LE FAIT DU JOUR
Quel lycée demain ?
ÉDITORIAL
Le départ en vacances de tous les enfants
LE SYSTEME
Le CSE dénonce les suppressions de postes l Darcos, Boutin et la valse des palmes l Le budget de l’éducation en hausse de 8%
L’ÉLÈVE
4 000 jeunes privés de L.P. en Haute Garonne l La Peep pour le livret de compétences
LA CLASSE
Le Prix de l’innovation éducative récompense huit équipes éducatives
LA RECHERCHE
Les effets sociaux de l’éducation
CITOYENNETE
La Cnil met en garde l’opinion
LES DISCIPLINES
Sciences : Dysfonctionnements au Palais de la Découverte
TICE
L’enseignant et la Mashup l Journées « porteurs de projets ENT »
Le fait du jour
Quel lycée demain ?
« A quoi pourrait ou devrait ressembler un lycée en 2050 ? L’investissement nécessaire à la construction de bâtiments prévus pour durer plusieurs décennies oblige en effet à anticiper sur les évolutions que l’on prévoit ou que l’on souhaite. Dans le lycée de 2050, aura-t-on toujours besoin d’autant de salles de classes pour 30 à 40 élèves, de salles informatiques et combien, ou seulement un réseau sans fil parce que tous les élèves auront alors un portable dans leur cartable ou leur poche ? Aura-t-on encore besoin de rayons pour les livres dans le CDI ou seulement de points d’accès à des ressources numériques ? Le CDI sera-t-il toujours un centre ou sera-t-il distribué dans tout l’établissement ? » Ces questions accompagnent l’enquête du numéro 7 du Café francilien sur les nouveaux lycées en Ile-de-France.
Qui décide la construction d’un nouveau lycée ? Selon quel mode opératoire ? Avec qui ? Le Café francilien interroge les services régionaux et des architectes qui ont imaginé trois nouveaux lycées. Anne-Marie Bardi, inspectrice générale, Jean-Loup Bourrissoux, Datice de Créteil, réfléchissent à la place des Tice dans ces bâtiments du futur.
Sur le Café : Quel espace pour la classe du futur ?
Sur le Café : quand Microsoft imagine l’école du futur
N’hésitez pas à réagir sur les actualités qui vous interpellent, comme sur la plupart des articles du Café en vous rendant dans le forum correspondant (menu de droite). Pour pouvoir réagir, il faut préalablement s’être inscrit sur le site et être identifié. À très vite ! |
Le départ en vacances de tous les enfants : un devoir de justice sociale
Aujourd’hui, les vacances sont considérées comme une pratique courante accessible à tous. Les chiffres publiés par le ministère du tourisme accréditent cette vision : la France est considérée comme la première destination touristique au monde et les effets positifs dans l’économie sont importants. Pour autant ces données ne concernent pas le départ des Français en vacances et encore moins celui des enfants.
La dernière enquête a été réalisée en 2004 et les résultats n’ont été publiés que fin 2006. A priori, la situation pourrait paraître meilleure qu’en 1999 puisque que l’on a compté 74,5 % des 5 – 19 ans étant partis en vacances alors qu’ils étaient 71,2 % en 1999.
En 2004, on a donc dénombré que 8 250 000 enfants et jeunes étaient partis en vacances alors que 2 830 000 n’étaient pas partis (25,5 % de non partants). Parmi l’ensemble de ces enfants et de ces jeunes 927 500 jeunes ont bénéficié de vacances collectives (11,3 % des partants). Les séjours collectifs sont pratiqués de manière diverse selon les âges, avec toutefois une dominante des adolescents : 7 % pour les 5 – 7 ans, 23 % pour les 8 – 10 ans, 14 % pour les 11 – 13 ans, 31 % pour les 14 – 16 ans et 15 % pour les 17 – 19 ans.
Les revenus du ménage sont le facteur le plus déterminant pour le départ en vacances collectives.
Le deuxième élément déterminant est constitué par les aides : 43 % des participants déclarent avoir bénéficié d’une aide pour des séjours collectifs ; ce sont les comités d’entreprise qui sont toujours les organismes qui aident le plus au départ en vacances : 29 % d’aides des comités d’entreprise, 13 % des Caisses d’Allocations Familiales (CAF) et 5 % des collectivités territoriales.
Enfin, le niveau d’étude est le troisième facteur favorisant le départ en vacances collectives puisque 40 % des 5 – 19 ans des enfants en vacances collectives ont des parents diplômés de l’enseignement supérieur alors qu’ils ne représentent que 18 % de la population de référence.
En 1982, 66 % des ménages déclaraient avoir reçu une aide pour le départ de leurs enfants en vacances collectives. Ils n’étaient plus que 40,7 % en 2004 et la baisse des organismes financeurs est flagrante. Pour les aides des collectivités territoriales on passe de 15 % en 1982 à 6 % en 2004, pour les aides des CAF on passe de 36 % à 15 % et enfin pour les aides des comités d’entreprise on passe de 50 % à 27 % !
Si on comptait 2 800 000 enfants qui ne sont pas partis en vacances en 2004, parmi ceux-ci, 2 000 000 ne sont pas du tout partis, ni en vacances, ni en séjours courts, ni en week end.
En résumé, on peut considérer que la situation face au départ en vacances des 5 – 19 ans, en 2004, malgré un taux de départ légèrement supérieur à 1999, s’est dégradée dans la mesure où elle est plus inégalitaire. Ces inégalités reposent principalement sur une disparité importante d’accès aux aides.
Les catégories sociales les plus aisées partent encore plus en vacances et surtout l’exclusion des vacances ne touche plus seulement les catégories sociales les plus basses, mais de plus en plus les catégories sociales moyennes.
Jacques Chauvin
Ligue de l’Enseignement
Le CSE dénonce les suppressions de postes
« Ces mesures ne peuvent qu’avoir de lourdes conséquences sur l’encadrement des élèves, sur les conditions d’apprentissage dans les écoles et les établissements scolaires, les possibilités de choix d’orientation, l’accueil des jeunes en situation de handicap ou le fonctionnement des services. Comment croire dans ces conditions à la volonté ministérielle en matière de soutien et d’aide aux enfants en difficulté, d’Education Prioritaire, de réussite de tous ? ». 18 organisations siégeant au Conseil supérieur de l’éducation, FSU, SNEP, SNES, SNUIPP, SNUEP, UNSA Education, SE-UNSA, SNPDEN-UNSA, SIEN-UNSA, UNSEN-CGT, SGPEN-CGT, SUD Education, Ligue de l’Enseignement, FCPE, UNL, FEP-CFDT, SGEN-CFDT, CFDT, ont fustigé dans une déclaration commune l’annonce de 10 000 à 17 000 suppressions de postes.
« Cela fait craindre que les annonces répétées concernant le soutien et l’accompagnement scolaire après la classe, le développement du sport, des activités artistiques et culturelles à l’Ecole, si elles sont mises en place, le soient par affaiblissement des enseignements scolaires et remise en cause de responsabilités du service public d’état ».
Les syndicats ont aussi jugé la lettre de mission donnée par le président de la République à son ministre. Le Snes estime que cette lettre « ne rappelle aucun objectif chiffré, sur l’accès aux qualifications par exemple, et occulte complètement tous les enjeux de société qui ne sont pas directement liés à l’entreprise ». Pour le Sgen – CFdt, « au travers de la lettre de mission adressée au ministre Darcos, le président de la République dresse un inventaire de mesures dont les objectifs peuvent sembler louables. Mais pour l’essentiel, elle présente comme des nouveautés des dispositifs déjà existants et confirment des décisions prises sans concertation et sans études préalables. Cet ensemble d’annonces ne correspond pas aux besoins des jeunes, des familles et de la nation ».
Sur le Café :L’Expresso du 6 juillet
Darcos, Boutin et la valse des palmes
Quelle valse danse-t-on rue de Grenelle ? En mai dernier le Prix de l’éducation était décerné au film « 4 mois 3 semaines 2 jours » de C. Mungiu. Le 2 juillet, une note du directeur de cabinet de Darcos avertissait l’Inspection générale que le film ne ferait pas l’objet d’un DVD destiné aux établissements scolaires comme c’est l’usage pour le prix.
Le directeur de cabinet justifiait sa décision en évoquant « la dureté du film » et « le principe de précaution ». Selon Rue 89, c’est une intervention de Christine Boutin qui aurait fait bloquer la diffusion de ce film qui évoque l’avortement. On se rappelle que les milieux traditionalistes s’étaient déjà mobilisés en 2005 contre un sujet du bac qui évoquait aussi l’avortement.
Le 9 juillet, selon l‘AFP, le ministre décidait de « suspendre » la décision de ne pas éditer le DVD. Alors qu’il est accusé de censure, interrogé par le Café, le ministère ne souhaitait pas s’exprimer sur cette affaire.
Le budget de l’éducation en hausse de 8%
+8% pour le budget de l’éducation ! Cette décision vient d’être prise par le gouvernement allemand. Certes, le gouvernement fédéral intervient peu dans l’éducation qui dépend largement des Länder. Mais le cas allemand est représentatif d’un phénomène assez général dans les pays développés. Etats-Unis, Angleterre, Québec ont récemment relevé leur effort pour l’Ecole.
4 000 jeunes privés de L.P. en Haute-Garonne
« 4 332 élèves de la région Midi-Pyrénées, autorisés par l’Education Nationale à poursuivre leur formation en enseignement professionnel, se voient sans la moindre affectation pour la rentrée » dénonce la Fcpe de Haute Garonne.
Selon l’association de parents d’élèves, l’administration inviterait les parents à se débrouiller et à aller dans le privé. La Fcpe demande « qu’une prise en charge des parents et des élèves dans cette situation, soit instaurée immédiatement par les services de l’Etat ».
Ce n’est pas le seul motif de friction entre la Fcpe et le rectorat. Celle-ci dénonce une croissance de 8% du nombre d’élèves non affectés. « Leur nombre frôle aujourd’hui les 2000 élèves en Haute-Garonne et dépasse les 4 500 élèves sur la région (pour moins de 500 places encore disponibles). La FCPE 31 exige des services de l’Etat, la création et l’ouverture en urgence du nombre de places nécessaires pour accueillir l’ensemble des élèves autorisés à poursuivre leurs études par les conseils de classes ».
Dans une déclaration à l’AFP, le rectorat de Toulouse juge les estimations de la Fcpe « obsolètes ».
La Peep pour le livret de compétences
« La PEEP se félicite de l’expérimentation du « livret de compétences » à la rentrée 2007-2008″. L’association de parents d’élèves estime que » le « livret de compétences » ouvre la voie à une véritable réflexion sur la notation, c’est une avancée remarquable pour sortir de la notation discriminante ».
La classe
Le Prix de l’innovation éducative récompense huit équipes éducatives
Le jury des Prix de l’innovation éducative, présidé par Philippe Meirieu, a sélectionné les lauréats 2007 le 7 juillet. D’une trentaine de bons dossiers retenus dans un premier temps, le jury a distingué 4 prix et 4 mentions.
L’école élémentaire Garcia Llorca de Vaulx-en-Velin reçoit un Prix pour sa coopérative d’édition, une initiative qui développe puissamment chez les écoliers le plaisir de lire et d’écrire. Le prix remis au collège Raimu de Bandol (Var) récompense le cahier de texte électronique mis en ligne et alimenté quotidiennement par les élèves avec le soutien de l’équipe éducative. Au lycée de Gaulle de Vannes, c’est le projet « Justice – Prison » qui mobilise les élèves avec leur professeur de lettres dans une démarche qui est à la fois littéraire, citoyenne et profondément humaine. Enfin le « Prix Inter-L.P. », du lycée professionnel René Cassin de Belfort, est également reconnu pour avoir transformé les élèves de 5 lycées professionnels en critiques littéraires.
Le jury a décerné 4 mentions. Une mention spéciale à l’école élémentaire Antoine Balard de Montpellier pour sa démarche pédagogique globale, inspirée par l’œuvre de C. Freinet. Le REP Alco, collège Las Cazes de Montpellier, est récompensé pour un travail pluridisciplinaire et pluri niveaux mené avec des décrocheurs sur la question des origines. L’IME Afaser de Champigny-sur-Marne voit son projet « Lectures aux petits » récompensé. La même solidarité structure le projet « Don de voix » de l’école Fénelon de Perpignan qui voit des écoliers enregistrer des œuvres littéraires.
Initiative conjointe de la Ligue de l’enseignement et de l’association « Pour l’école », les Prix de l’innovation éducative sont destinés à distinguer et à valoriser des actions innovantes dans les domaines pédagogique et éducatif conduites par des équipes d’écoles ou de groupes d’écoles du premier degré et des équipes d’établissements ou de groupes d’établissements du second degré.
Les prix seront remis par le jury durant le Salon de l’éducation en novembre 2007. D’ici là, le Café reviendra plus longuement sur chacun de ces prix et vous invite à préparer vos projets pour les Prix 2008.
Les Prix de l’innovation éducative
La recherche
Les effets sociaux de l’éducation
Cette étude de l’Ocde se penche sur les retombées positives pour la société de l’éducation. Ainsi l’éducation a un fort impact sur la santé : plus éduquées les personnes consomment mieux les soins médicaux, ce qui a un impact important sur les coûts des systèmes de santé. Elles ont aussi un mode de vie meilleur. Enfin l’éducation fabrique de meilleurs citoyens, plus impliqués dans les affaires de la Cité.
Citoyenneté
La CNIL met en garde l’opinion
« Chacun admet aujourd’hui que l’on ne saurait continuer à agir, dans le domaine de la protection du capital naturel, sans risquer d’amputer celui-ci et de mettre en cause sa pérennité. De la même manière, s’agissant du capital représenté par notre identité, notre vie privée et la protection de nos droits fondamentaux, nous devons être conscients que les atteintes qui lui sont portées, de manière irréversible, mettent en cause sa pérennité ». Le 27ème rapport d’activité de la Cnil est doublement alarmant.
D’une part il montre les graves pressions qui s’exercent sur la Commission nationale de l’informatique et des libertés. « Alors même que notre Commission est ainsi confrontée à un accroissement considérable de son champ d’intervention, voici que son action et, dans une certaine mesure, son existence même ont été fortement mises en cause, et ce de deux manières » déclare le président de la Cnil, Alex Türk.
Un décret pris en mars 2007 a rendu plus difficile l’action de la commission. Le texte » comporte un certain nombre de dispositions qui tendent à alourdir à l’excès les procédures, à allonger les délais de réponse des administrations aux citoyens et, parfois, à limiter l’autonomie de fonctionnement de la CNIL ». Il a été suivi de restrictions financières qui concrètement ligotent ses activités.
D’autre part,la Cnil dénonce les menaces sur nos libertés. « La société de surveillance menace notre capital de protection des données et nos libertés » estime la Cnil qui évoque le développement de la biométrie et la vidéosurveillance.
Les disciplines
Sciences : Dysfonctionnements au Palais de la découverte
« Le Palais de la Découverte s’apparente à un condensé de dysfonctionnements administratifs et politiques ». Le rapport du sénateur Philippe Adnot sur le Palais de la découverte dénonce l’abandon du Palais.
Aujourd’hui 1500 mètres carrés du bâtiment sont fermées pour des raisons de sécurité. Et le financement pour remettre en état le Palais manque. Le rapport signale aussi le statut obsolète du musée.
Tice
L’enseignant et le Mashup
Le mashup c’est le « mixage » de données qui est maintenant possible grâce à Internet. Par exemple les « Pipes » de Yahoo qui permettent de récupérer des contenus venus de plusieurs sites ou encore l’intégration de statistiques dans Google Maps. Le mashup c’est en fait réutiliser des œuvres pour créer la sienne.
Evidemment le mashup heurte les enseignants, écrit Brian Lamb, université de Colombie britannique, dans le dernier numéro d’Educause. Il les invite pourtant à réfléchir davantage au phénomène.
Sur le site du Café : De l’utilité du plagiat
Journées « Porteurs de projet ENT » 5 et 6 juillet 2007
Pour la troisième année consécutive, la cellule d’animation dédiée aux espaces numériques de travail, les ENT, pilotée par le ministère de l’éducation nationale et la Caisse des dépôts et consignations, CDC, réunissait sur deux journées denses les représentants des académies et des collectivités locales engagés conjointement dans le développement d’un ENT sur leur territoire.
Le tour d’horizon des quinze projets actuellement accompagnés et le recensement des usages de plus en plus diversifiés qu’ils font naître, montre bien que l’implantation des ENT entre dans une phase de maturité. Les premières préoccupations concernant le choix et les performances des plates-formes sont largement dépassées et on se consacre maintenant à la problématique de la généralisation. Les questions portent sur à quel rythme, avec quels apports respectifs de l’Etat (académies) et des collectivités et comment induire plus rapidement la conduite du changement pour faire pratiquer l’ENT à tous. Cela ne va pas sans difficultés ni tensions et certains choix initiaux ne survivent pas à la massification, mais peu à peu une démarche émerge et des pratiques se retrouvent d’un territoire à l’autre. Les conséquences pédagogiques en sont nombreuses, notamment en ce qui concerne la formation des personnels et le dépassement du cadre de la classe dans le travail de l’élève. Elles méritent que l’on y revienne en détail, nous le ferons à la rentrée.
le Cafe
Les anciens Expresso ?
Les archives complètes de L’Expresso
Le Café en vacances
A partir du 9 juillet, le Café prend le rythme des vacances. Sauf urgence, L’Expresso ne sera plus quotidien mais hebdomadaire en juillet avant une pose de 15 jours en août.
Participer au Café ?
Il y a bien des façons d’aider le Café : lui manifester son soutien, lui apporter son obole, lui passer des informations. Il y a aussi écrire dans le Café. Si vous vous retrouvez dans les orientations du Café, si vous souhaitez participer à une aventure unique de mutualisation, contactez-nous !
Le Café en chiffres
Le Café pédagogique compte plus de 150 000 abonnés à ses différentes éditions. Au mois de mai 2007, nous avons reçu 611 728 visiteurs qui ont généré plus de 28 millions de hits.
Le Café à la carte
Si vous découvrez Le Café Pédagogique, sachez que vous pouvez recevoir chez vous, dès parution et gratuitement, « L’Expresso », le flash quotidien d’actualité pédagogique et toutes les éditions du Café pédagogique.