Depuis la fin des années 1990, des entreprises et des associations mais également des enseignants offrent aux écoliers, aux collégiens ou aux lycéens, des services d’accompagnement à la scolarité utilisant les TIC et notamment des services en ligne. On peut citer les entreprises privées Paraschool ou Maxicours, mais également des regroupements d’enseignants organisés en association comme Sesamath ou en entreprise comme Webphilo. – l’assistance en ligne est une solution en principe peu coûteuse car elle permet des économies d’échelle, ce qui n’est pas possible avec les autres dispositifs comme, par exemple, le cours particuliers ou l’accompagnement en petits groupes ; Les collectivités territoriales sont naturellement sollicitées pour financer de tels services. Elles sont naturellement sensibles aux arguments des offreurs de services mais elles sont également vigilantes sur de possibles faiblesses et d’éventuels risques cachés. Dans la mesure où l’accompagnement en ligne suppose une démarche volontaire de l’élève, la question de l’assiduité se pose. Pour que le service soit efficace, il faut au moins qu’il soit consommé. Or, on sait que l’enseignement à distance a tendance à décourager les élèves éprouvant le plus en difficulté, ce qui se manifeste par un taux élevé d’abandon. Il faut donc exiger des fournisseurs de services en ligne qu’ils démontrent leur capacité à fidéliser les élèves, et notamment les élèves éprouvant des difficultés scolaires. Les collectivités perçoivent également le risque de perturber leur relation avec les services académiques et les enseignants qui contesteraient leur droit à intervenir dans un domaine qui n’est pas de leur compétence, celui de la pédagogie. Certes, le domaine scolaire, compétence exclusive de l’Education nationale, ne coïncide pas avec le domaine parascolaire, compétence partagée entre les familles, l’école et les collectivités. Mais le risque existe d’un désaccord car la frontière entre les deux domaines n’est pas étanche. Or, pour être efficace, l’accompagnement à la scolarité exige une relation étroite entre l’accompagnateur et l’enseignant. L’hostilité ou même l’indifférence des enseignants peut constituer un handicap important pour un dispositif d’accompagnement. Dernière difficulté enfin : les enseignants et les autorités académiques, attachés traditionnellement à la neutralité du service public, peuvent être contrariés par l’intervention d’opérateurs commerciaux privés. La Région Ile de France a cependant décidé, en 2003, de prendre une initiative en direction des lycéens. Elle a adopté pour cela une démarche particulièrement prudente. Elle a choisi la voie de l’expérimentation dans un domaine et pour un public limités : les mathématiques au niveau de la classe de Seconde. La Région s’est ensuite associée de façon très étroite avec les trois Rectorats et les IPR de mathématiques des trois Académies. Enfin, l’IREM (Institut de recherche pour l’enseignement des mathématiques) de l’université Paris 7 – Denis Diderot a été sollicité pour évaluer la qualité des ressources, suivre l’expérimentation et tenter d’en mesurer les effets. Pour rendre compte des résultats obtenus au cours des trois dernières années scolaires, nous avons interrogé Michele Artigue, directrice de l’IREM qui a assuré la coordination de l’évaluation. Références : Sur Educnet. Séminaire national d’Amiens
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