La DEPP publie une note d’information qui devrait spécialement intéresser les enseignants de mathématiques, car elle interroge le contenu même de notre enseignement. Cette note analyse très finement les résultats des enquêtes PISA relativement à ce que PISA nomme « Mathematical Literacy », traduit ici, assez maladroitement, par « culture mathématique ». Sous ce terme, on désigne l’aptitude à pouvoir, à l’aide d’outils mathématiques, résoudre des problèmes qui peuvent se poser au citoyen. Cette compétence rejoint donc les objectifs qui ont présidé à la constitution du SCCC (« le Socle »).
Au-delà des classement inter nations, ici d’un intérêt relatif à notre avis, transparaissent les difficultés réelles qu’ont les élèves que nous formons à résoudre des problèmes non classiques, ou qui ne relèvent pas directement de l’apprentissage d’une procédure de base. Certes, notre enseignement des mathématiques va bien au-delà de l’apprentissage des mathématiques du citoyen : il ambitionne aussi à initier à une culture, à son histoire, à une déontologie de la vérité…
S’il ne faut pas abandonner ces objectifs là, il est quand même tout à fait inquiétant de constater que nos élèves ne peuvent que difficilement faire preuve d’autonomie de raisonnement après être passé entre nos mains !
L’étude pointe aussi le nombre anormalement élevé de non-réponses, qui pourraient indiquer une démotivation ou un manque d’investissement. En classe de Sixième, les élèves plébiscitent maths et EPS ; à 15 ans, pour ce qui est des maths, le tableau a bien changé. Ce n’est pas inéluctable, et c’est bel et bien notre culture contemporaine de l’enseignement des maths en France qui est, là, en cause.