F. Jarraud Les procédures Quelles règles affectent les élèves de la 6ème à la terminale ? Le ministère éclaire le processus de décision et les droits des parents. Les chiffres Chirac veut créer un service public d’orientation Au collège Un DVD pour le « Passage au collège » En 13 minutes, il s’agit de dédramatiser le passage du CM2 au collège et de le rendre plus transparent. Le film conseille également les parents sur l’aide qu’ils peuvent apporter à leur enfant, par exemple pour le suivi des devoirs. Justement dans le film on voit des profs, des personnels éducation nationale, des élèves mais pas de parents dans le collège. Tout au plus les aperçoit-on à la porte de l’école primaire. C’est bien là où est le problème… Pour autant ce film est loin d’être inutile. Il peut permettre d’amorcer la discussion entre enseignants et parents. Il ne suffit évidemment pas à briser les murs. Le DVD sera envoyé à tous les directeurs d’école primaire parisiens. Après la troisième Le dossier du Café Un ouvrage pour l’orientation en 3ème Signalé comme « le premier ouvrage de découverte des métiers pour les collégiens », « Des métiers, mon métier » est à coup sûr un outil qui séduira les jeunes. Ce gros ouvrage (336 pages) fait découvrir pas moins de 140 professions. Et pour cela il s’appuie sur autant de témoignages vivants, agréables à lire et remarquablement mis en pages. Ainsi le collégien fait la connaissance de Tasmine, interprète, suit son parcours et découvre les avantages et inconvénients du métier. Il s’interroge sur les qualités requises. L’ensemble est réellement attirant et accessible. A l’essai, les jeunes s’emparent facilement du livre. Malheureusement il faut aussi signaler quelques faux pas. D’abord dans la sélection des métiers. Certaines professions sont absentes alors qu’elles occupent des milliers de personnes et font rêver les enfants, comme par exemple les chauffeurs de poids lourds. Inversement on est désagréablement surpris de voir figurer des métiers qui n’en sont pas. C’est le cas par exemple pour le député européen ou le maire-adjoint. Comment ensuite expliquer aux jeunes les rouages démocratiques ? Mais plus fondamentalement l’ouvrage ne facilite que très indirectement une découverte de sa personnalité par le jeune au bénéfice d’une découverte des métiers qui est peut-être trop précoce. Enfin la dimension scolaire (les résultats exigés) est absente. Même s’il manque encore un véritable guide de l’orientation pour les collégiens, cet ouvrage reste un outil pratique et appréciable qui a parfaitement sa place dans les CDI. Quel lycée choisir ? En seconde Les brochures de l’Onisep L’orientation en seconde, un moment difficile Deux articles concernent l’orientation en fin de seconde. Le premier, rédigé par Sévane Ananian, Alice Bonnaud, Aurélie Lambertyn et Marie-Noël Vercambre, met en évidence trois facteurs pilotant l’orientation : les résultats scolaires, le sexe et la catégorie socio-professionnelle. Plus que les résultats scolaires en général, le niveau en maths reste le facteur déterminant de l’orientation. Il pilote l’entrée en S, ce qui peut paraître logique, mais détermine également le choix de la filière L. Aucune autre discipline n’a cette importance. La catégorie sociale a aussi son importance : « à résultats scolaires et autres caractéristiques comparables, les enfants de cadres, d’enseignants, mais aussi de parents exerçant une profession intermédiaire s’orientent davantage vers une première générale que les enfants d’ouvriers, d’agriculteurs ou de personnes inactives » . Des différences apparaissent aussi selon le niveau de diplôme des parents et même le type de famille. « Toutes choses égales par ailleurs, le fait d’être enfant unique s’avère favoriser l’accès en première générale. À l’opposé, les élèves en situation familiale atypique (ne vivant avec aucun de leurs parents) ont moins de chances de poursuivre leur second cycle dans l’enseignement général ». L’article propose un intéressant graphique qui rend visibles les critères d’orientation. Un document qui mériterait de circuler en salle des profs. Le sexe ne joue que modérément sur l’arbitrage entre général et technologique mais » se manifeste plus nettement au niveau du choix de la série… Ce critère sera prédominant dans l’enseignement technologique ». Entre STI et STT la part des jeunes filles varie de 7 à 61% ! Comment dès lors s’étonner du vécu douloureux de cette orientation. Un second article, rédigé par Jean-Paul Caille, met en évidence de fortes inégalités devant la perception de l’orientation. L’orientation est plus contrainte que voulue pour 4 jeunes sur dix. Ainsi si 14% des enfants de cadres estiment que la décision d’orientation était injuste, ce taux monte à 26% et 22% pour les enfants d’employé de service ou d’ouvrier. « Si près de 60 % (des jeunes) sont satisfaits de l’aide apportée par leurs parents, moins de la moitié estiment avoir été bien informés par les professeurs et les conseillers d’orientation. En cas de refus d’un vœu d’orientation, un jeune sur trois juge que la décision du conseil de classe était injuste… La perception de l’orientation est plus critique lorsque les jeunes ont été orientés en dehors de la voie générale. En particulier, le sentiment d’injustice et les problèmes d’offre scolaire sont sensiblement plus fréquents parmi les lycéens professionnels et technologiques ainsi que les sortants ». Le sentiment d’injustice a aussi une dimension ethnique. » Exprimé par 24 % d’immigrés contre seulement 17 % des jeunes de familles non immigrées, (le sentiment d’injustice) grimpe à 30 % parmi les enfants d’immigrés originaires du Maghreb et à 28 % parmi ceux originaires d’Afrique subsaharienne. En revanche, il atteint seulement 15% parmi les jeunes dont les parents viennent du Portugal ou d’Espagne ». Toutes ces données montrent l’importance d’un renforcement de l’éducation à l’orientation. Quel métier choisir ? Le Dico des métiers
« J’sais pas quoi faire… » La très grande majorité des jeunes arrivent au lycée ou en 3ème sans avoir une idée construite de métier et c’est d’ailleurs peut-être préférable. Le « Dico des métiers » publié par l’Onisep peut les aider à se fabriquer une orientation. Bien sur on y trouve un classique dictionnaire où les métiers, proposés en ordre alphabétique, d’accessoiriste à zoologiste, sont présentés brièvement avec la voie scolaire adéquate après la 3ème. Mais le principal intérêt de l’ouvrage c’est d’offrir une sélection par goût. « Je me sens proche de la nature », « le sport est ma passion », « j’ai le sens du contact, « je suis fort en langue ». Chaque affirmation renvoie à une sélection de métiers et de formations. On peut ainsi progresser sur le chemin ardu de l’orientation. A noter que l’ouvrage est disponible gratuitement en ligne, sous une forme interactive, sur le site de France 5 éducation. Qu’est devenue la génération 2001 ? Mais le taux de chômage varie fortement selon la formation. En tête, les formations courtes de santé (infirmière, assistante sociale) n’affichent que 2% de chômeurs et ont une rémunération équivalente à celle des jeunes sortant d’une école de commerce (13% de chômage) ou de maîtrise (13%). Si pour les formations universitaires le taux de chômage est inversement proportionnel à la durée des études (docteurs 9%, licenciés 11%), il est particulièrement faible pour les formations professionnelles. 9% des détenteurs d’un BTS sont au chômage (7% seulement pour un BTS industriel). Les licences professionnelles s’insèrent correctement sur le marché de l’emploi : 9% contre 12% pour les licences générales avec un salaire supérieur (1400 euros contre 1300). Des données à nuancer selon les formations précisément suivies. L’accès aux emplois de cadre se referme : en dessous de bac +5, il est difficile d’y accéder : 90% des sortants d’école d’ingénieur sont cadres, 68% des titulaires de DEA et DES, 36% seulement des titulaires d’une maîtrise. Les perspectives d’emploi d’ici 2015 Sur la même période certains métiers devraient voir leurs effectifs diminuer : c’est le cas particulièrement des employés administratifs (mais pas des employés de commerce). Certaines branches connaîtront une croissance assez forte : informatique, études et recherches, ingénieurs, services aux particuliers, etc. Les besoins de main d’œuvre devraient être inférieurs aux sorties du système éducatif et donc il n’y aura pas de pénurie de jeunes. Mais le niveau de formations supérieures devra être plus important : l’étude montre branche par branche la répartition des emplois créés par niveau de formation. Seuls l’agriculture, le bâtiment, la mécanique l’hôtellerie, les services aux particuliers continueront à embaucher à des niveaux bas de qualification (inférieurs au bac). Ce ne sera plus le cas en commerce ou en gestion administration par exemple. L’autre étude, réalisée par GeoLabour apporte une vision géographique de cette évolution. Pour elle la formation sera « le nerf de la croissance ». Maisles besoins varieront fortement d’une région à l’autre, principalement aux dépens de la France du nord. Une étude plus sommaire Cette étude de la DEP (ministère de l’éducation nationale) tente de prévoir les besoins en effectif et en formation pour 2015. Premier enseignement : même en partant d’une hypothèse assez optimiste (taux de croissance de 2%), le nombre de jeunes sortant de formation (680 000) sera nettement supérieur aux emplois offerts (594 000). Malgré les départs en retraite massifs, le chômage se maintiendra donc à la hauteur de 7,4% en 2015. Surtout l’étude permet d’évaluer les besoins de formation par niveau de diplôme. « Il est possible, grâce à cette étude, d’indiquer les domaines qui recruteront le plus de jeunes sortant du système éducatif : commerce, santé-action sociale, bâtiment-travaux publics, services aux particuliers, enseignement-formation, hôtellerie-restaurationalimentation, gestion-administration, et à quels niveaux de diplôme. Si certains domaines ont des besoins dans tous les niveaux de diplôme, d’autres sont davantage centrés sur quelques niveaux : niveaux élevés : études-recherche, enseignement- formation, informatique, banque assurances, fonction publique-professions juridiques ; niveaux inférieurs au baccalauréat : bâtiment- travaux publics, mécanique-travail des métaux, services à la personne, hôtellerie-restauration-alimentation ». Sommaire du guide des parentsPhilippe Meirieu nous invite à construire
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