a participé aux deux journées de St Denis, et a pris la peine de mettre
noir sur blanc ses impressions des deux journées. Histoire de faire un
point sans concession : « Alors, moi, ai-je besoin qu’on m’aide ? »
Impression de rencontres : un week-end à
Saint-Denis…
Train,
métro, bus, il m’en a fallu du courage ce week end pour braver les
nuages et le froid et me perdre dans les rues nouvelles de Saint Denis
où les constructions neuves côtoient le vieux quartier à une
rue d’intervalle. Extrêmes. Rue de la Montjoie.
Un IUT et
toutes ses salles à la disposition des 200 personnes inscrites. On
affiche Complet ! On accueille pas au-delà de ce nombre pour des
raisons de sécurité, l’amphi archi plein à la dernière table ronde.
Bonjour ! D’où tu viens? Moi j’arrive de … Strasbourg, Besançon, Lille,
Chartres ou Auxerre… Je suis enseignante, et toi ? Conteuse… Coordo de
ZEP… Animateur d’association… Etudiante à Paris VIII, fan de …
Rencontres
nationales sur l’accompagnement. 23 ateliers, 3 conférences, 2 tables
rondes, une table de livres, les déjeuners pris sur un coin de table.
Ils n’ont jamais vu autant de monde en si peu de temps dans les
établissements de restauration rapide…
J’avais très faim de
savoir.
Et là j’ai été servie
! Tout ce que l’éducation est capable de donner de meilleur en termes
de chercheurs brillants et de praticiens innovants (car l’un nourrit
l’autre et réciproquement) était là. Au petit déjeuner, Gérard
Chauveau, un bon chocolat chaud à l’ancienne. Pour l’apéritif, Stéphane
Bonnery, un peu vert et piquant. Au déjeuner : Jean Yves Rochex, sec
mais gouleyant ainsi que Bruno Suchaut fruité, bien typé de Bourgogne .
Et en dessert, Jacques Bernardin, président du GFEN (grand organisateur
des agapes), long en bouche, une très grande année.
Et puis
d’autres animateurs d’ateliers, peut-être moins connus, néanmoins venus
avec toutes leurs convictions, leurs envies de partages, leurs idées «
nouvelles », leurs valeurs. Ils sont des passionnés, des
passeurs, tous capables d’engagements, tous créateurs d’émancipation,
tous chercheurs de savoirs. Je m’enflamme un peu, c’est la faute de ce
que j’ai bu comme paroles réchauffantes.
Les représentants des
associations ont présenté leurs différences dans leurs ressemblances ou
inversement, on ne fait pas de ce vin sur mon terroir.
Les
participants n’étaient pas mal non plus, tous acteurs, tous apprentis,
tous savants.
Les organisateurs du GFEN (avec le SNUipp, l’OZP
et le Café pédagogique), en maîtres d’oeuvre, ont été parfaits. Pas le
moindre grain de sable dans des rouages bien huilés. On sentait
derrière beaucoup de temps passé à la co-élaboration et beaucoup
d’investissement dans l’auto-socio-construction des deux journées. Pour
la régie générale : bravo. Pour la communication : merci le Café qui
m’a permis de m’inscrire à temps. Ouf ! J’aurais pu passer à côté de la
dégustation.
A la fin de l’aventure, quand les
portes se referment, qu’on se dit un « au revoir » gris comme le ciel
et le trottoir, tout d’un coup pincement au cœur, bouffée de nostalgie
: d’avoir côtoyé l’espace d’un instant, des gens « intelligents »,
investis, et en plus humbles, honnêtes, ne suis-je pas moi aussi devant
un impossible défi ? Le doute s’installe : pourrai-je apprendre ce
qu’ils savent, moi dont le temps est compté. Pourrai-je mettre en
pratiques ces convictions que pourtant je partage, dans mes pratiques,
mon métier, mon quotidien ? Eau de vie amère…
Mais je sais que
l’entraide est une valeur incontournable. Comme l’apprenti lecteur de
CP a besoin d’un enseignant présent mais qui organise son effacement,
j’ai sans doute encore besoin d’un accompagnateur pour m’aider, comme
l’oiseau qui s’émancipe dans l’album simple et dépouillé et magnifique
d’Eric Battut (Autrement Jeunesse)
L’aide : comment faire pour
que je m’en passe ? Comme cet élève absent à St Denis, mais
dont tout le monde a parlé, il faudra que je le décide…