Bentolila chargé de refonder l’école maternelle :
« Vous identifierez les réformes qui vous semblent nécessaires à une refondation de l’école maternelle en abordant notamment les contenus,les outils et les publics de ce niveau d’enseignement« . Selon l’AFP, c’est la mission confiée par X. Darcos à Alain Bentolila. Il devrait rendre son rapport à la fin de l’année.
Avec le retour d’Alain Bentolila c’est un peu de Robien qui revient. En effet, dans les dernières semaines de Robien, Bentolila avait rendu un rapport recommandant l’apprentissage systématique du vocabulaire dès l’école maternelle par des « leçons de mots ». Une demande fortement contestée par des spécialistes. Ainsi Philippe Boisseau, dans le Café , expliquait que « l‘enregistrement dans les années 60 / 70 de telles leçons, la déception qui résulta de leur analyse, conduisit à se méfier de la culture du seul vocabulaire et à accorder une bien plus grande part à la construction de la syntaxe… Les leçons de mots de Bentolila, son insistance sur les mots peu fréquents, pourraient nous ramener à la case départ !! »
L’enjeu est de taille : les propositions d’A.Bentolila aboutissaient à une « scolarisation » de l’école maternelle susceptible d’aggraver les inégalités sociales dès la maternelle. Une orientation qu’on retrouvera dans son rapport?
http://www.vousnousils.fr/page.php?P=data/autour_de_nous/l_actualite_du_jour/depeches_de_l_educat/&key=20070925&key2=070925161341.c5fvpqbx.xml
Le dossier du Café sur les leçons de mots
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/17032007AccueilDossiers_Lecondemots.aspx
L’école maternelle aujourd’hui
« Entre le désir de construire des apprentissages structurés et le respect de l’âge des enfants dont elle a la charge, où en est l’école maternelle aujourd’hui ? » interrogent Annick Herbulot et Valérie Delamotte dans la préface du numéro 452 des Cahiers pédagogiques.
La première partie du dossier s’attache à montrer ce qui se vit à l’école maternelle : approche sensible du monde avec les « mains dans la terre », « discussion à visée philosophique », activités de création en partenariat avec des artistes en résidence, activités mathématiques pensées comme telles… Des formes d’organisation innovantes comme les classes multiâges mettant en perspective la place des Atsem complètent cette évocation du « possible ».
La seconde partie aborde la question des inégalités, et par exemple les questions de l’évaluation et de la scolarisation dès 2 ans.
http://www.cahiers-pedagogiques.com/numero.php3?id_article=3334
Entrer à l’école maternelle
La rentrée la plus importante pour les enfants est sans conteste l’entrée à l’école maternelle, celle qui ne commence pas par un R. Pas de recommencement, c’est bien pour eux la première fois. En ce début du mois d’octobre, cette entrée est faite depuis un mois. Est-elle pour autant terminée?
Cette première entrée inaugure une longue série de 15 ou 20 rentrées pour l’enfant… comme pour ses parents. Mais l’enjeu ne s’arrête pas là : cette première entrée dans l’école est pour beaucoup d’enfants la première socialisation. Peu nombreux sont ceux qui ont fait l’expérience de la crèche, de l’éloignement de la structure familiale pour une longue période, où l’on peut manger, dormir, pleurer, jouer, faire ses besoins… loin du regard de ses parents ou de sa fratrie.
Cet enjeu de socialisation continue une fois franchie la porte de l’école maternelle : socialisation par le jeu, qui ouvre l’expérience de la relation, des règles, de l’imaginaire… socialisation par la parole qui introduit aux codes de notre société. Il est surprenant de voir que cet enjeu – l’entrée à l’école par la socialisation – est masqué par des attentes implicites à l’égard de l’école. Des parents, des décideurs ont tout-à-fait intégré l’idée que la scolarisation sera longue. Du coup, ils admettent l’idée que les apprentissages commencent le plus tôt possible. On est bien alors dans une logique de pilotage par l’aval. C’est l’aval qui commande, en l’occurrence l’élémentaire pour la maternelle, le collège pour le primaire, les classes préparatoires pour le secondaire, etc.
La traduction en est bien connue pour les enseignants de maternelle et de CP : tout faire pour préparer les enfants à la lecture-écriture, sésame du métier d’élève. Pour que tous les enfants sachent vraiment lire et écrire, il est peut-être utile de prendre la mesure des enjeux de socialisation en lien avec les apprentissages. D’abord avec les enfants, surtout ceux dont les familles sont les plus éloignées de l’univers scolaire : rien ne sert de les soumettre à un stress en leur préparant des activités auxquelles ils ne peuvent mettre de sens. Ensuite avec les parents. Par exemple, il est parfois utile de dire aux mères et aux pères non francophones, qu’elles et qu’ils peuvent parler à leur enfant dans leur langue maternelle. Au moins les objets auront une existence pour l’enfant – avant d’avoir un nom français – et leurs parents se sentiront autorisés à tenir un rôle symbolique essentiel pour la scolarisation. Cette dimension-là est aussi vraie pour les parents francophones…
Pour « refonder l’école maternelle », la mission confiée à Alain Bentolila par le ministre est claire : « faire de l’école maternelle le premier rempart contre les inégalités linguistiques et sociales ». « Elle doit retrouver sa spécificité dans l’organisation des apprentissages dès le plus jeune âge. »
La logique d’organisation sera-t-elle encore pilotée par l’aval, comme le suggère la référence au rapport du Haut Conseil de l’Education sur l’école primaire ? Permettra-t-elle de lever la référence injustifiée à l’illettrisme, comme nous le dénoncions la semaine dernière ? La Ligue de l’Enseignement sera attentive aux propositions qui seront formulées.
Olivier Masson,
chargé de mission Education à la Ligue de l’Enseignement
Retrouvez tous les mercredis la tribune de la Ligue de l’enseignement
H.C.E. : « On suggère de s’intéresser à l’école maternelle »
Le rapport annuel du Haut Conseil de l’Education (HCE) a déjà suscité des réactions diverses sur le site du Café. Il a exaspéré une partie des enseignants qui se sont sentis mis en accusation. Il a été accueilli favorablement par d’autres qui y ont vu un levier pour faire changer l’école. Sans doute manquait-il le commentaire du HCE. Bruno Racine, président du HCE, a bien voulu répondre à nos questions. Allant au-delà des réactions et des explications sur le rapport, il invite la communauté éducative à réfléchir sur l’école maternelle, moment-clé du creusement des inégalités.
Lire l’entretien avec Bruno Racine
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2007/BRacineinteressermaternelle.aspx
3 ans, 5 ans privés de cantine et de papiers
Gracia (5 ans) et Beni (3 ans),scolarisés à l’école maternelle du centre, ont été interdits de cantine par le maire UMP de Digoin (Saône-et-Loire), M. Maxime Castagna.
M. Castagna a estimé que leur mère, congolaise, étant sans papiers Gracia et Beni ne devaient pas avoir accès à la cantine. « Contrairement à la scolarisation, la cantine n’est pas une obligation » estime-t-il.
Peut-on être élu de la République et affameur d’enfants en bas âge ? Il appartiendra aux habitants de Digoin de le dire. Le maire, après avoir consulté la préfecture, a levé la consigne au prétexte que la mère « dispose d’une autorisation provisoire de séjour ». La maman de Gracia et Beni est enceinte d’un troisième enfant dont le père est français. Un futur électeur, M. Castagna…
http://gauche.charolles.info/A-digoin-Beni-et-Gracia-sans.html
Paris refuse Base élèves
Selon l’AFP, les élus parisiens ont décidé le 2 octobre de faire connaître leur opposition au déploiement de Base élèves dans les écoles de la ville. Base élèves est une base de données nationale et centralisée, recensant les informations personnelles des élèves de la maternelle au CM2. Les données saisies concernent les besoins éducatifs, l’état civil de la famille, l’origine géographique et la nationalité de l’enfant. Ce sont évidemment ces dernières informations qui inquiètent. Des enseignants craignent que la base soit utilisée pour traquer des sans papiers. En effet sa sécurité de la base a été mise en défaut par un collectif breton début juin : le mot de passe d’entrée est tellement transparent que n’importe qui pouvait accéder à la base. Ce défaut a été reconnu officiellement par le ministère cet été. La Fcpe exige « que ce fichier ne contienne que des données utiles à la scolarité des enfants et quine soient pas consultables par des tiers ».
http://www.vousnousils.fr/page.php?P=data/autour_de_nous/l_actualite_du_jour/depeches_de_l_educat/&key=20071002&key2=071002141507.kjfk9h5d.xml
http://cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2007/85_Primaire.aspx
Darcos supprime les cours du samedi matin dans le primaire
« Dès la rentrée prochaine, partout en France dans les écoles primaires, on ne travaillera plus le samedi matin et j’espère qu’ensuite très vite nous pourrons étendre le dispositif au collège » a déclaré X. Darcos le 27 septembre sur TF1.
Il a ainsi tranché, sans aucune concertation, une question qui divise les communes et les équipes pédagogiques depuis longtemps. Actuellement un quart d’entre elles pratique la semaine de 4 jours. Les autres s’en tiennent à tel ou tel autre rythme. Le ministre entend donc mettre fin à ces libertés et revenir à un rythme unifié.
On ignore comment seront remplacées ces heures. Seront-elles prises sur les vacances d’été, selon une piste qui est envisagée dans le secondaire ? Ou seront-elles faites le mercredi ? Ou encore l’horaire d’enseignement sera-t-il abaissé, à l’image de ce qui se prépare dans le secondaire en lien avec une annualisation des services ? Autre solution, ces trois heures seront-elles réservées aux élèves en difficulté ?
La décision de X. Darcos est donc observée par les organisations syndicales. Le Se-Unsa « déplore une pratique ministérielle réduisant l’ensemble de la communauté éducative à des supputations sur un sujet aussi important » et évoque une » méthode désastreuse ». Le Snuipp n’est pas « sûr qu’il faille le même rythme dans une école rurale, qui dépend du ramassage scolaire, que dans une école de centre ville » et demande une large concertation.
Du côté des parents,la Fcpe rappelle qu’elle « n’acceptera pas la mise en place de la semaine de quatre jours dont tous les experts, chronobiologistes, chronopsychologues et inspecteurs généraux de l’Education nationale, dénoncent le caractère néfaste pour les enfants. Elle n’acceptera pas non plus une baisse du nombre d’heures de classe annuelles : les enfants n’ont pas besoin de moins d’école mais de « mieux d’école » ».
http://www.se-unsa.org/presse/comm/page.php?id=070927
http://www.fcpe.asso.fr/ewb_pages/a/actualite-fcpe-1993.php?PHPSESSID=lhdcomnui57d688pf2nplqe5s1
Le Nouvel Éducateur reparaît avec un numéro sur les maths
« Les maths c’est naturel ! » proclame ce nouveau numéro du Nouvel Educateur. Car c’est bien un renouveau pour la revue du mouvement Freinet. Le regain d’intérêt pour les idées de C. Freinet,le succès du dernier congrès de l’Icem, permettent de faire redémarrer la revue.
Au sommaire de ce numéro, une douzaine d’articles qui montrent comment enseigner les maths avec la méthode naturelle. Il y est question de créations mathématiques, de texte libre en maths. Un numéro à découvrir !
http://www.icem-pedagogie-freinet.org/icem-info/publications/nouvel-educateur
Art et maths, c’est le titre du n°125 de CréAtions qui reparait également :
Le sommaire :