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« Le fait d’être confronté à la grande difficulté scolaire est un facteur de changement pour huit enseignants sur dix ». L’étude de Chi-Lan Do sur « les représentations de la grande difficulté scolaire par les enseignants » publiée dans un Dossier de la DEPP (ministère) met l’accent sur l’identité commune des enseignants du primaire et du secondaire confrontés à ce problème.
S’agissant d’enfants qui ont entre 6 et 15 voir 16 ans, les enseignants sont d’accord pour juger que l’origine de la difficulté provient d’abord de l’environnement de l’enfant, puis de l’organisation du système éducatif et enfin , pour 1 prof sur 10, de l’élève lui-même. « Dans leur ensemble, les enseignants désignent comme principal facteur environnemental l’absence d’intérêt des familles ; parmi les causes liées à l’organisation du système scolaire, l’absence de prise en charge des élèves en grande difficulté leur paraît la plus préjudiciable, tandis que le manque de bases solides est perçu le plus déterminant chez l’élève à l’origine de sa propre difficulté scolaire. »
Un autre trait commun est de repousser le problème avant le niveau d’enseignement du professeur. « 82,9 % des professeurs de collège affirment que par expérience, il leur semble que c’est avant l’entrée au collège que les problèmes liés à la grande difficulté scolaire peuvent être le mieux traités ; leur donnant implicitement raison, 45,8 % des professeurs des écoles désignent l’entrée en grande section de maternelle. »
Que faire face à la grande difficulté scolaire ? 84% des profs de collège, 62% des profs des écoles ne croient pas que le redoublement soit une solution. Neuf profs sur dix croient en l’efficacité du soutien individualisé et en l’aide au travail personnel. Mais 3 profs des écoles sur 4 citent le Rased (réseau d’aide) alors que 2 profs de collège sur 3 mentionnent l’orientation précoce dans des structures particulières. Il faut dire que « la prise en charge collective de la grande difficulté scolaire nécessite un travail de concertation loin d’être habituel sur le terrain » souligne Chi-Lan Do. Ainsi si les professeurs des écoles recherchent systématiquement l’aide du Rased, les enseignants de collège se tournent vers le professeur principal (68%) ou les parents (50%). Les profs sont demandeurs de formation, voire de « méthodes qui marchent » ou de « trucs ».
Ce désarroi et cet isolement se retrouve dans le dernier grand enseignement de cette enquête. Selon C.-L. Do, les professeurs se diviseraient de façon identique entre le primaire et le secondaire, en trois groupes de poids identique. Il y aurait « ceux qui éprouvent un sentiment de « combativité et de défi » (33,5 % des professeurs des écoles, 30,1% des professeurs de collège) face à un phénomène qu’ils jugent le plus souvent inacceptable et qui les conduit à ajuster leur niveau d’exigence en modifiant leurs méthodes et pratiques ou leur relation à l’élève ; ceux qui mettent en avant leur « sens du devoir et souci d’équité envers l’élève » ; ceux qui ressentent une impression « d’impuissance, isolement ou fatalisme » (29,6 % des professeurs des écoles, 33,1 % des professeurs de collège) devant un phénomène perçu comme inéluctable et ont davantage tendance à baisser leur niveau d’exigence. » Les représentations de la grande difficulté scolaire par les enseignants, année scolaire 2005-2006, les Dossiers évaluations et statistiques – DEPP – N°182. Mars 2007. |
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