LE FAIT DU JOUR
La rentrée de X. Darcos entre paillettes et inquiétudes
ÉDITORIAL
L’Ecole sous la pression de Sarkozy
LE SYSTEME
Hold-up sur l’école primaire l L’école doit changer l Financement des écoles privées : nouvelle circulaire
L’ÉLÈVE
L’Etat condamné pour non-scolarisation d’un enfant handicapé l Orientation : Faible chômage en licence pro l Allemagne : le salaire parental exlose
LA CLASSE
Le guide de scolarisation des enfants handicapés l Guy Môquet le 22 octobre
LES DISCIPLINES
Documentation :sujets des preuves orales du capes l Primaire :EPS à l’école l Français : WebLettres 5 ans et plein de dents l Cinéma : 4 mois, 3 semaines et 2 jours.
Le fait du jour
La rentrée de X. Darcos entre paillettes et inquiétudes
Xavier Darcos présentait le 29 août à la presse le dispositif de rentrée. Un exercice de séduction qui fait l’impasse sur les sujets qui fâchent.
Un homme sous influence. Le nouveau ministre se présente d’abord comme l’homme du président. Il s’agit de tenir les promesses de N. Sarkozy. X. Darcos rappelle les chantiers : l’assouplissement de la carte scolaire (13 500 demandes de dérogations supplémentaires satisfaites à 72%), la scolarisation des handicapés (+ 10 000 cette année) et enfin le dispositif d’accompagnement scolaire en zep, récupéré à son profit par le ministre alors qu’il s’agit d’actions locales. A peine le président a-t-il exprimé le souhait de renforcer l’EPS que le ministre annonce une circulaire augmentant d’une heure l’EPS à l’école primaire. Celle-ci pourra d’ailleurs être effectuée sur l’horaire d’études dirigées et donc financée par les collectivités locales… L’éducation artistique et culturelle devrait également être renforcée dans les nouveaux programmes.
L’ami des professeurs. « Il faut que la société française se remette derrière les enseignants » affirme le ministre. « On ne peut réussir l’école sans revaloriser les enseignants ». X. Darcos se présente comme le défenseur des enseignants. Une posture qui n’est pas sans intérêt puisque le sentiment qui prédomine chez eux est certainement celui d’abandon. Le président écrira d’ailleurs à chaque enseignant cet automne.
La séduction toujours. Faites un test : comparez les dossiers de presse de rentrée 2006 et 2007. Quelle différence ? L’absence de données budgétaires en 2007. C’est que pour le ministre la suppression de 11 200 postes d’enseignants en 2008 ne posera aucun problème : « c’est un objectif tout à fait réaliste et réalisable » affirme le ministre compte tenu du « surnombre d’enseignants » dans certaines disciplines. Interrogé sur l’avenir de la loi Fillon, il s’en tire par la négation : il peut à la fois supprimer 11 000 postes et dégager les 22 000 postes nécessaires à l’application de la loi… Le ministre promet également de réaliser des économies et de revaloriser le pouvoir d’achat des enseignants. Les salaires représentant 99% du budget de l’éducation nationale, il y a là aussi une arithmétique propre à la rue de Grenelle…
Et des motifs d’inquiétude. X. Darcos amorce un remodelage de l’Ecole. Dans le primaire il entend mettre en place les EPEP (établissements publics d’enseignement primaire). Il avait lancé l’idée de ces réseaux d’établissements sous Ferry, il entend la reprendre et la mener à bien. Pour lui, les écoles primaires ont besoin d’un véritable patron capable de les diriger. On sait que cette perspective est rejetée par nombre de professeurs des écoles. Le ministre souhaite aussi rééquilibrer les filières d’enseignement général et dénonce une filière ES « aux débouchés incertains ».
Il lance le chantier du statut et du service des enseignants et annonce la mise en place d’un comité chargé de réfléchir à ces questions sous la direction morale de Michel Rocard. « Plutôt qu’ajouter des heures d’enseignement, il faut une formation plus légère, plus individualisée ». Relevant qu’un tiers des heures d’enseignement est probablement superflu, le ministre évoque la possibilité d’imposer un service minimum en cas de grève, d’annualiser les services d’enseignement, d’allonger l’année scolaire, de généraliser la bivalence. Bref d’appliquer les audits lancés par le gouvernement précédent.
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L’Ecole sous la pression de Sarkozy
Pression sans précédent ou simple exercice de bonne gestion ? Après plusieurs années d’austérité, le nouveau gouvernement a annoncé sa décision de supprimer 10 000 postes d’enseignants en 2008. S’il n’est pas illégitime pour un gouvernement de faire des économies, il n’est pas interdit de poser la question de l’opportunité de cette politique.
Une politique qui vient de loin. La rentrée 2006 s’est opérée avec près de 5000 postes en moins : c’est dire que la politique actuelle ne fait que continuer, en l’accentuant celle de G. de Robien. C’est sous le gouvernement Raffarin qu’ont été initiés les rapports d’audit de « modernisation » de l’éducation nationale qui ont étudié les mesures qui entrent maintenant en application. Rappelons qu’ils recommandent de réduire de 20% le nombre d’enseignants en diminuant les horaires d’enseignement, en annualisant le temps de travail et en regroupant plusieurs classes pour certains enseignements. Des propositions que l’on retrouve dans les propos de X. Darcos.
Un argument démographique biaisé. Le gouvernement utilise plusieurs arguments pour justifier ses décisions. Le premier concerne la baisse démographique. Elle permettrait de dégager des emplois. Or, si elle est réelle dans le secondaire (- 50 000 élèves), les suppressions de postes sont démesurées par rapport à cette évolution (-10 000 postes pour -50 000 élèves !). Enfin la France a la particularité d’avoir une croissance naturelle forte qui inversera la tendance dans le secondaire dès 2009. C’est dire que cette baisse est temporaire.
Un faux gisement d’emploi. Un autre argument revient régulièrement dans les propos ministériels : 32 000 enseignants ne sont pas devant des élèves, selon le rapport de la Cour des comptes de 2003. Ils ne sont pas pour autant sans emploi. Ils sont formateurs en IUFM, conseillers pédagogiques, remplaçants : des fonctions dont l’Ecole a besoin. Il reste un surnombre d’enseignants, évalué par l’administration à 3 000 enseignants. Si l’on en croit le Rapport de performance 2006, « ces surnombres n’ont pas entraîné une majoration de la masse salariale, les services académiques ayant mobilisé ce sureffectif enseignant pour les remplacements des absences et le soutien scolaire ». On ne peut pas en même temps vouloir le déploiement des PPRE et la suppression de ces emplois…
Peut-on opposer financement des universités et de l’enseignement scolaire ? » La rénovation de l’université française est une priorité absolue de mon Gouvernement. Je vous proposerai d’y consacrer 5 milliards d’euros supplémentaires d’ici 2012″ a déclaré F. Fillon devant l’Assemblée. Si effectivement les universités françaises souffrent d’un financement insuffisant et le pays d’un taux d’étudiants faible pour un pays développé, on peut s’étonner du raisonnement tenu par le gouvernement qui consiste à opposer enseignement scolaire et supérieur (« Nous sommes dans un pays qui consacre énormément d’argent à l’enseignement secondaire, pas assez à l’enseignement supérieur et pas assez à l’enseignement primaire. Et bien il faut que les choses changent » F. Fillon sur TF1). En effet le succès universitaire a ses racines dans l’enseignement scolaire et même préscolaire. Si l’on veut augmenter le taux d’accès en université il faut concrètement hisser scolairement les enfants des milieux défavorisés, ce qui veut dire commencer par diminuer le taux d’échec scolaire. Et pour cela renforcer l’école pré-élémentaire et élémentaire. Ce raisonnement est tenu par les autres pays développés (par exemple le Royaume-Uni) qui investissent davantage dans l’éducation scolaire alors que, contrairement à nous, leur nombre d’élèves est en déclin.
Réforme et austérité sont-ils compatibles ? Un dernier argument concerne la conception même de l’Ecole. F. Fillon souhaite « un meilleur équilibre éducatif, laissant plus de place aux pratiques périscolaires, sportives et culturelles ». Le gouvernement avance aussi l’idée d’une mise à jour du service des enseignants, inchangé depuis 1950. Mais en prélevant sur le budget de l’éducation, le gouvernement bloque les possibilités d’évolution de l’Ecole. D’une part il démobilise le personnel en aggravant au quotidien ses conditions de travail et en diminuant son salaire réel (en baisse de plus de 2% en 2005 selon l’Insee). D’autre part, il se prive des marges qui permettraient une réelle réflexion sur le choix scolaire, le partage des rôles entre Etat et collectivités locales, la différenciation scolaire. Car la politique engagée contredit les réformes envisagées. Comment supprimer des postes et promettre le libre choix des familles qui implique des transferts d’élèves ? Comment susciter l’autonomie des établissements sans moyens et accompagnement ? Comment individualiser les enseignements quand on réduit filières et options ? Comment décentraliser quand on utilise les collectivités locales pour transférer des charges ?
Réduire n’est pas transformer. Une réelle transformation de l’Ecole ne pourrait se faire que dans une situation budgétaire propice. Ainsi nos voisins peuvent utiliser les marges dégagées par le déclin démographique pour des réformes de structure. Les prélèvements opérés sur l’éducation nationale remettent maintenant en question le financement des mesures inscrites dans la loi Fillon de 2005. Où trouver les 22 000 postes nécessaires aux PPRE et au plan Langues ? Comment rendre les PPRE efficaces sans effort de formation et d’accompagnement ? Peut-on continuer à promettre à la fois austérité et efficacité sans tromper ?
La déclaration politique du gouvernement
Hold-up sur l’école primaire
« L’école primaire publique a été victime d’un hold-up ». Selon Luc Bérille, le secrétaire général du Se-Unsa, plus de 2 000 postes de profs des écoles ont été escamotés par G. de Robien. Au lieu de créer 700 postes à la rentrée 2006 comme il l’avait annoncé, l’examen de la loi de règlement pour 2006 montre qu’il a supprimé 1 815 postes. Le syndicat dénonce la dégradation du taux d’encadrement : pour ramener le taux à ce qu’il était en 2003, il faudrait créer 5 700 emplois à la rentrée 2007 !
Le syndicat met en évidence l’incohérence de la politique gouvernementale. « Cette rentrée dans un contexte de créations d’emplois insuffisantes conduira les IA (inspecteurs d’académie) à chercher ailleurs les emplois qu’on leur refuse, c’est-à-dire que c’est à nouveau l’école maternelle, les moyens de remplacement et singulièrement ceux affectés à la formation continue, certains postes spécialisés affectés aux PPRE qui seront ponctionnés pour fournir des marges de manœuvre. Ecole maternelle, formation continue, soutien individualisé aux élèves en difficulté, vous voyez que ce sont ces postes, signalés par le rapport du HCE comme la source des performances insuffisantes de l’école primaire française, qui sont précisément matraqués par les choix budgétaires ».
La perspective de 11 000 suppressions de postes à la rentrée 2008 inquiète. « Le gouvernement a décidé de faire des économies sur le dos des fonctionnaires et, singulièrement sur celui des enseignants, et, une fois encore, c’est cette volonté d’économie qui guide la construction du projet de budget et non l’évaluation des besoins éducatifs ». Les prélèvements atteignent un niveau tel que, pour le Se-Unsa, ils rendent impossible l’application de la loi Fillon. Le Se-Unsa appelle donc les enseignants à la mobilisation.
L’école doit changer
« Une école qui ne tire plus sa légitimité de grands principes sacrés doit la trouver dans l’idée de justice scolaire. Elle doit restituer un peu d’égalité dans un monde où il est impossible d’être concrètement tous égaux. Elle doit assurer le minimum au dernier de la classe. Une des questions clé serait : que fait-on des vaincus ? L’école produit des biens utiles : les diplômes. Il s’agirait de redonner un peu d’égalité dans la valeur de ces diplômes ». Le Crap – Cahiers pédagogiques publie le compte-rendu d’un débat avec François Dubet sur le modèle scolaire. Pour F. Dubet il s’agit d’en changer.
Financement des écoles privées : Une nouvelle circulaire
C’est La Croix qui le révèle. Une nouvelle circulaire sur le financement des écoles privées sous contrat a été envoyée aux préfets. Elle remplace un texte annulé en conseil d’Etat. Elle impose aux communes le financement des frais de scolarité d’un enfant scolarisé dans une école primaire privée en dehors de sa commune de résidence.
L’Etat condamné pour non scolarisation d’un enfant handicapé
La cour d’appel de Paris a condamné l’Etat pour non respect de m’obligation éducative d’un enfant handicapé annonce l’AFP.
Orientation : Faible chômage en licence pro
Les titulaires d’une licence professionnelle « se sont majoritairement insérés sur le marché du travail » affirme une enquête de l’Observatoire des formations, des insertions professionnelles, évaluations de l’université de Marne-la-Vallée. Moins d’un quart d’entre eux poursuivait leurs études un an et demi après l’obtention de la licence. Le titre serait donc davantage reconnu sur le marché du travail.
Allemagne : Le salaire parental explose
Selon l’ambassade d’Allemagne à Paris, le nouveau salaire parental crée le 1er janvier dernier, rencontre le succès. 200 000 demandes ont été déposées en 6 mois, soit la quasi-totalité des naissances. Deux fois plus de jeunes pères utilisent cette possibilité.
La classe
Le guide de scolarisation des enfants handicapés
Alors que 100 000 enfants en situation de handicap sont scolarisés dans le premier degré, l’application de la loi de 2005 reste difficile, ne serait ce que par manque de formation des enseignants. On comprend donc l’intérêt de ce « Guide pratique » proposé gratuitement par le Snuipp.
Il fait connaître la loi, le projet personnalisé de scolarisation ainsi que les structures existantes.
Guy Môquet le 22 octobre
C’était la volonté de N. Sarkozy. Le ministère de l’éducation nationale en fait une obligation pour les lycées. Le 22 octobre les enseignants devront lire la dernière lettre de G. Môquet. Le B.O. du 30 août publie une circulaire précisant le dispositif.
Les disciplines
Documentation : Sujets des épreuves orales du capes
Savoirs CDI met en ligne des sujets des épreuves orales du capes externe et 3ème voie.
Primaire : EPS à l’Ecole
Dans la série « Les bonnes résolutions qui ne coûtent pas cher », Xavier Darcos a envoyé en août un courrier aux recteurs et aux inspecteurs d’académie, leur demandant de mobiliser leur « engagement personnel, celui de (leurs) inspecteurs, conseillers pédagogiques et de l’ensemble du corps enseignant » pour que la promesse du président de la République de « doubler les heures de sport » « connaisse une première application dès septembre » notamment dans le primaire. On augmentera donc l’enseignement de l’EPS en le portant à 4 heures « dans le cadre des projets d’école » ( ?). Cet effort se poursuivra dans le cadre des activités complémentaires « proposées après la classe par les collectivités territoriales et les associations, l’USEP étant invitée à « jouer le rôle d’impulsion et d’animation qui lui est déjà reconnu ». Un effort particulier est demandé pour l’éducation prioritaire.
Pour « mener à bien ces orientations », les conseillers pédagogiques seront mobilisés pour apporter « l’aide nécessaire aux enseignants », y compris en terme de formations.
Si les mots ont un sens, on va donc assister au renforcement des moyens financiers et humains pour l’USEP, les conseillers pédagogiques vont à nouveau avoir le droit de consacrer toute leur énergie au développement de l’EPS, la formation continue va être développée. On peut rêver ? D’ailleurs, X. Darcos n’est pas dupe : il appelle à faire « aussi bien que pour les Arts Plastiques ». Quand on sait l’état des lieux faite par l’Inspection Générale dans le rapport qui vient de sortir, on ne sait pas s’il faut rire ou pleurer.
Français : WebLettres, 5 ans et plein de dents
L’association WebLettres fête son 5ème anniversaire en affichant un site rénové. Elle s’affirme comme la première communauté virtuelle de professeurs de français. Qu’on en juge :plus de 3 millions de visiteurs en 2006, 2 000 abonnés à sa liste de discussion lycée et plus de 1 000 à celle du collège.
WebLettres propose maintenant des notes de lecture, de nombreux groupes de travail (4ème, terminale, BTS etc.) ainsi que l’hébergement de blogs. WebLettres est aussi passé au papier avec la publication, en coédition avec le Cndp, de deux ouvrages collectifs. Sans publicité, le site témoigne de la vitalité, de la force et de l’avenir des communautés virtuelles.
Cinéma : 4 mois, 3 semaines et 2 jours
Alors que le film 4 mois, 3 semaines et 2 jours sort en salle, le Quai des images, site académique de Nancy-Metz, publie un site pédagogique. Il propose une brochure pédagogique d’analyse du film, prix de l’éducation nationale à Cannes..
le Cafe
Les anciens Expresso ?
Les archives complètes de L’Expresso
Le Guide pratique de rentrée
Ne manquez pas le 1er septembre la publication de notre nouveau dossier mensuel : le Guide pratique de rentrée. L’édition « enseignants » offre toutes les informations nécessaires à une rentrée réfléchie. L’édition « parents » les aidera à soutenir leur enfant et se repérer dans l’Ecole.
RSS : Le retour
Le changement de plate-forme avait mis à mal les fils RSS du Café. Celui de l’Expresso est maintenant pleinement rétabli. Vous pouvez par exemple, l’installer en Une de votre site pour afficher des informations quotidiennes sur l’éducation.
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