LE FAIT DU JOUR
L’ocde plaide pour une refonte du système éducatif français
ÉDITORIAL
Pour un code de déontologie à l’éducation nationale
LE SYSTEME
Université : le compromis est trouvé l Le cabinet ministériel l Etats-Unis les Noirs à légalité dans les universités du Sud l Afrique :la marche est longue pour l’EPT
L’ÉLÈVE
Le scandale des marchands d’angoisse l Happy slapping : 6 mois fermes l Etats-Unis : la Cour suprême rappelle le droit d’expresion des élèves mais condamne J Frederick l Cameroun : après l’Ecole
LA RECHERCHE
Réunion d’experts sur la violence scolaire
CITOYENNETE
La Défenseure des enfants critique la loi sur la récidive
LES DISCIPLINES
Primaire : Base élèves : les doutes confirmés officiellement l Agricole : un été à la ferme
Le fait du jour
L’Ocde plaide pour une refonte du système éducatif
« Selon les études récentes de l’OCDE, le système éducatif français ne souffre pas de carences majeures, mais un certain nombre de pays obtiennent de meilleurs résultats avec des ressources comparables. Pour améliorer les résultats, il faut tout d’abord pouvoir les mesurer correctement. Il existe déjà en France des indicateurs de « valeur ajoutée », qui sont rendus publics pour les lycées, mais il faudrait les améliorer et les étendre aux collèges. Lorsque ces indicateurs seront en place, il sera difficile pour les établissements scolaires de ne pas réagir aux signes de mauvais résultats ». C’est la logique du pilotage par les résultats que l’Ocde souhaite voir introduite dans le système éducatif.
Comment améliorer le système français ? L’Ocde recommande l’autonomie des établissements scolaires. « L’une des caractéristiques traditionnelles du système français est le manque d’autonomie des chefs d’établissement. Ils n’interviennent guère dans le recrutement des enseignants ou dans leur rémunération, et les programmes sont établis dans le détail au niveau national. Pour améliorer les résultats dans l’enseignement secondaire, il faudrait soit que l’inspection nationale réagisse davantage lorsque la performance d’un établissement est insuffisante, soit que les chefs d’établissement aient plus d’autonomie et soient responsables des solutions à mettre en œuvre, dans le cadre de normes nationales claires de résultats des élèves. Il est difficile de savoir quelle démarche est préférable, mais l’étude PISA de l’OCDE semble montrer que les systèmes où l’autonomie est la plus développée donnent les meilleurs résultats ».
Pour autant, l’Ocde est sceptique sur les résultats de la désectorisation. « Le libre choix de l’établissement risquerait d’aggraver le problème de la ségrégation du fait de l’avantage dont disposent les familles aisées bien informées, et de conduire à un écrémage de la part des établissements scolaires. Pour éviter ces phénomènes, des réformes profondes seraient nécessaires pour garantir que les ressources allouées aux établissements publics d’éducation s’ajustent aux choix des familles. À défaut de telles réformes, la carte scolaire devrait être maintenue ».
Enfin pour le supérieur, l’Ocde défend l’idée d’une sélection à l’entrée. « Puisque l’enseignement supérieur est déjà implicitement sélectif à de nombreux égards, il faudrait mettre en place une sélection explicite pour l’entrée à l’université. L’inscription à des cours universitaires dispensés gratuitement ne devrait pas être autorisée si l’université considère que la probabilité de réussite est très faible…. Il faudrait augmenter les droits de scolarité progressivement, mais nettement, en les fixant à un niveau proportionnel bien qu’inférieur au coût des cours. L’équité dans l’accès à l’éducation supérieure pourrait être assurée grâce à un système de prêts remboursables ».
Des aménagements qui pourraient se matérialiser bientôt. Tant est grande la similarité avec les objectifs de N. Sarkozy.
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Pour un code de déontologie à l’éducation nationale
L’éducation nationale a-t-elle besoin de médiateurs ou de règles déontologiques ? Chaque année, la publication du rapport du médiateur de l’éducation nationale offre un visage singulier de l’institution éducative.
La montée irrépressible des plaintes. En 2006 les plaintes reçues par le médiateur ont augmenté de 16% passant de 5 500 à 6 300. Un peu plus de la moitié sont déposées par des usagers de l’Ecole.
Qu’est ce qui justifie ces plaintes ? Chez les usagers, presque la moitié des plaintes concernent des problèmes d’inscription. L’autre moitié se répartit entre la contestation de décisions d’examens et la vie scolaire. Chez les enseignants, les questions de carrière, de mutation ou les problèmes financiers fournissent les trois quarts des affaires traitées par les médiateurs. On notera au passage que ni les gesticulations de Robien contre la méthode globale, ni la réflexion sur la carte scolaire ou le service minimum n’encombrent le service du médiateur. On note environ 70 saisines pour la carte scolaire pour la totalité du pays. Les usagers de l’Ecole ne sont pas mobilisés sur ces terrains.
Pour les usagers ou les personnels de l’Ecole, la plupart des plaintes sont en fait liées au climat scolaire. « Les tensions dans l’Ecole ne disparaissent pas » affirme Jean-Marie Jutant, médiateur national. « Il suffirait de peu de choses pour améliorer l’Ecole », continue-t-il. « Un peu moins d’agressivité, un peu plus d’écoute ». Car la plupart des saisines proviennent d’usagers ou d’enseignants qui n’ont pas reçu dans l’institution les réponses à leurs questions.
Cet avis de J.-M. Jutant est corroboré par un récent rapport de l’inspection générale sur l’accueil dans les services académiques. Il montre que partout l’accueil n’est pas une priorité pour l’administration. Il n’est pas rare que l’administration ne réponde pas à l’usager, qu’elle ne justifie pas sa décision, voire qu’elle piétine les droits des usagers. Il n’est pas rare non plus que des propos blessants soient utilisés entre profs et élèves, entre chef d’établissement et parent, entre hiérarchie et enseignant.
Un chantier en panne. Pour débloquer cette situation l’ancien médiateur, Jacky Simon, avait recommandé la rédaction d’une charte éthique à l’image de celle des policiers ou de telle ou telle autre profession. Si la charte ne suffit pas à modifier le climat scolaire, elle est une condition nécessaire pour que chacun sache quels sont ses droits. Elle peut protéger l’élève et les familles en les précisant. Elle est aussi une protection pour les enseignants qu’elle amène à réfléchir à leur rôle et à leur posture dans l’institution. Elle seule pourrait casser une culture professionnelle qui use largement du mépris.
Or il faut bien dire que ce chantier est en train de s’enliser. La « charte de dialogue entre l’élève, le parent et le professeur » voulue par J. Simon, ne sera pas réalisée par la Dgesco. La charte de déontologie est maintenant officiellement abandonnée. Jusqu’à quel volume de plaintes ?
Sur le Café le rapport su r l’accueil dans les académies
Université : Le compromis est trouvé
« La concertation a permis des avancées mais le texte doit encore s’améliorer » écrit le Sgen -Cfdt. De fait le projet de loi a été revu et les points de friction supprimés. Ainsi la sélection à l’entrée au master est repoussée à un autre texte. Les universités seront concernées également par le texte. Le conseil d’administration sera élargi.
Le cabinet ministériel
Le cabinet de X. Darcos est constitué. Dans son équipe, sa femme, Laure Darcos, est chef-adjointe du cabinet.
http://www.education.gouv.fr/cid2534/les-membres-du-cabinet.html
Etats-Unis : Les Noirs à égalité dans les universités du sud
Pour la première fois, les « noirs » sont équitablement représentés dans les universités du sud des Etats-Unis. Alors qu’ils représentent 19% de la population des 16 états du sud, ils font 21% des étudiants.
Afrique : La marche est longue pour l’EPT
« Nos pays, tout en partageant le même engagement, se situent à différents niveaux de réalisation de cet objectif”. Les 23 pays africains réunis à Bamako n’ont pas réussi à signer un accord sur la suppression des frais d’écolage et l’éducation pour tous (EPT) en 2015.
Bac : Le scandale des marchands d’angoisse
« Une dernière nouveauté bénéficiera à l’ensemble des candidats au baccalauréat : les lycéens pourront consulter très facilement et gratuitement leurs résultats sur le site internet du ministère de l’Éducation nationale ». Xavier Darcos était fier d’annoncer cette nouveauté le 6 juin. C’était sans compter avec la voracité de certaines académies. Et le retour d’une pratique que le Café avait dénoncée et que l’on espérait disparue cette année.
La Fcpe, le Se-Unsa et le Snes ont appris le 27 juin que certaines académies avaient décidé de repousser la date de communication des résultats au 3 juillet afin de permettre à des entreprises privées de vendre le résultat avant son affichage. Le Se-Unsa cite nommément Dijon, Versailles et Nantes. L’information serait vendue 3 euros.
La Fcpe a découvert un autre trafic. Dans plusieurs académies, ces entreprises ont obtenu le numéro de téléphone des candidats et leur enverront des messages pour les inciter à consulter sur leur site payant les résultats.
La Peep, la Fcpe, le Snes et le Se-Unsa ont demandé au ministère de stopper ces pratiques. Selon l’AFP, le ministre a donné des instructions aux rectorats pour que les élèves aient accès aux résultats en même temps sur le site gratuit du ministère et sur les sites payants.
Happy slapping : 6 mois fermes
Le tribunal de Versailles a condamné à 1 an de prison dont 6 mois fermes le lycéen majeur qui avait filmé avec son téléphone portable l’agression d’une enseignante à Porcheville (91). L’agresseur a été condamné à 1 an.
Cette agression a joué un rôle dans la loi du 5 mars 2007 qui pénalise l’enregistrement d’infractions. Un dispositif qui peut s’avérer liberticide.
Etats-Unis : La Cour suprême rappelle le droit d’expression des élèves mais condamne J. Frederick
Jusqu’où peut s’afficher la liberté d’expression des élèves ? L’affaire Morse vs Frederick vient de s’achever devant la Cour Suprême américaine. Enjeu du débat : une banderole de 4 mètres proclamant « Le cannabis plaît à Jésus » (Bong Hits 4 Jesus).
Mme Morse est le principal d’un lycée de Juneau en Alaska. Elle est poursuivie par un ancien élève, M. Frederick, renvoyé pour 10 jours en 2002 pour avoir mis en place la banderole hors de l’établissement mais juste devant lui. Celui-ci estime que sa liberté d’expression a été bafouée et réclame un dédommagement.
La Cour justifie la sanction donnée par le lycée estimant que la banderole faisait l’apologie d’une drogue illégale mais rappelle que les élèves bénéficient d’un droit d’expression y compris en matière politique ou sociale.
Sur le Café : rappel des faits
Cameroun : Après l’école…
« Annette Ntsama, huit ans, et élève à l’école publique de Deido court de gauche à droite à la recherche des clients » écrit le Cameroon Tribune. « Une petite assiette de safous et de plantains grillés à la main, elle tente d’introduire sa marchandise à travers la vitre des taxis qui stationnent au lieu dit Ises ». Comme d’autres enfants, dès que l’année scolaire est terminée , elle doit gagner ses frais d’inscription pour l’année prochaine.
La recherche
Réunion d’experts sur la violence scolaire
Comment faire des écoles des endroits sûrs ? Quel rôle la société civile et les médias peuvent-ils jouer pour que les écoles deviennent des lieux sans violences ? Que faire pour en finir avec la violence ? Ces thèmes réuniront du 27 au 29 juin à l’Unesco des experts du monde entier pour faire le point sur la violence scolaire.
On notera la participation d’Eric Debarbieux. Des collégiens de Jean Jaurès à Villepinte présenteront des scénettes sur la violence quotidienne.
Sur le Café : « Je suis pessimiste » E. Debarbieux
Citoyenneté
La Défenseure des enfants critique la loi sur la récidive
C’est en s’appuyant sur la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), un texte adopté par la France, que Dominique Versini, défenseure des enfants, demande des « aménagements » du projet de loi sur la récidive.
« Le texte prévoit que, pour certains crimes et délits, en 2ème récidive, un mineur de plus de 16 ans devra être jugé comme un majeur. Or, la CIDE stipule qu’un mineur doit toujours pouvoir bénéficier d’une justice adaptée à son âge. Par conséquent, il convient de maintenir les dispositions actuelles qui permettent au juge de décider au cas par cas d’écarter l’excuse atténuante de minorité en fonction de la gravité des faits et de la personnalité du mineur » estime Mme Versini.
Elle demande également que les peines minimales de prison ne concernent que les mineurs ayant fait l’objet d’une sanction pénale et non d’une sanction éducative.
Les disciplines
Primaire : Base élèves : Les doutes confirmés officiellement
« Une fois les données centralisées, rien ne nous garantit qu’il n’en sera pas fait un autre usage que celui affiché initialement » s’inquiétaient des instits. Base élèves est une base de données nationale et centralisée, recensant les informations personnelles des élèves de la maternelle au CM2. Les données saisies concernent les besoins éducatifs, l’état civil de la famille, l’origine géographique et la nationalité de l’enfant. C’est évidemment les dernières informations qui inquiètent. Des enseignants craignent que la base, qui est accessible aux communes, soit utilisée pour traquer des sans papiers. La sécurité de la base avait été mise en défaut par un collectif breton début juin : le mot de passe d’entrée était très transparent.
Ces doutes sont confirmés par le ministère lui-même. Publiée par Le Monde, une circulaire en date du 15 juin reconnaît que la base n’est pas sécurisée. « Suite à un certain nombre d’informations publiées sur INTERNET », écrit le ministère, « il est possible que la sécurité de l’application BE1D soit menacée. Pour faire face à cette situation et limiter les risques quant à la confidentialité et à l’intégrité des données gérées par BE1D, il convient de mettre en place au plus tôt des mesures préventives ».
Saisie, la Cnil « a interrogé le Ministère sur les modalités exactes selon lesquelles cette information (la nationalité de l’élève) est exploitée ainsi que sur la nomenclature des nationalités utilisée ». Ce communiqué confirme les craintes sur l’utilisation de la base hors d’applications éducatives.
La Fcpe exige « que ce fichier ne contienne que des données utiles à la scolarité des enfants et qui ne soient pas consultables par des tiers ».
Sur le café : L’Expresso du 8 juin
Agricole : Un été à la ferme
« Vous ne savez pas où partir cet été ? Partez à la campagne ». Le slogan est bien trouvé et le voyage rapide. La campagne c’est SimAgri, un jeu en ligne qui simule la gestion d’une exploitation agricole.
On peut élever des cochons ou encore moissonner ses champs de blé. Sim Agri propose 8 espèces animales, 16 types de cultures, 40 matériels agricoles et fait intervenir la météo. Le biocarburant vient d’entrer dans SimAgri.
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