste de formations accessibles aux enseignants spécialisés et non spécialisés.
La classe
Lignes d’un jour dans le 93
Samedi 31 mai, les élèves sont maîtres à bord ! Ils prendront les commandes de 6 lignes de transport qu’ils ont imaginées. Le 31 mai ils accueillent les voyageurs et veillent au respect du « savoir voyager ».. Cette expérience originale est soutenue par le Conseil général du 93 et la Ratp. Elle engage 7 établissements et vise à sensibiliser les élèves aux règles élémentaires de comportement dans les transports.
Deux rendez-vous au Louvre
Engagé dans des actions pédagogiques avec les établissements scolaires, le Louvre fête en juin deux partenariats. Le premier concerne les écoliers de Champigny-sur-Marne qui, en aboutissement à leur programme annuel, recevront leurs parents le 7 juin au Louvre pour le leur faire visiter. Le 12 juin, l’auditorium du Louvre accueille 95 élèves qui présenteront leur spectacle.
Citoyenneté
Religion et intégration : Regards croisés franco-allemands
Quelle place et quel droit pour les cultes dans la République laïque française et dans l’Etat de droit séculier allemand ? Comment évolue le débat sur la laicité dans les deux pays ? Organisé par la Maison Heinrich Heine (Paris), le débat réunira le 5 juin des spécialistes : Patrick Weil, Alfred Grosser, Daniel Vernet, Henri Pena-Ruiz etc.
Les disciplines
Le bac : Les sujets d’Amérique du Nord
Après Pondichéry, le bac commence en Amérique du Nord. Le lycée Rochambeau de Washington met en ligne les sujets. Pour le moment sont parus ceux de philosophie et histoire-géo des séries générales.
« Que pouvons-nous savoir des autres » demande un des sujets de dissertation, avec « La vérité est-elle libératrice » et « Pour être juste suffit-il d’obéir aux lois ». En histoire-géo, « l’émancipation des peuples colonisés » ou une étude sur les démocraties populaires sont remarqués en début de festival. Les autres disciplines seront publiées dans les jours à venir.
Quel intérêt de les consulter ? Ils donnent des indications sur les préoccupations des jurys et de bonnes occasions de s’entraîner.
Sur le Café, le Guide bac – brevet
E.P.S. : Le Snep demande l’augmentation des horaires
« Trois décisions concrètes pourraient notamment être prises rapidement : l’augmentation de la subvention du MEN à l’UNSS, un progrès des horaires obligatoires de l’EPS en collèges et lycées, une hausse notable des recrutements d’enseignants d’EPS dès le concours 2008, avec une liste complémentaire significative ». Le Snep exprime ses « inquiétudes » et ses demandes dans une lettre ouverte à Xavier Darcos.
le Cafe
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