Par François Jarraud
Le nouveau programme d’éducation musicale du collège est en consultation. Il recadre cet enseignement en favorisant l’histoire de la musique (la moitié de l’horaire) et les repères. Quelle place pour la pratique musicale ?
« Lourde responsabilité donc que de concevoir un programme d’enseignement pour une période de profonde et rapide mutation où, notamment, les pratiques culturelles évoluent en miroir du regard porté sur les patrimoines que nous laisse l’humanité. Technologies toujours plus présentes dans le quotidien des sociétés économiquement développées, numérisation massive de tout ce qui fait culture, communication et interaction de tous avec tout… Quelque chose de vertigineux qui exige la plus grande modestie lorsque l’on tente, sur un objet même relativement circonscrit, de penser pour… dix ans » écrit l’inspecteur général Vincent Maestracci en présentation des nouveaux programmes du collège.
« Entre consensus et compromis, il est la synthèse de diverses expériences ou sensibilités, du souhaitable et du faisable comme de l’utopie et du réalisme. Comme tout programme, il reste l’image d’une réflexion et des ambitions d’une discipline à un moment donné » ajoute-il.
Ce qui est sûr c’est que ce programme suscite des inquiétudes. En effet la moitié de l’horaire d’éducation musicale sera consacré à l’histoire des arts. C’est dire que la pratique musicale va être sérieusement affectée. L’éducation musicale est menacée de devenir une instruction musicale. Et la pratique musicale pourrait redevenir l’apanage des enfants des « bonnes » familles.
Le nouveau programme définit ainsi l’éducation musicale : « En prise avec l’univers sonore et musical de la société contemporaine, l’éducation musicale au collège accompagne les élèves dans une approche maîtrisée de ces réalités en mouvement. Elle veille parallèlement à les inscrire dans une histoire et une géographie jalonnées de repères culturels essentiels. Partant toujours de la sensibilité, elle apporte les savoirs culturels et techniques nécessaires au développement des capacités d’écoute et d’expression musicale. Par la mobilisation du corps dans le geste vocal, elle contribue à l’équilibre physique et psychologique. Eduquant la perception et l’esprit critique sur les environnements sonores et musicaux, elle participe à la prévention des risques auditifs ». On marquera la référence aux repères.
Le programme entend relancer l’idée avortée de Fillon. « L’enseignement complémentaire de chant choral est proposé dans chaque établissement et à tous les élèves désireux d’approfondir leur engagement vocal et de pratiquer la musique dans un cadre collectif ».
Le nouveau programme
http://eduscol.education.fr/D0082/consult_coll_reste.htm
L’avis de V. Maestracci
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/educnet/musique/neo/03editorial/editorial.htm
Le plan d’éducation culturelle et artistique
http://www.education.gouv.fr/bo/2008/19/MENE0800388C.htm