Par Françoise Solliec
« Sept mois après leur sortie de lycée, la moitié des jeunes franciliens ont trouvé un emploi (aidé ou non), et un peu plus d’un tiers déclarent rechercher un emploi. Plus le niveau de formation s’élève, plus l’insertion s’améliore, les chances d’être embauché étant encore plus grandes lorsque la qualification est attestée par un diplôme. Selon la spécialité de formation aussi, les conditions d’accès à l’emploi présentent de fortes disparités ».
C’est ainsi que sont résumés, dans la plaquette qui vient d’être envoyée à tous les lycées franciliens, les premiers résultats de l’enquête IVA relative à l’année 2006, décrivant l’insertion dans la vie active des jeunes sortis du lycée, avec ou sans le diplôme qu’ils préparaient. Avec cette enquête qui a porté sur 57 600 jeunes, dont les deux-tiers ont répondu, on dispose non seulement d’une photographie des emplois d’accueil en Ile-de-France, mais aussi d’une typologie des jeunes qui n’ont pu s’insérer sept mois après leur sortie du lycée.
Ceux-ci sont plus que d’autres des élèves non diplômés, des élèves de certaines spécialités, mais aussi et de manière importante des élèves issus de l’immigration. « Le pays d’origine des parents influe également sur le parcours d’insertion des jeunes et renforce les effets du niveau de formation. Ainsi, parmi les jeunes ayant un niveau de diplôme inférieur au baccalauréat, seuls 46 % des jeunes issus de l’immigration ont un accès rapide et durable à l’emploi, contre 68 % de ceux dont les deux parents sont nés en France » peut-on lire dans la publication Grand Angle n°1 de l’observatoire régional de l’emploi et de la formation, Oref Ile-de-France.
La région Ile-de-France a fait de la lutte contre les discriminations un axe prioritaire d’actions. On le retrouvera notamment comme un des axes stratégiques du schéma régional des formations 2007-2013, « lutter contre les inégalités et les discriminations ». En poursuivant et développant le dispositif Réussite pour tous, est-il inscrit dans le schéma « La Région Île-de-France poursuit l’objectif de donner accès à une formation diplômante à l’ensemble d’une classe d’âge, d’instaurer une équité en matière de réussite et entend prendre toute sa place dans la mise en oeuvre de cette politique par un certain nombre d’actions dans les domaines éducatif et social ». A ce niveau, il s’agit tout d’abord de lutter contre le décrochage scolaire, en concertation avec les académies, et d’offrir aux élèves les plus défavorisés des dispositifs gratuits d’accompagnement à la scolarité et d’aide aux devoirs. Il s’agit aussi de favoriser « les initiatives pour que les élèves les plus défavorisés puissent rejoindre les filières considérées comme les plus prestigieuses auxquelles ils n’ont souvent pas accès en raison d’obstacles sociaux et culturels », par exemple le conventionnement de certains lycées avec les grandes écoles comme Sciences Po ou avec des universités.
Cette lutte contre les discriminations fait également partie des missions attribuées au nouveau conseil régional des jeunes, installé le 1er décembre dernier. « Nous voulons que d’ici deux ans les choses aient changé dans cette région » a en effet déclaré à ce sujet Claire Villiers, vice-présidente à la démocratie régionale, aux 135 conseillers de 15 à 23 ans qui s’asseyaient pour la première fois dans l’hémicycle où ils vont, pendant les deux ans de leur mandat, s’exprimer sur leurs préoccupations, logement, transport emploi, politique culturelle envers les jeunes, lutte contre les inégalités et les discriminations, et faire des propositions d’action.
Ce numéro 9 du Café francilien vous invite à découvrir plus avant le conseil régional des jeunes, tant dans son mode de désignation que dans ses missions. Il vous invite aussi à pénétrer dans l’enquête IVA, véritable outil d’aide à la décision pour le schéma régional des formations, partagé de manière remarquable entre les services régionaux et les services académiques, mais peut-être pas aussi connu qu’il le mériterait des professeurs principaux de 3ème ou de lycée.