Par Marie-Ange Cottreel
L’état de santé de la population en France : rapport 2007
Un ouvrage mis en vente à la documentation française qui fournit en 2007 une vision d’ensemble de l’état de santé de la population en France. Un premier rapport a déjà été établi et publié en 2006.
Il s’agit d’une appréciation du niveau de santé à l’aide d’indicateurs qu’il est nécessaire de comprendre et interpréter en les resituant dans leur contexte : le suivi des objectifs associés à la loi relative à la politique de santé publique du 9 août 2004 qui a placé la lutte et la prévention des inégalités de santé au rang de ses priorités.
La méthode choisie repose sur la définition de 100 objectifs devant faire l’objet d’une quantification, considérant celle ci comme un moyen d’objectiver les objectifs à atteindre. Un travail immense de collecte de sources d’informations mené par des experts a été engagé pour construire des indicateurs permettant d’harmoniser les données au niveau national et de faire des comparaisons entre les pays européens. L’idée est de mettre à disposition des acteurs un tableau de bord pour orienter leur action dans la perspective d’une meilleure prévention et prise en charge au long de la vie.
Ce rapport a vocation à documenter le Haut conseil de la santé publique pour préparer l’évaluation de la loi de santé publique du 9 août 2004 qui doit être conduite à l’horizon 2008-2009.
Il est donc intéressant d’observer la méthodologie de cette étude débouchant sur une mesure de l’état de santé de la population française ou sur la production de données sur un thème précis de santé.
Le rapport est en ligne, sur le site de la DREES :
le lien « objectifs par thème » renvoie à des fiches correspondant à chacun de ces objectifs de santé (alcool, tabac, santé au travail…). Chaque fiche restitue l’enjeu principal lié à l’objectif, les indicateurs de suivi de l’objectif, une synthèse permettant de retenir l’essentiel sur le sujet. Des tableaux et graphiques illustrent les données, un encadré méthodologique sommaire précise les caractéristiques de l’enquête ou de la base de données d’où les chiffres sont issus, les modes de construction et de calcul des indicateurs retenus ainsi que les limites et les biais à prendre en compte pour l’interprétation des résultats. Chaque fiche porte la mention de l’organisme chef de file pour l’élaboration de la synthèse, et la date de la mise à jour.
Le lien « indicateurs transversaux » renvoie à des indicateurs de cadrage démographique et social ; de mortalité, de morbidité, ….
le lien « synthèse » donne le bilan d’ensemble
un état de santé de la population en France qui apparaît globalement bon, mais la mortalité prématurée reste l’une des plus élevées de l’Union européenne.
des disparités sensibles perdurent tant entre hommes et femmes qu’entre territoires ou catégories sociales.
La consommation d’alcool diminue mais est encore importante surtout chez les hommes
Le tabagisme reste un problème de santé publique considérable
le développement de la surcharge pondérale nécessite des modifications durables en matière d’alimentation et d’activité physique.Nécessité de développer des mesures de prévention spécifique pour suivre le niveau des expositions des populations à des facteurs environnementaux
Importance de l’exposition des personnes en milieu de travail et inégalité entre secteurs d’activité
Un besoin de données concernant la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques dont la prévalence augmente parallèlement au vieillissement de la population.
Le numéro 623 de février 2008 de la publication de la DREES reprend les principales données de ce rapport.
On pourra aussi consulter les pages relatives à la loi de politique de santé publique pour élargir, mettre en relation les données ainsi produites pour mesurer l’état de santé et les politiques publiques, pour avoir enfin une présentation complète et détaillée de la construction de la loi relative à la santé publique de 2004.
http://www.sante.gouv.fr/drees/santepop2007/santepop2007.htm
http://www.sante.gouv.fr/drees/etude-resultat/er-pdf/er623.pdf
http://www.sante.gouv.fr/cdrom_lpsp/rub02.htm
Les inégalités sociales de santé comme objet d’étude
Pour approfondir la question des inégalités sociales de santé reconnues à nouveau en tant qu’objet d’étude spécifique dans les pays européens et en France, on peut se référer au site de l’observatoire des inégalités qui publie 2 articles montrant l’intérêt, les difficultés, les enjeux politiques, les limites des études et des nouveaux savoirs produits par cette recherche à partir d’une approche socio politique et historique concernant ce sujet.
En ligne sur le site de l’observatoire des inégalités
1. « Un aveuglement face aux inégalités sociales de santé »
La cécité face aux inégalités sociales de santé est partagée par tous, pour différentes raisons sociales et politiques. Un entretien avec Didier Fassin, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, paru dans le numéro 39 de la Revue Pratiques et repris le 8 février 2008 sur le site de l’observatoire des inégalités
http://www.inegalites.fr/spip.php?article777&id_mot=45
2. L’origine et les fondements des inégalités sociales de santé
Un texte de Pierre Aïach et Didier Fassin, extrait de la revue du Praticien
Partant du constat que la France est classée par l’OMS première pour son système de santé mais comme ayant les plus fortes inégalités sociales de l’Europe de l’Ouest devant la mort, les auteurs cherchent à comprendre les difficultés, spécifiquement françaises, à s’intéresser moins à cette question qu’au système de soins et ses acteurs. Pour cela, ils proposent d’explorer la généalogie de ces inégalités et leur construction historique comme problème de société.
Ils abordent la question essentielle des enjeux autour de la définition des inégalités sociales, des confusions liées à leur repérage à partir de différences d’état de santé liées à l’âge, au sexe, à la région, à la nationalité ….
http://www.inegalites.fr/IMG/pdf/rdp20-aiach_-2221-7.pdf
« Réunifier et réconcilier la ville – Constats et propositions » rapport du Conseil économique et social 2007
Le CES revient sur les différentes politiques de l’Etat à destination de la ville depuis 1977, et en dresse un bilan contrasté : en dépit de la nouvelle dynamique engagée entre 2003 et 2007 (loi d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine de 2003, loi de programmation pour la cohésion sociale de 2005), il constate que la vie quotidienne des habitants demeure globalement difficile, compte tenu de la concentration des problèmes existant dans les « zones urbaines sensibles ». Il appelle dans une deuxième partie à une transformation de la ville par l’amélioration de la vie quotidienne de ses habitants (accent mis sur la personne, sur le bâti et l’urbain ainsi que sur le développement économique et donc l’emploi). Il recommande enfin de clarifier et de rationaliser la politique de la ville, et retient le scénario d’une « culture de projet ». Il procède pour cela à une analyse critique des acteurs et moyens mis au service de cette politique et revient sur les spécificités liées à l’Ile-de-France et à l’outre-mer.
Un ensemble de connaissances sur l’évolution de la politique de la ville sur le site de la doumentation française.
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/084000039/somm.shtml
Rapport 2007 de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles
Les évolutions économiques, sociales, culturelles politiques ont contribué au développement des lieux géographiquement situés regroupant une population massive cumulant un grand nombre de difficultés persistantes. Une politique de la ville a été mise en place avec un système d’information pour recueillir les données jugées nécessaires aux politiques.
Créé par la loi du 1er août 2003 et placé auprès du ministre chargé de la ville, l’Observatoire national des zones urbaines sensibles ONZUS est un outil de pilotage au service de la politique de la ville, chargé de contribuer à une meilleure compréhension des problèmes auxquels la politique de la ville doit remédier. Il accompagne la mise en œuvre, entre 2004 et 2008, des programmes d’action prévus par la loi du 1er août 2003.
Le rapport 2007 s’appuie sur les cinq indicateurs prévus par la loi du 1er août 2003 d’orientation et de programmation pour la ville : l’habitat, l’emploi et l’activité économique, la réussite scolaire, la santé, la sécurité et la tranquillité publique. La loi fixe comme objectif à la politique de la ville la réduction significative, sur une période de cinq ans, des écarts entre ses territoires prioritaires, les zones urbaines sensibles (ZUS), et le reste des territoires urbains dans les cinq grands domaines précités.
La santé figure parmi les priorités assignées à la politique de la ville. Il s’agit de réduire les inégalités sociales et spatiales de santé et de permettre un égal accès aux soins à tous en répartissant mieux l’offre médicale à l’échelle des quartiers en difficulté. Des indicateurs spécifiques ont été définis pour ce domaine.
Cependant, il est spécifié que la santé ne fait pas l’objet d’une présentation statistique dans le rapport 2007. Un état des lieux des travaux déjà réalisés, des travaux d’étude en cours ou à venir fera l’objet de publications ultérieures. Les 3 pages du rapport dressent la liste des indicateurs de santé relatifs à la démographie médicale (offre de soins médicaux et paramédicaux) et à l’état de santé et l’accès aux soins des habitants des ZUS, donnant la vision d’ensemble suivante :
Une offre médicale en moyenne deux fois moins importantes dans les ZUS que celles de leurs communes ou de leurs agglomérations
Caries dentaires, surpoids et obésité, troubles du langage, des pathologies plus répandues chez les élèves scolarisés en ZUS
Des habitants des ZUS plus nombreux à déclarer une incapacité.
http://www.ville.gouv.fr/publications/observatoire-rapport-2007.htm