Par François Jarraud
« Nous sommes satisfaits » estime le secrétaire général de l’Unsa Education. Le président de la République a reçu le 11 juin les syndicats d’enseignants et les associations de parents d’élèves. Il a annoncé 5 mesures :
– l’abrogation des décrets Robien sur les décharges
– la suppression de l’apprentissage junior
– le réemploi de 34 000 EVS sur 42 000. Il s’agit des personnels qui aident le directeurs d’école et les enfants handicapés. Par contre un emploi d’EVS sur deux dans le secondaire est supprimé, ce qui créera un manque de surveillants dans les établissements.
– un seul fonctionnaire sur deux partant en retraite sera remplacé
– L’ouverture de discussions sur le métier d’enseignant.
Ces décisions sont globalement bien accueillies par les syndicats qui s’étaient fortement mobilisés contre les décrets Robien. Elles le seront pour les enseignants qui y liront le résultat de leur lutte.
Mais ils montrent également les limites des concessions. Ainsi le Sgen « a particulièrement insisté sur son refus du recours aux heures supplémentaires au-delà de la seule question conjoncturelle de l’annulation du décret de Robien sur les décharges statutaires. Augmenter le nombre d’heures supplémentaires au nom du « travailler plus pour gagner plus » serait inacceptable parce que l’effet direct en serait une dégradation de la qualité du service rendu ». C’est que si les décrets Robien sont « abrogés », les postes ne sont pas pour autant rétablis. Les heures de chaire et de laboratoire devraient réapparaître dans les répartitions sous forme d’heures supplémentaires (sans charges sociales).
Le Snes « note que le président maintient ses projet les plus inquiétants pour l’avenir de l’école : confirmation des grands axes de la loi Fillon (socle commun notamment), suppression de la carte scolaire, remise en cause de l’éducation prioritaire, diminution des horaires des élèves et réduction de l’offre de formation (options, séries, …) avec l’objectif réaffirmé de ne pas remplacer tous les départs en retraite des enseignants ».
C’est en effet là que se fixe le noeud gordien budgétaire. Comment diminuer le nombre d’enseignants et maintenir l’offre d’enseignement ? L’appel aux heures supplémentaires trouvera vite ses limites pour des emplois où le temps réel travaillé, selon le ministère, est en moyenne de 39h47 hebdomadaires. Va-t-on vers une augmentation obligatoire des temps d’enseignement ou vers un allègement des horaires élèves ? On sait que les audits financiers ont recommandé de couper de 20% ces derniers et de relever par annualisation les premiers.