internationales : un peu de recul…
Les
études internationales (PIRLS et PISA) évaluent l’atitude à comprendre
et utiliser les formes du langages écrit que requiert la société, ou
qui sont « utiles » à l’individu.
Si
on compare la France, la Belgique francophone, la Suisse et la
Finlande, l’enquête à 9 ans était plutôt bonne pour la France, et en
2003 la France était dans la moyenne de l’OCDE, et les plus faibles
Français étaient au-dessus de plus faibles de la Suisse ou de la
Belgique francophone. Dejà à l’époque, les données interrogeaient sur
l’efficacité des politiques de redoublement.
En
2006, il faut distinguer la réalité des chiffres de ce qu’on en dit
dans les média. L’enquête PIRLS 2006 (à 11 ans) place la France en 27e
place sur 40. Mais :
– la
France est au dessus de la moyenne internationale
–
nos élèves sont plus jeunes que d’autres pays
–
la difficulté des textes qui servent à l’évaluation : ils
sont très copieux, d’un niveau de langue élevé…
Un chiffre plus qu’étonnant ?
Mais
c’est sur un point beaucoup plus étonnant que Liliane
Sprenger-Charolles souhaite attirer l’attention de la salle.
Elle
s’étonne d’une évolution considérable dans le pourcentage retenu
d’élèves « parlant une
autre langue que le français » (c’est-à-dire, pour
l’essentiel, les élèves issus de familles immigrantes)
: alors que l’enquête internationale IEA de 1992 cite le chiffre de 9%
, l’enquête PIRLS de 2006, qui vient d’être rendue publique, estime que
33% des élèves sont dans cette situation.
Comment justifier
une
telle évolution de ce chiffre en 15 ans ? Si le chiffres PIRLS est
juste, comment alors comparer l’évolution des résultats d’un système
éducatif qui scolariserait une grande partie d’enfants
peu-francophones, avec ceux de pays linguistiquement plus homogènes, a
fortiori dans l’enseignement d’une langue comme le français, reconnue
comme plus complexe et moins régulière que d’autres ?
Assurément
un pavé dans la mare,
que Liliane Sprenger-Charolles souhaiterait élucider, mais pour lequel
elle assure n’avoir pu trouver pour l’instant de réponse convaincante
dans les demandes d’explication qu’elle a fait auprès des experts…
Donc, pour elle, ces évaluations ne permettent pas
d’intervenir au niveau pédagogique dans les classes
: elles sont trop tardives, et ne disent donc rien sur l’origine des
difficultés des élèves (compréhension, attention, identification des
mots écrits, mémoire…). Si on interroge les compétences en
compréhension orale, par rapport à la compréhension écrite des adultes,
on voit que les deux sont liées. Les difficultés de compréhension en
lecture sont corélées aux difficultés de compréhension à l’oral…