Rapport Bentolila :
« Les
instructions officielles ont jusqu’à récemment négligé d’insister sur
la pédagogie de l’oral (…) Il a fallu attendre 1995 pour que les IO
invitent les enseignants à s’y intéresser… »
« Il conviendra de
chercher les moyens de pouvoir travailler efficacement avec sept ou
huit élèves sans avoir à se demander ce que que font les autres. ( ?)
«
Souvent, certains enseignants se donnent l’illusion de maîtriser
l’infinie légèreté de la parole en faisant répéter des exercices «structuraux », en faisant rabâcher formules et comptines ou en faisant apprendre les listes de mots dont on n’a pas suffisamment questionné le
sens. D’autre abdiquent tout ambition (…) font de l’expression libre un
cheval de bataille (…) C’est d’ailleurs l’illusion pédagogique la plus
répandue (…) toutes les observations que nous avons effectuées nous ont
démontré le contraire.
(…)
Rien ne sert de faire ingurgiter des
listes de vocabulaire ou repérer des structures syntaxiques si l’on n’a
pas compris que le soin que l’on apporte à construire un message donne
un pouvoir réel sur soi et sur le monde. (…)
Pour ceux qui, peu
connaisseurs de la maternelle, se
demanderaient si on attend M. Bentolila pour parler du langage en
maternelle, voir ci-dessous, mais aussi une ressource synthétique sur le
site de l’ESEN (école quei
forme les cadres de l’Education Nationale)voir aussi, par exemple, une
des nombreuses conférences de Mme Bouysse dans
les départements.
Circulaire Langage 2006 :
«
Durant la petite enfance, le système d’échanges langagiers se met en
place dans un cercle restreint d’interlocuteurs. Petit à petit, le très
jeune enfant sort de cette expérience familière, souvent fondée sur la
connivence pour construire un système d’échanges élargis. Il va devoir
apprendre à s’exprimer pour être compris, chercher à mieux comprendre
les personnes de son nouvel entourage. »
«
Dans sa dimension
cognitive, le développement doit beaucoup au langage qui constitue un
véritable outil pour apprendre. Quand il offre à l’enfant la
possibilité de nommer des objets et d’en définir les caractéristiques
dans une activité de catégorisation, il aide puissamment à la formation
des concepts. Quand il lui permet de dire ses représentations
du
monde, ses interprétations ou ses questions sur des faits et des
phénomènes rencontrés, il joue le rôle de révélateur de pensée et livre
ainsi des informations essentielles à celui qui l’accompagne
dans
la situation d’apprentissage. »
(…)
Pour parvenir à un langage
décontextualisé précis guère accessible avant quatre ans en moyenne, il
faut à la fois être capable de décentration pour anticiper les besoins
de l’interlocuteur (se le représenter comme différent de soi et
n’ayant pas les mêmes connaissances préalables, se représenter ce dont
il a besoin pour comprendre le message que l’on veut lui transmettre),
être capable d’une mobilisation de sa mémoire pour reconstituer des
enchaînements, pouvoir penser des relations de causalité, etc.(la liste
ne saurait être exhaustive car elle dépend de la tâche exacte) ; c’est
a fortiori vrai des conduites d’explication ou de justification.
sur
l’oral, voir aussi les interventions au dernier colloque
du SNUipp