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FJ- Quels usages faites-vous de l’informatique ? FB- Les TIC présentent un double avantage : d’abord de fortement motiver les élèves (impression de faire un travail sérieux, de qualité), mais surtout de permettre de finaliser et de valoriser un projet d’écriture (mise en page, édition, mise en ligne). La principale utilisation consiste en la saisie par les élèves, sur traitement de texte, des différentes productions d’écrits en Français, mais aussi dans toutes les autres disciplines (compte-rendu, articles, problèmes, dessins…). Un autre domaine d’utilisation est constitué par l’utilisation de logiciels éducatifs (autonomie, remédiation, pédagogie différenciée). Tous les logiciels du commerce ne présentent pas le même intérêt et le choix n’est pas plus facile que celui d’un manuel scolaire ! Je citerais néanmoins Mobyclic (éditions Milan), qui paraît chaque mois et qui permet une utilisation autonome sur des sujets d’actualité, des dossiers thématiques et les langues étrangères (la version pour les plus jeunes : Toboclic est aussi très bien structurée). Le traitement de l’image (scanner, appareil photo numérique, tablette graphique et logiciels de traitement d’image), ainsi que le traitement du son (enregistrement, conversion…) complètent harmonieusement toute production informatique. Enfin l’utilisation d’Internet permet des recherches ponctuelles (sites sélectionnés à l’avance par l’enseignant) et la communication par e-mail. Chaque élève a créé sa BAL grâce au site http://www.laposte.net et peut la consulter à l’école. Depuis la création du site Internet de l’école (printemps 2002), une nouvelle dynamique est apparue : toute production faite sur ordinateur peut être adaptée au format html et mise en ligne. Le site devient alors le point de convergence des projets de classe (s’il est mis à jour régulièrement). Il peut devenir fédérateur et inciter au travail d’équipe (partage des compétences). Tous les enfants n’ont pas accès à l’ordinateur à la maison, encore moins à Internet. L’école devrait jouer un rôle de démocratisation de cette connaissance. Tout comme elle le joue pour l’accès aux piscines et l’apprentissage de la natation. Certains enfants n’iraient jamais dans l’au sans l’école. De même certains enfants ne toucheraient jamais un ordinateur sans l’école. L’enjeu des TICE à l’école doit être étroitement lié à celui fondamental de la maîtrise de la langue, car il peut en être un précieux auxiliaire. FJ- L’école est bien équipée ? FB- Dans ma classe un PC avec accès Internet et deux anciens 486, permettent de faire de la saisie de texte. Ponctuellement des élèves ayant terminé une tâche peuvent utiliser l’ordinateur de façon autonome (logiciels, messagerie électronique, Internet). La présence d’une aide-éducatrice (encore pour cette année scolaire !) et d’un coin Informatique (4 PC) dans notre BCD, permet de travailler par groupe et d’initier dès la maternelle les enfants au maniement de la souris, du clavier, du traitement de texte… FJ- L’informatique a-t-elle fait évoluer votre pédagogie ? FB- L’ordinateur n’est qu’un outil supplémentaire au service de la pédagogie. Mais sa maîtrise demande forcément un apprentissage spécifique (comme tout autre outil pédagogique). La mise en marche, l’ouverture d’application, la connaissance des commandes et du vocabulaire de l’informatique… et surtout la lecture des informations sur un écran d’ordinateur. Quelques leçons sont nécessaires pour expliquer les fonctionnalités de l’ordinateur et des logiciels. Mais surtout il faudra former les enfants à un nouveau type de lecture, de prise d’indices et de traitement de l’information. Les retours en arrière, les recours au sommaire ou à d’autres repères, au lexique, à un dictionnaire, la permanence du texte, sa manipulation et les autres gestes liés à la lecture d’un livre sont différents, sont spécifiques avec des documents informatiques. Mais un changement plus important induit par les TICE concerne l’enseignant. L’ordinateur m’a permis de mettre en forme des documents pédagogiques qui correspondaient plus à mes attentes, notamment au niveau des évaluations des élèves ou des situations-problèmes. L’ordinateur permet un archivage plus efficace. Internet est aussi un formidable outil de formation, d’enrichissement culturel et professionnel. De nombreux sites donnent accès à des ressources documentaires pour les élèves mais aussi pour le maître. La possibilité d’échanger sur les pratiques de classe aide à se renouveler, à évoluer. Cela permet aussi de désenclaver les écoles isolées. L’école où j’enseigne (Nord de la Meurthe et Moselle) se trouve à 120 km de Nancy, ce qui génère beaucoup de difficultés pour accéder au ressources culturelles ou de formation. Grâce à Internet, je communique avec d’autres professionnels qui se trouvent à Paris ou ailleurs… Franck Bonilavri Propos recueillis par François Jarraud |
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