Visites de rentrée dans les lycées d'Ile-de-France

Favoriser la réussite scolaire, l’enjeu de la rentrée pour la région Ile-de-France

C’est avec satisfaction que Jean-Paul Huchon, à l’occasion de ses visites de rentrée, a pu mesurer sur le terrain les résultats des efforts consentis par la conseil régional, d’une part pour donner aux lycées de bonnes conditions matérielles de travail, d’autre part pour répondre aux demandes d’établissements porteurs de projets pour l’innovation et la réussite scolaire, notamment dans le cadre du dispositif « Réussite pour tous ». Nous l’avons suivi au lycée Jules Siegfried de Paris et au lycée Jules Michelet de Fontenay-sous-Bois.

Le lycée Siegfried a la particularité de recruter ses élèves pré-bac au niveau de la 1^ère. Il leur offre toute la palette des enseignements tertiaires, avec 3 sections européennes et une option théâtre, mais une large moitié de ses effectifs se compte en post-bac, avec 6 BTS. Il se présente comme un établissement de pointe au niveau des enseignements informatiques, avec un réseau très performant. Il fait partie des 15 établissements expérimentant un environnement numérique de travail, ENT, en Ile-de-France, une expérimentation qui représente aussi « une nouvelle manière d’enseigner », selon J-P Huchon.

En fait, cette expérimentation, aujourd’hui fonctionnelle, a connu bien des avatars à Jules Siegfried. Parti avec un produit « maison » concernant principalement la vie scolaire, le lycée avait opté en 2004 pour l’ENT ERN, qui fut retiré de la commercialisation quelques mois plus tard. Ce n’est donc en fait que l’an dernier que l’établissement a pu connaître un premier fonctionnement avec des comptes ouverts à tous les élèves, mais une utilisation réelle limitée à quelques classes et quelques enseignants. La plate-forme a ainsi servi à déposer des devoirs, des cours, des travaux collectifs d’élèves. Elle a aussi permis de suivre les élèves en stage en mai et juin, qui devaient chaque semaine poster à leurs enseignants un message, visible par la classe, faisant le point sur leurs activités et leurs impressions. Cette utilisation très partielle a néanmoins suffi pour enclencher une dynamique et lors de la prérentrée, les enseignants se sont montrés très intéressés et ont volontiers répondu aux propositions de formation de l’administratrice de l’ENT. « Cela ne remplacera pas les cours, » précise cette dernière, « l’ENT motive les élèves pour un travail individuel ou en groupe, mais souvent hors temps scolaire. Comme je donne des exercices différents à chacun, ils ne peuvent pas copier sur le voisin et en se sentant obligé de rendre un devoir lisible par tous, ils font de réels efforts d’expression écrite ». Cette année, la plate-forme devrait permettre en outre un accès à des ressources numériques commerciales, voire à des logiciels en ligne, et à des services de vie scolaire.

Le lycée professionnel Michelet propose à ses élèves des formations de BEP et Bac Pro industriels et tertiaires. Depuis plusieurs années, il s’attache à limiter le nombre des décrochages scolaires et à faire croître les taux de succès aux examens, en inscrivant la jolie formule des « 3R » dans son projet d’établissement, Rentrer, Rester, Réussir. C’est une problématique très prioritaire pour le conseil régional et le schéma des formations adopté en juin dernier en fait explicitement mention sous différentes formes, avec en particulier une intention de discrimination positive pour les élèves de l’enseignement professionnel.

L’action menée à Michelet concerne tous les élèves de seconde et se découpe en trois modules, faisant intervenir associations et professionnels. Une période d’accueil mêle les élèves des différentes classes pour des découvertes en petits groupes des locaux et des objectifs de formation et pour une sensibilisation à la santé et à la citoyenneté, avec l’aide d’intervenants de professions diverses (police, transports, nutrition, etc). Puis, tout au long de l’année, les élèves bénéficient, d’une part, d’un soutien scolaire individuel par des tuteurs extérieurs et, d’autre part, de séances destinées à acquérir une image positive de soi et de ses compétences, de façon à mieux assurer sa motivation professionnelle. Petit à petit, c’est toute l’équipe éducative qui s’est trouvée impliquée dans cette action et la culture de l’établissement est aujourd’hui très ancrée dans ce projet. Il faut dire que les objectifs sont effectivement atteints et que l’établissement peut se féliciter aussi bien des faibles taux de décrochage que des forts taux de réussite aux examens.