Par Adeline Sontot et Christian Perrier
Chaque équipe gouvernementale nouvelle ne manque pas de mettre en avant sa volonté de faire de l’éducation artistique et culturelle une priorité. Déjà Jacques Chirac en 95 en faisait un des objectifs incontournable de sa politique éducative.
Il n’est donc pas surprenant de voir Xavier Darcos reprendre le flambeau de cette lancinante question.
La chose mérite en effet qu’on s’en occupe : alors que dans un récent rapport l’inspection générale souligne la faiblesse de l’action menée dans le primaire (voir : http://www.education.gouv.fr/cid5379/la-mise-en-oeuvre-de-l-education-artistique-et-culturelle-a-l-ecole-primaire.html ) la situation n’est beaucoup plus brillante dans le secondaire. Ici et là quelques initiatives notoires apparaissent non sans mal mais on peine à discerner une cohérence globale dans les actions menées.
Ainsi notre système éducatif continue à cultiver ce paradoxe : alors qu’on se doit de faire connaître à nos élèves les textes de Molière et autres Stendhal, on peut parfaitement suivre une scolarité exemplaire sans jamais avoir entendu parler du Caravage ou de Chardin, sans parler des grands initiateurs de l’art moderne comme Kandinsky ou Pollock.
Du côté des enseignants les choses ne sont pas simples : les disciplines qui sont le plus souvent amenées à puiser dans les images du patrimoine artistique, (en dehors du cours d’art plastique le plus souvent inexistant au lycée) essentiellement l’histoire, les langues et le français, ont principalement recours aux images comme des illustrations des textes, sans tenir compte du langage spécifique et irréductible des images. Comment le pourraient-elles alors qu’elles restent rigoureusement cloisonnées, alors que l’histoire de l’art est le plus souvent ignorée dans la formation des professeurs ce qui rend très difficile une approche culturelle globale ?
On ne peut donc que se réjouir de la volonté affichée par notre ministre de « renforcer la place de l’éducation artistique et culturelle à l’école » et « d’accroître la place réservée à l’histoire des arts dans notre système éducatif»
Reste à voir dans quelles conditions et avec quels moyens.
Dans cette rubrique nous donnons en tout cas quelques adresses pour travailler avec les images