Par François Jarraud
Le Dico des métiers
« J’sais pas quoi faire… » La très grande majorité des jeunes arrivent au lycée ou en 3ème sans avoir une idée construite de métier et c’est d’ailleurs peut-être préférable. Le « Dico des métiers » publié par l’Onisep peut les aider à se fabriquer une orientation. Bien sur on y trouve un classique dictionnaire où les métiers, proposés en ordre alphabétique, d’accessoiriste à zoologiste, sont présentés brièvement avec la voie scolaire adéquate après la 3ème. Mais le principal intérêt de l’ouvrage c’est d’offrir une sélection par goût. « Je me sens proche de la nature », « le sport est ma passion », « j’ai le sens du contact, « je suis fort en langue ». Chaque affirmation renvoie à une sélection de métiers et de formations. On peut ainsi progresser sur le chemin ardu de l’orientation. A noter que l’ouvrage est disponible gratuitement en ligne, sous une forme interactive, sur le site de France 5 éducation.
http://education.france5.fr/dicodesmetiers/
L’évolution de l’emploi
« L’économie va poursuivre sa tertiairisation. Si dans l’industrie proprement dite, les créations d’emploi devraient rester limitées, les emplois de service (y compris de services à l’industrie) vont se développer ». Réfléchissant à l’évolution économique de 2005 à 2015, le rapport conjoint de la Dares (Olivier Chardon) et du Centre d’analyse stratégique (Marc-Antoine Estrade) apporte un mélange de bonnes et de mauvaises nouvelles qu’il con,vient de faire connaître aux lycéens préparant leur orientation.
Selon le rapport, il n’y aura ni baisse de la population active, ce qui a un intérêt certain pour les futurs retraités, ni pénurie de main d’œuvre. Il confirme le maintien du chômage des jeunes à l’horizon 2015 : 730 000 sorties par an du système éducatif feront face à 630 000 départs en retraite. Si la situation de l’emploi va fortement s’améliorer pour ces raisons démographiques, l’écart demeure entre les deux courbes. En 2015 le taux de chômage des jeunes deux ans après la fin des études ne sera plus « que » de 18% contre 22% en 2005.
Quels métiers vont recruter ? On aura besoin d’aides à domicile (+ 200 000), d’informaticiens (+ 150 000), d’aides soignants (autant), de cadres administratifs (+ 130 000), d’employés administratifs (+ 100 000), de cadres commerciaux (+ 97 000 mais pas de vendeurs !), de personnels de manutention (+ 92 000), d’employés de maison (+ 80 000) et d’infirmiers (+ 80 000).
Ce que nous annoncent donc les experts du gouvernement c’est à la fois la fin du chômage des plus qualifiés et une forte demande de main d’œuvre peu qualifiée. Les experts ne croient pas en une mutation économique. Le taux de chômage des bacs +2 et +3 serait de 2% en 2015, celui des bacheliers de 21%, 25% des cap-bep et 56% des sans diplôme ou BEPC. DE fait les experts imaginent l’école de 2015 quasi à l’identique de celle de 2005 : le volume de sortants de l’enseignement supérieur, celui des bacheliers ou celui des sans qualification ne bougeraient quasiment pas.
Par rapport à l’étude du Haut Comité Economie Emploi parue l’an dernier, le besoin en diplômés est moins important. En même temps la situation de ces derniers est promise à un meilleur avenir. Ce paradoxe résume une France socialement immobile et qui continuerait à fabriquer massivement de l’exclusion sociale.
http://www.travail.gouv.fr/actualite-presse/dossiers-presse/rapport-les-metie[…]
Quels emplois à l’horizon 2015 ?
Le numéro d’avril d’Education & formations, une revue ministérielle, publie les résultats d’une étude du BIPE sur l’évolution de l’emploi d’ici 2015. Ce n’est évidemment pas la première enquête sur ce sujet. Quels points confirme-t-elle ? Quelles prévisions infléchit-elle ?
Selon cette étude, le chômage devrait se maintenir à un niveau plus élevé que prévu d’ici 2015. En effet l’étude estime qu’il y aura moins de créations d’emplois que prévu (environ 100 000 par an) et que les chômeurs seront en concurrence avec les femmes inactives pour l’accès à l’emploi. De 1992 à 2002 il y avait un excédent de jeunes sur les besoins d’emploi de 148 000 personnes par an. De 2002 à 2015 on en sera à 148 000 malgré les départs en retraite. En 2015, on devrait encore compter 7,4% de chômeurs. Les experts semblent ne pas croire les promesses de N. Sarkozy sur la baisse du chômage.
Quels secteurs embaucheront ? Il y aura une légère hausse de l’emploi dans la construction et des hausses dans les services. « Quatre domaines professionnels devraient tirer l’essentiel des créations d’emploi entre 2002 et 2015 : « services aux particuliers » (emplois familiaux, sécurité, etc.), « santé, action sociale, culturelle et sportive », « commerce » et « informatique », par ordre d’importance. Les emplois de services aux particuliers vont créer quatre fois plus d’emplois que l’informatique ». L’enquête Bipe revit à la baisse les prévisions dans le domaine gestion – administration.
Pour autant aura-t-on vraiment besoin de diplômés supplémentaire ? Oui affirme le BIPE. Le besoin en diplômés du supérieur va augmenter. Il faudra 50% de diplômés du supérieur pour faire face aux besoins.
L’étude
http://www.education.gouv.fr/cid4944/prospective-emploi-formation-horizon-2015-d[…]
Les perspectives d’emploi d’ici 2015
Comment va évoluer le marché de l’emploi d’ici 2015 ? Absorbera-t-il tous les jeunes sortant du système éducatif ? A quel niveau de diplôme faut-il les préparer ? Le Haut Comité Education Economie Emploi met en ligne deux études qui présentent des analyses complémentaires. La première étudie l’évolution de l’emploi par secteur. Elle montre que l’emploi occupé, comme la population active devraient, malgré le vieillissement, continuer à augmenter d’ici 2015. Ainsi on passerait de 24 à 25 millions d’actifs occupés : un nouvelle plutôt sécurisante pour les retraités.
Sur la même période certains métiers devraient voir leurs effectifs diminuer : c’est le cas particulièrement des employés administratifs (mais pas des employés de commerce). Certaines branches connaîtront une croissance assez forte : informatique, études et recherches, ingénieurs, services aux particuliers, etc. Les besoins de main d’œuvre devraient être inférieurs aux sorties du système éducatif et donc il n’y aura pas de pénurie de jeunes. Mais le niveau de formations supérieures devra être plus important : l’étude montre branche par branche la répartition des emplois créés par niveau de formation. Seuls l’agriculture, le bâtiment, la mécanique l’hôtellerie, les services aux particuliers continueront à embaucher à des niveaux bas de qualification (inférieurs au bac). Ce ne sera plus le cas en commerce ou en gestion administration par exemple.
L’autre étude, réalisée par GeoLabour apporte une vision géographique de cette évolution. Pour elle la formation sera « le nerf de la croissance ». Mais les besoins varieront fortement d’une région à l’autre, principalement aux dépens de la France du nord.
http://cisad.adc.education.fr/hce3/HC/Actualite/Artic[…]
http://cisad.adc.education.fr/hce3/HC/Actualite/Article[…]
L’entrée sur le marché de l’emploi
En 2004, que sont devenus les jeunes sortis de l’enseignement supérieur en 2001 ? Publiée et signalée dans L’Expresso en mai 2006, l’étude du Céreq sur le parcours de ces 368 000 personnes est maintenant disponible en ligne.
Elle montre que le taux de chômage varie fortement selon la formation suivie. En tête, les formations courtes de santé (infirmière, assistante sociale) n’affichent que 2% de chômeurs et ont une rémunération équivalente à celle des jeunes sortant d’une école de commerce (13% de chômage) ou de maîtrise (13%). Si pour les formations universitaires le taux de chômage est inversement proportionnel à la durée des études (docteurs 9%, licenciés 11%), il est particulièrement faible pour les formations professionnelles. 9% des détenteurs d’un BTS sont au chômage (7% seulement pour un BTS industriel). Les licences professionnelles s’insèrent correctement sur le marché de l’emploi : 9% contre 12% pour les licences générales avec un salaire supérieur (1400 euros contre 1300). Des données à nuancer selon les formations précisément suivies.
Cependant l’accès aux emplois de cadre se referme : en dessous de bac +5, il est difficile d’y accéder : 90% des sortants d’école d’ingénieur sont cadres, 68% des titulaires de DEA et DES, 36% seulement des titulaires d’une maîtrise.
http://www.cereq.fr/pdf/NEF21enligne.pdf
Formation et salaires : quel lien ?
« Quel est le lien entre le diplôme obtenu et l’emploi occupé ? Est-il plus fort en début, ou en fin de carrière ? Un diplôme plus élevé s’accompagne-t-il d’un salaire supérieur ? Les personnes ayant terminé récemment leurs études parviennent-elles à trouver rapidement un emploi stable ? » L’enquête FPQ de l’Insee apporte des réponses statistiques à ces questions.
Selon elle, » Les trois quarts des hommes ayant obtenu un diplôme de niveau supérieur à bac + 2 ont un emploi de cadre supérieur, soit 1,1 million d’hommes cadres. Seule la moitié des femmes ayant décroché un diplôme de ce niveau sont cadres supérieurs, soit 0,7 million de femmes cadres ». Elle met aussi en évidence le poids de l’héritage familial : plus le diplôme du père est élevé plus on a de chances d’être soi-même diplômé.
L’enquête