LE FAIT DU JOUR
Le HCE émet des réserves sur les programmes du primaire
ÉDITORIAL
L’éducation emmurée par la négation du débat ?
LE SYSTEME
Darcos joue avec les syndicats l Une agence nationale de remplacement dès 2009 l Quelle école pour quelle société ? l Le Café à Taïwan.
L’ÉLÈVE
Les lundis du Collège de France à Aubervilliers l Les enfants dans la ville à Saint-Denis
LA CLASSE
Le ministère crée un label Ecoles Internet
LA RECHERCHE
Elèves impossibles…
CITOYENNETE
3ème Salon des initiatives de paix l Syndicats et modèle représentatif
LES DISCIPLINES
Arts : La Joconde mise à nu l Archives : Une loi qui handicape l’écriture de l’histoire ?
LES TICE
L’Internet par satellite se démocratise
Le fait du jour
Le HCE émet des réserves sur les programmes du primaire
C’est un avis réservé et qui prend à rebrousse-poil les aspects les plus conservateurs des programmes, qu’a émis le Haut Conseil de l’Education le 19 mai sur les programmes du primaire.
S’il souligne « l’innovation » que constituent les heures de soutien, le HCE critique à la fois les errances des programmes sur les compétences du socle commun et surtout le découpage annuel des programmes.
Pour le HCE, » une mise en œuvre effective du socle commun exige que l’école primaire donne un véritable contenu aux cycles : il est nécessaire de prendre en compte la diversité naturelle des rythmes de développement et d’apprentissage, de différencier les enseignements à l’intérieur des classes, afin de permettre le développement des facultés de chaque élève et la maîtrise des paliers du socle commun par tous ». Or le conseil note que les programmes les ignore parfois et martèle leur importance. « Les progressions annuelles qu’incluent les programmes pour le français et les mathématiques ne peuvent en aucune façon constituer une norme, les objectifs d’apprentissage restant fixés pour la fin du cycle » écrit le HCE. « Le Haut Conseil, rappelant que faire redoubler un élève en cours de cycle est contraire à la notion même de cycle, recommande de proscrire le redoublement en fin de CP, de CE2 et de CM1. Quant au redoublement en fin de cycle, il devrait n’être prononcé qu’en dernier recours ».
Le HCE souligne l’ambiguïté du positionnement de la grande section de maternelle dans ces programmes. « Il est réaffirmé par ailleurs qu’elle appartient aux deux cycles. Si cette dernière conception est maintenue, il faudrait préciser ce qui, parmi les apprentissages de la grande section de l’école maternelle, relève de chacun des deux cycles. Dans le cas contraire, et comme y invite la présentation actuelle, il conviendrait de rattacher cette classe au cycle des apprentissages premiers ».
Enfin il épingle les errements concernant les compétences inscrites au socle commun. « Les sept compétences du socle sont distinguées des programmes disciplinaires (sauf dans le cas de la « Culture humaniste », compétence assimilée à tort à une discipline dans le programme du cycle des approfondissements) » écrit-il.
Le HCE annonce aussi qu’il suivra l’application de ces programmes. Comme s’il fallait de la persévérance pour que la philosophie du socle commun s’y glisse…
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L’éducation emmurée par la négation du débat ?
Quelque soit le pays, du Nord, du Sud, d’Europe, d’Afrique ou d’ailleurs, l’éducation est un enjeu fondamental qui dépasse les frontières de l’école. Lorsqu’un enseignant taïwanais place l’éducation comme un ciment de reconstruction d’une communauté meurtrie par un tremblement de terre, on le vérifie. Quand une instit française amène l’écrit chez les gens du voyage par l’intermédiaire des enfants munis de baladeurs MP3, on le vérifie encore. Quand un directeur d’école africain fait entrer le village dans son école pour favoriser la scolarisation des filles, on le vérifie toujours.
Pourtant, en ouvrant les journaux, en consultant l’Expresso, le constat est tout autre comme une impression certaine que l’éducation est progressivement renfermée dans l’école, réduite à une mécanique, un outil plus ou moins de précision. Plus grave encore, l’éducation est en passe de devenir un motif de division. La dernière déclaration du Président de la République sur le service minimum est tout à fait symptomatique de ce mouvement. En imposant ce que les communes refusent, le Président empêche toute construction collective d’une solution. L’infantilisation du débat ôte toute possibilité d’analyser les causes du refus, et plus grave, escamote les opportunités de ce même débat. On aurait ainsi pu imaginer que le sujet soit le support d’échanges entre municipalités, enseignants et parents d’élèves. La visée aurait été pédagogique : comprendre les attentes des uns et des autres et cerner les enjeux ; sur les bases du débat démocratique, dépasser les informations télévisées vite avalées, les propos entre soi ou autour de la machine à café.
Mais voilà, le choix est tout autre comme si la liberté et l’ouverture qu’amène l’éducation faisaient peur. « L’éducation est un moyen de comprendre ce qui se passe et de participer aux débats, d’ouvrir les portes de l’école aux parents et à la communauté » déclarait, expérience à l’appui, une enseignante rencontrée à Taïwan. L’école, un moyen d’émancipation ? Cachez donc cette vertu que je ne saurais voir.
Monique Royer
Le projet « lecture nomade » d’Annie Girard
Darcos joue avec les syndicats
« Je suis au gouvernement pour accomplir ce que nous avons promis que nous ferions, nous avons un projet, nous avons un programme, nous avons une volonté de réforme et quelle que soit la dimension des manifestations et leur aspect rituel d’ailleurs, quelle que soit leur importance même, jamais elles ne l’emporteront sur la légitimité démocratique de ce gouvernement qui a reçu mandat de réformer ». Dimanche 18, Xavier Darcos, sur Europe 1, a écarté toute idée de négociation avec les syndicats. Il est même allé plus loin affirmant que le service minimum était un instrument de « dissuasion » contre les grèves. « Il faut que les grèves n’aient lieu que lorsqu’elles sont nécessaires » estime-t-il, jugeant que les mouvements actuels ne le sont pas…
En même temps, le ministre de l’éducation nationale envoyait une lettre aux syndicats les invitant, selon l’AFP, à « débattre d’améliorations concrètes en terme de carrière et de pouvoir d’achat » annonçant une discussion « qui se poursuivra dans les prochains mois ».
Une agence nationale de remplacement dès 2009
Xavier Darcos a fait part de sa décision de créer une « agence nationale de remplacement » des enseignants qui devrait être en place dès 2009. Elle aurait pour but de prévoir les remplacements et ferait appel à des étudiants. L’agence remplacera-t-elle les TZR ? Dans ce cas le ministre pourrait avoir trouvé, aux dépens des élèves, les 20 000 postes qui seront supprimés en 2009.
Quelle école pour quelle société ?
« Pour beaucoup d’adultes, les jeunes font peur. Et, au lieu d’interroger nos responsabilités collectives, au lieu de réfléchir – dans la tradition de l’Éducation populaire – en termes éducatifs, au lieu de se demander comment on pourrait aider les enfants et les adolescents à métaboliser leur violence, à s’investir dans des projets constructifs, à se mobiliser sur des tâches intellectuellement exigeantes… on répond par la contention, le dressage mécanique et l’exaltation nostalgique. On cherche aussi des boucs émissaires et, forcément, on en trouve : ce sont les « pédagogistes », ceux qui ne cessent de reposer la question qu’il faut taire : « Mais que fait-on des élèves qui ne veulent pas apprendre ? »… Tout cela relève d’une « psychologie de masse » : exploiter l’inquiétude et la canaliser de manière politicienne ». Dans Le Café mensuel n°93, Philippe Meirieu et Pierre Frackowiak reviennent sur leur nouvel ouvrage » L’éducation peut-elle être encore au cœur d’un projet de société ? »
Un échange dense qui témoigne de la construction d’une pensée commune capable de donner un avenir à l’Ecole.
Philippe Meirieu et Pierre Frackowiak, L’éducation peut-elle être encore au cœur d’un projet de société ?, éd. De l’Aube, Paris 2008, 108 pages.
Entretien dans Le Café mensuel 93
Le Café à Taïwan
« On nous a montré la vision française, la vision américaine de l’école du futur mais c’est notre propre modèle taïwanais que nous construisons ». Le Café Pédagogique était du 15 au 17 mai à Taiwan, convié au deuxième sommet de l’école du futur taïwanais. Presque 48 heures de vol pour découvrir des collègues et présenter le Café pédagogique à près de trois cents directeurs d’établissements et quelques représentants des collectivités territoriales. Trois jours pour passer du dépaysement à des problématiques communes.
Les lundis du Collège de France à Aubervilliers
Pierre Corvol, Alain Berthoz, Xavier Le Pichon, Gérard Berry, Serge Haroche, etc. : ces professeurs au Collège de France se succèdent en banlieue, dans le cadre d’un projet mené avec la mairie d’Aubervilliers et le lycée Le Corbusier. Il s’agit de créer des « réceptacles de mémoire commune » en banlieue. Et d’y associer les jeunes lycéens.
Les enfants dans la ville à Saint-Denis
« Citoyens en formation ou point de mire des polices municipales des familles ? » DEI France ne mâche pas ses mots en proposant cette conférence débat à Saint-Denis (93) jeudi 22.
La classe
Le ministère crée un label Ecoles Internet
Officiellement il s’agit de » valoriser les nombreuses écoles qui ont déjà une dynamique liées aux usages d’internet; inciter à une intégration maîtrisée d’internet dans les usages scolaires, périscolaires ou extrascolaires; favoriser la mutualisation des initiatives; sensibiliser les décideurs locaux à l’existence de dispositifs multimédia et internet mutualisables ». Le ministère a annoncé le 19 mai la création d’un label « Ecoles Internet » qui reconnaîtra les écoles maternelles et élémentaires qui ont des usages effectifs d’Internet. Les écoles intéressées ont jusqu’au 15 juillet pour s’inscrire. L’étape suivante c’est la construction « d’une plateforme d’échange d’expérience ». Derrière ce projet un comité de pilotage 99% institutionnel…
La recherche
Elèves impossibles…
C’est l’histoire de Nazla, 15 ans, une scolarité chaotique, des crises de nerfs, de l’insolence, un niveau très faible. Et de tous ces élèves « impossibles », sécheurs, insolents, nuls, casse pieds puissance 10, qui « encombrent » nos classes, « pourrissent » l’atmosphère, brisent nos efforts et nos espoirs. Face à eux, des profs, des CPE, des principaux, des COPsy qui tentent de créer de l’avenir.
Tout cela, qui fait le quotidien de nos établissements se retrouve dans le numéro 82 d’Echanger, la revue de la Mivip de Nantes. Il montre comment enseignants et établissements réagissent, les outils qu’ils inventent pour « rattraper » ces jeunes élèves « impossibles ». Ici c’est une classe sas, là des contrats, ou encore une hiérarchie fine d’instances.
Voilà un numéro où parle plus d’échec que de réussite, de solidarité entre collègues que de modèles. Un numéro bien utile…
Elèves impossibles ? Echanger n°82, avril 2008, CRDP Pays de la Loire.
Citoyenneté
3ème Salon des initiatives de paix
Organisé par la Coordination française pour la Décennie, le 3e Salon international des Initiatives de Paix s’inscrit dans le cadre de la » Décennie internationale de la promotion d’une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde (2001-2010) » proclamée par l’ONU en 1998. Il se tiendra à Paris du 30 mai au 1er juin.
Selon ses organisateurs, ce Salon « permettra à un large public de se familiariser avec la culture de non-violence et de paix ». Près de 200 organisations françaises et internationales (Unesco, Unicef, Amnesty, Acat etc.) présenteront leurs actions initiatives de non-violence et de paix et de multiples animations seront proposées.
Six tables rondes, une soixantaine de carrefours permettront d’aborder l’actualité de la non-violence.
Syndicats et modèle représentatif
Avec 8% de syndiqués la France est bien la lanterne rouge du syndicalisme européen. Pourtant la Note de veille du Centre d’analyse stratégique montre que la représentativité des syndicats français est bien plus large que ne le montre ce chiffre. A preuve le fait que la présence de représentants du personnel dans les entreprises ne cesse de progresser. Une analyse qui débouche sur une analyse du modèle de démocratie représentative dans la vie sociale.
Les disciplines
Arts : La Joconde mise à nu
Regardez bien : voici le vrai visage de La Joconde comme Léonard de Vinci l’a peint. Il aura fallu les efforts de deux chercheurs de Paris 6 et Paris 7 pour enlever virtuellement, sans aucun prélèvement, le vernis qui recouvre et altère les couleurs de la toile.
Ils ont étudié la technique utilisée par le peintre et découvert que celui-ci utilisait un glacis, une technique mise au point en Flandre et encore inconnue en Italie. Léonard est bien un artiste européen !
Archives : Une loi qui handicape l’écriture de l’histoire ?
« Est-il normal de ne pas pouvoir consulter librement les dossiers de justice concernant l’association d’extrême-droite, La Cagoule, au temps du Front populaire ? De ne pas voir accès aux minutes notariales concernant la spoliation des Juifs et l’aryanisation des biens sous Vichy (documents qui ayant dépassé les cinquante ans seraient devenus librement accessibles dès la promulgation du texte si le délai proposé par le gouvernement avait été respecté par les parlementaires de la majorité, et qui ne s’ouvriront qu’en 2019) ? Peut-on raisonnablement défendre le refus d’accès aux enquêtes de police ou judiciaires concernant le 8 mai 1945 en Algérie ? » L’association des usagers des archives nationales (Auspan) revient sur la loi sur les archives, adoptée le 15 mai par le Sénat.
L’Auspan la juge invalidante compte tenu des délais de communication qui deviennent les plus longs d’Europe. « Pourquoi le législateur réintroduit-il la question de l’honneur des personnes dans le cadre de la loi d’archives ? Parce qu’il se donne, en réalité, pour mission de protéger non pas l’honneur, mais l’honorabilité des individus et des dirigeants, la « bonne réputation » d’hommes et de femmes… qui ont pu se déshonorer dans le cadre de leur activité publique, et par rapport à la tradition républicaine » estime l’association.
les tice
L’Internet par satellite se démocratise
Internet en haut débit partout, même hors zone ADSL ? C’est déjà possible avec le réseau GSM en 3G ou 3G+… mais il n’est pas forcément présent partout. Mais voilà que la société Vivéole propose l’accès par satellite à une quarantaine d’euros par mois.
le Cafe
Les anciens Expresso ?
Les archives complètes de L’Expresso
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