Par François Jarraud
« Le niveau réel d’un pays se mesure à l’attention qu’il accorde à ses enfants, à leur santé et à leur sécurité, à leur situation matérielle, à leur éducation et à leur socialisation, ainsi qu’à leur sentiment d’être aimés, appréciés et intégrés dans les familles et les sociétés au sein desquelles ils sont nés ». Armée de cette vision, l’Unicef a osé faire un palmarès du « bien – être des enfants dans les pays riches ». Et, disons le tout de suite, mieux vaut être un jeune Polonais que Français : la France est 16ème sur 21.
Oui mais comment mesurer ce bien-être ? Pour cela l’organisation a retenu 6 critères : le bien-être matériel, la santé, la relation avec la famille, les comportements à risque,le bien-être subjectif et le bien-être éducationnel.
Ce qui classe la France ce sont les deux dernières catégories. Alors encore la faute à l’école ? Non le niveau scolaire des jeunes français est moyen. Ce qui classe la France au 18ème rang pour ces catégories c’est le fort pourcentage de jeunes qui ne sont engagés ni dans une formation, ni dans un emploi, ni dans les études de 15 à 19 ans et le pourcentage ‘élèves de 15 ans qui s’attendent à trouver un travail peu spécialisé. Autrement dit, l’étude révèle tout un pan de la jeunesse qui tient déjà les murs et qui se sent à l’abandon.
» Qu’a-t-on à gagner à mesurer et à comparer le bien-être des enfants dans différents pays ? Un axiome nous donne la réponse : « Pour améliorer quelque chose, prends en d’abord la mesure ». Alors que la France a supprimé la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans, l’étude de l’Unicef invite à s’occuper de tous les jeunes jusqu’à leur majorité.
http://www.unicef-icdc.org/cgi-bin/unicef/presscentre/presskit_down.sql?IDEvent=51
Ados : bonheur et scepticisme
« Pour avancer mieux vaut pas trop s’inquiéter ». L’enquête réalisée par Ipsos pour la Fondation Wyeth pour la santé auprès d’adolescents de 15 à 18 ans dépeint une jeunesse heureuse mais pas béate.
Car tout va bien pour nos ados : 95% disent avoir beaucoup d’amis, 80% ont de bonnes relations avec leurs parents et 79% se sentent bien à l’école. Ce qui compte pour eux c’est d’abord la famille (90%) puis les amis et les amours (57%), l’école arrivant en 5ème position, pour seulement 37% d’entre eux. 64% d’entre eux sont confiants dans leur avenir personnel. Huit sur dix croient d’ailleurs dans l’engagement.
Mais le trait marquant de cette génération est sans doute le scepticisme certain. Seulement un adolescent sur quatre (25%) croit que « le monde sera meilleur demain », neuf sur dix sont inquiets face aux évolutions du monde et de la France.
Ainsi les auteurs de l’étude classent les ados en 5 groupes. La moitié d’entre eux seraient soit très confiants en l’avenir soit satisfaits de leur sort personnel. Un quart restent indécis et croient peu en l’action. 22% sont inquiets ou angoissés face à l’avenir. C’est particulièrement le cas des jeunes de L.P., issus de milieux modestes ou dont les parents sont séparés.
L’enquête révèle un phénomène intéressant : neuf jeunes sur dix affirment connaître le métier qu’ils veulent faire. Le médical est plébiscité devant l’industrie, les arts et le sport et l’administration. Une information à se rappeler quand on est devant des élèves muets sur leur orientation…