François Jarraud
Bréal banalise le manuel électronique
Surprise pour les profs d’histoire-géo. Les spécimens des nouveaux manuels d’histoire et de géographie de 1ère générale n’encombrent pas le sac : ils ne pèsent que quelques grammes. Si les manuels élèves restent sur papier, Bréal a décidé de distribuer les spécimens directement sous forme électronique, une première pour l’édition scolaire française.
« Il s’agit d’abord de diminuer les frais d’envoi et d’impression, et de mieux respecter l’environnement en faisant moins appel au papier » a déclaré au Café l’éditeur. Mais il s’agit aussi pour lui de se positionner sur un média innovant.
L’innovation est volontiers mise en avant dans cette maison qui vante son indépendance. « Il faut cesser de penser le monde en opposant les lycéens et les étudiants aux autres lecteurs » déclare l’éditeur. « Au contraire, on peut, en décloisonnant l’édition scolaire, réconcilier autour de thèmes fédérateurs et motivants les programmes scolaires et l’entraînement avec le plaisir de la lecture. L’apprentissage n’en sera que plus stimulant (et donc plus efficace) : pour les élèves évidemment, mais aussi pour un public beaucoup plus large ». Et il est vrai que Bréal a su publier des livres qui sont à la fois des manuels et des ouvrages grand public comme « L’Antimanuel de philosophie » de Michel Onfray.
Mais c’est un autre saut que manifeste la sortie au format pdf des spécimens. C’est prendre le risque du piratage et surtout celui d’une évolution du métier d’éditeur scolaire. Sésamath qui a publié des manuels scolaires électroniques a montré l’intérêt d’une rédaction collective des manuels. La numérisation complète devrait faire évoluer les relations entre enseignants et éditeurs et peut-être le métier même d’éditeur.
Second Life : Un nouvel espace éducatif ?
« Nouveau temple de la consommation virtuelle ? Nouvel Eldorado pour la pornographie et les jeux d’argent ? Nouveau délire schizophrénique d’une jeunesse en mal de paradis artificiels ? C’est l’image que la presse écrite française renvoie de ce nouveau monde et c’est en partie exact, mais pendant que nous lançons nos anathèmes bien-pensants, le monde éducatif anglo-saxon investit massivement ces nouveaux territoires et commence à en explorer les potentialités ». Second Life peut-il devenir un espace éducatif ? Daniel Dalet, professeur d’histoire-géographie, est parti explorer ce nouvel espace.
Il a pu constater que Second Life accueille déjà plus d’une centaine d’institutions éducatives, pas uniquement nord-américaines. Un premier colloque sur les usages pédagogiques.
Pour D. Dalet, « contrairement au Web que nous connaissons, la potentialité éducative de l’outil réside donc, non pas dans la création et la mise à disposition de bases documentaires, mais dans la communication en direct et la modélisation 3D. Tout est à imaginer : un débat d’ECJS sur une plage, un lycée reconstitué avec des journées « portes ouvertes » et un accueil personnalisé, des cours, du soutien scolaire, des échanges linguistiques, des jeux de rôle historiques, etc ».
http://histgeo.ac-aix-marseille.fr/a/dda/d016.htm
Du bon usage des ENT
« J’utilise surtout les outils administratifs comme la prise des absences, des notes, le cahier de texte… mais aussi des outils de communication comme la messagerie et le forum. Je complète le cahier de texte pendant la séquence de cours, quand j’ai un petit moment à moi, par exemple lorsque les élèves sont en autonomie. Je pense qu’il est beaucoup plus facile et utile de compléter un cahier de texte électronique qu’un cahier de texte papier car tous mes cours sont informatisés donc je fais un « copier-coller » et mes cours se retrouvent presque entièrement sur l’ENT et sont ainsi accessibles aux élèves et aux parents ». Karine Iorio et Dominique Zahnd sont professeures de SVT. Elles témoignent sur Educnet de leur utilisation de l’ENT (espace numérique de travail).
Si l’une utilise un cahier de texte électronique comme vecteur avec les élèves et les parents, l’autre lance des énigmes sur des forums électroniques. « Le forum constitue l’une des innovations importantes apportées par l’ENT. Nous avons lancé notre premier forum pour préparer un cours de première S sur l’origine du Système solaire. La question était posée sous forme d’énigme, et les élèves ont eu comme consigne, en guise de travail à faire à la maison, de participer à ce forum pendant les 3 à 4 jours qui suivaient ».
Tice et innovation pédagogique en Ile-de-France
Les enseignants restent encore, dans leur majorité, relativement peu utilisateurs des TIC dans la classe. Poids des préparations nécessaires, inquiétude face à des procédures et des matériels sophistiqués, manque d’envie de changer des habitudes dont on pense qu’elles ont fait leurs preuves, les raisons invoquées sont multiples… Le développement de nouveaux logiciels, plus faciles à prendre en main, des ressources facilement accessibles et associées à des fiches d’usage directement exploitables, des témoignages d’expérience vécues, un accompagnement par des personnes ressource sont autant de leviers qu’il faut continuer à développer et à faire agir. Pour aller dans ce sens, le nouveau numéro du Café francilien donne quelques éclairages de la troisième édition de la manifestation régionale Intertice qui s’est tenue à la cité des sciences et de l’industrie le 4 avril, à partir des thèmes qui y ont été débattus : les plates-formes ENT, le tableau numérique interactif et le B2i.
Quand le portable change la classe
« En troisième, nous travaillons sur la musique concrète : je fournis plusieurs sons et je demande aux élèves de les morceler,les tordre, les éclater,les retourner, les détruire,leur appliquer des effets, bref de les maltraiter avant finalement de les monter à nouveau pour créer une œuvre courte… Je suis toujours étonnée de ce qu’ils sont capables de faire… Après 3 ou 4 séances nous avons 25 fichiers à écouter, anonymement. Et là je peux vous dire que la classe écoute ! ». Ce témoignage d’Anne-Françoise Delorme, professeur d’éducation musicale à Saint-Paul-lès-Dax (40) est extrait d’En Connexion, la revue qui soutient l’opération Landes interactives du Conseil général des Landes.
Rappelons que le département a doté tous les collégiens de 4ème et 3ème d’un ordinateur portable. Le numéro 5 d’En Connexion rend compte des usages en EPS, en langues anciennes et en arts plastiques. Les reportages ne parlent pas la langue de bois. On y lit de l’enthousiasme pour l’opération mais aussi les difficultés. Et on se retrouve, comme dans cet extrait, dans l’atmosphère impalpable de la classe.
Le site de l’opération
http://www.landesinteractives.net/
Dans le Café le colloque de 2006
http://www.cafepedagogique.org/dossiers/landes06/
Dans le Café, le colloque de 2004
http://www.cafepedagogique.org/dossiers/landes04/index.php
Google ne fera plus de pub pour les sites de plagiat
A-t-on le droit de punir des entreprises légitimes ? C’est la question que posent les entreprises spécialisées dans la vente de dissertations et de devoirs après l’annonce par Google du bannissement de leurs publicités.
Si ces entreprises restent discrètes en France, elles ont pignon sur rue sur Google USA et Google UK. Ce 23 mai une recherche avec le mot dissertation les affiche en haut de l’écran. Aussi, selon BBC News, la mesure a été annoncée avec soulagement par les universités britanniques.
http://news.bbc.co.uk/1/hi/education/6680457.stm
Sur le Café : Que faire face à la triche ?
Le ministère clôt la liste Tpe
« Les Tpe ne semblent plus aujourd’hui nécessiter une liste spécifique ». Le ministère annonce la fermeture à la fin de l’année scolaire de la liste de discussion qui accompagnait la mise en place des Tpe. Ses animateurs soulignent la réduction du nombre des messages. Elle compte pourtant environ 1300 abonnés.
http://www.educnet.education.fr/listes_educnet/tpe-tice.htm