Par François Jarraud
Colloque, articles, réflexions : le métier de parent évolue…
Les nouvelles familles au colloque de l’EPE
« Dans un contexte de relations sociales et familiales en mutations, professeurs, parents et enfants témoignent d’un malaise de la transmission. Tout se passe comme si les uns occupaient des places contestées par les autres, au mieux inlassablement interrogées. La mise en place au sein de l’institution scolaire de tout un arsenal de contrats visant à maintenir des êtres ensemble n’exprime-t-elle pas la difficulté actuelle de l’adulte à tenir une place légitime afin que l’enfant soit dans un devenir grand ? » L’Ecole des Parents et des Educateurs organise les 27 et 28 mars, à Metz, un colloque sur les « nouvelles familles ». Il évoquera les transformations dans les familles immigrées, les liens transgénérationnels, etc.
Le programme
http://www.epe57.com/actualite-epe57-plus.php?id=1
Ecole et parentalité
« Comment faire que toutes ces civilisations, toutes ces populations, acceptent, intègrent, et- soutenues, permettent la socialisation de leurs enfants ? » Jacques Pain, Paris X, s’interroge dans un beau texte sur la parentalité publié sur le site de P.Meirieu.
« Il faut très clairement mettre en place une éducation familiale de l’école. Il faut que l’école développe son travail de base avec la famille et nourrisse les instances communes qui figurent et comptent dans la gestion de l’école aujourd’hui. Il faut même aller plus loin, et développer un travail de regroupement affectif et symbolique de l’école et de la famille… Et en symétrie l’éducation de l’école. L’éducation de l’école et des enseignants ? Cela veut dire que les enseignants doivent discuter davantage, déspécialiser leurs interventions ».
L’article
http://www.meirieu.com/ECHANGES/pain_parentalite.pdf
Burkina : Comment scolariser les filles au Sahel ?
» Certains villages sont à leur première infrastructure scolaire, un siècle après l’entrée de l’école à Dori. C’est le cas du village de Foulgou, situé à un quinzaine de kilomètres de Dori dans la province du Séno. L’enthousiasme des habitants devant cette nouveauté, est perceptible. Ils ont eux-mêmes construit la paillote qui abrite 77 pionniers dont 41 filles. De par le passé, aucun enfant du village n’a eu cette chance d’aller à l’école. Avec 14 tables-bancs, les enfants assis, 6 par table, suivent comme ils peuvent, les cours… Conscients de leur retard, les parents sont décidés à donner une chance à leurs enfants, filles comme garçons. Aïssatou Ly fait partie de cette première promotion. Déjà, elle rêve de devenir « maîtresse » institutrice. Mais quelles chances a-t-elle d’y parvenir dans un milieu où l’âge moyen de mariage est de 9 ans ? » Selon le Faso, un quotidien burkinabe, la scolarisation des filles au Sahel reste trop rare.
Mariées très tôt, l’éducation est considéré comme un investissement inutile (c’est la belle-famille qui en profite) et une pratique dangereuse pour l’honneur de la famille. Rares sont encore les filles qui commencent l’école primaire. Encore plus rares celles qui la terminent.
Article du Faso
http://www.lefaso.net/spip.php?article25383&rubrique4
L’éducation : l’affaire de tous mais chacun dans son coin
Selon la commission Pochard, et ce n’est pas nouveau, le rapport entre les enseignants et les parents ne serait pas de tout repos. Il serait même une des causes du malaise enseignant. Si 11% des enseignants mentionnent les relations difficiles avec les élèves pour expliquer leur malaise, ils sont 38% à estimer que les exigences des parents en sont une cause plus importante ».
Accusés par les enseignants d’être consuméristes, les parents même s’ils sont pour 79 % satisfaits de l’éducation fournie par les établissements publics, sont 26% à dénoncer l’incompétence des enseignants. Une incompréhension mutuelle face à un objet, l’école, qui focalise bien des attentes. Et l’on attend, tous, que l’école devienne une passerelle entre les différents acteurs de l’éducation, parents, enseignants, élèves, environnement local, un lieu de dialogue et de construction pour assurer une continuité et une complémentarité pour l’éducation des enfants. Et même, qu’elle soit, qu’elle redevienne un moteur de l’inclusion pour les élèves mais aussi pour les parents.
Une utopie ? Pas vraiment lorsqu’on regarde ailleurs. La Grande Bretagne dans son plan pour l’enfance inscrit l’amélioration des relations entre l’école et les parents comme une donnée de la réussite et de l’équité. 30 millions de livres sont affectés pour aider les parents et les éducateurs à accompagner les élèves dans leur scolarité. D’ailleurs le Ministère de l’Education s’est mué en ministère pour l’enfance, l’école et les familles. Ce n’est qu’un exemple, nous aurions pu aller voir aussi en Finlande ou au Québec notamment.
Pourtant les dix préconisations du rapport de l’Inspection Générale sur « la place et le rôle des parents dans l’école » publié en 2006 semblent rester lettre morte ou presque. Seuls les temps de rencontre entre enseignants et parents sont repris par la Commission Pochard. Mais nul part, on retrouve une réelle ouverture de l’école vers les parents dessinée par l’Inspection avec la mise à disposition de salles dans les établissements ou, plus ambitieux, la création d’école de parents.
Tant que les contacts parents-enseignants ne dépasseront pas le carnet de liaison, ou les rencontres parents-profs, tant que la participation à la vie de l’établissement se limitera à quelques parents au sein des instances représentatives et des conseils de classe, l’école restera l’affaire de tous mais chacun dans son coin. Et les réformes passeront, le malaise perdurera dans une vision morcelée de l’éducation.
Monique Royer
Le rapport Pochard :
http://media.education.gouv.fr/file/Commission_Pochard/18/8/l[…]
Le rapport sur la place et le rôle des familles dans l’école
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2007/r2007_parents[…]
The Children’s plan