F. Jarraud La loi Fillon voulait changer le fonctionnement des établissements publics d’enseignement en introduisant davantage d’autonomie. Certaines mesures entrent en application cette année. Fonctionnement des EPLE Cette circulaire explique comment mettre en œuvre les décrets modifiant le fonctionnement des établissements scolaires (collèges et lycées) (EPLE). Elle évoque le projet d’établissement et la possibilité d’expérimentation pédagogique, le rôle du chef d’établissement, la mise en place de contrats d’objectif avec chaque établissement. La circulaire évoque également la composition du conseil d’administration où entre le vice-président du conseil de la vie lycéenne. A quoi sert le conseil pédagogique ? « Dans chaque établissement public local d’enseignement, est institué un conseil pédagogique. Ce conseil, présidé par le chef d’établissement, réunit au moins un professeur principal de chaque niveau d’enseignement, au moins un professeur par champ disciplinaire, un conseiller principal d’éducation et, le cas échéant, le chef de travaux. Il a pour mission de favoriser la concertation entre les professeurs, notamment pour coordonner les enseignements, la notation et l’évaluation des activités scolaires. Il prépare la partie pédagogique du projet d’établissement ». Créés par l’article 38 de la loi Fillon, les conseils pédagogiques doivent, selon la circulaire de rentrée, être mis en place à la rentrée 2006 dans les établissements secondaires. Ni la loi, ni la circulaire ne fixent précisément leur composition. Elles laissent ainsi une opportunité au chef d’établissement pour composer son conseil pédagogique. Selon la circulaire, » il appartient à chaque établissement de déterminer sur cette base (la loi) la composition précise du conseil pédagogique et les conditions de désignation de ses membres. Il convient de veiller cependant à ce que les choix qui seront opérés en la matière fassent l’objet du plus large consensus possible de la part des équipes pédagogiques ». Le rôle du conseil pédagogique sera aussi fonction des besoins locaux. « Le conseil pédagogique a pour mission de favoriser la concertation entre les professeurs, notamment pour coordonner les enseignements, la notation et l’évaluation des activités scolaires. Il prépare la partie pédagogique du projet d’établissement. Dans ce cadre, le choix des sujets traités et du fonctionnement interne est laissé à l’appréciation du conseil pédagogique, dans le respect de la liberté pédagogique des enseignants et du champ de compétence des personnels de direction ». Ces imprécisions ont suscité l’hostilité du Snes qui craint que le conseil « vise en fait à élargir le champ d’intervention pédagogique du chef d’établissement » et qui déplore que la loi n’impose pas son élection. A l’origine du conseil, plusieurs expérimentations, étudiées par l’inspectrice générale Ghislaine Matringe. Pour celle-ci, » Il faut impliquer plus étroitement les enseignants dans la gestion de leur établissement, leur donner la parole, écouter leurs propositions, dépasser les clivages anciens entre l’administration et la pédagogie pour progresser. Les chefs d’établissement doivent pouvoir s’appuyer sur des enseignants reconnus par leurs pairs. Le conseil pédagogique, instance consultative et non décisionnelle, permettra d’expliciter le fonctionnement de l’établissement, de montrer ses forces et ses faiblesses, son rôle sera essentiel en terme d’évaluation de la politique suivie, d’analyse des indicateurs de fonctionnement et surtout il sera force de proposition. Le chef d’établissement tout comme le conseil d’administration pourront alors véritablement centrer leur action sur la pédagogie ». Le conseil s’inscrit donc dans un mouvement plus général d’affirmation d’un certain degré d’autonomie des établissements. Quel rôle assumera-t-il face au conseil d’administration d’un coté et des enseignants de l’autre ? Peut-il à lui seul aider à la constitution d’équipes pédagogiques stables ? Dans un système aussi anciennement centralisé que l’Ecole française, l’autonomie pédagogique peut-elle être instituée par des textes ? La fiche d’EduScol Sorties scolaires : une mise au point invite les établissements à… se débrouiller Plusieurs Chambres régionales des comptes ont remis en question une pratique fréquente pour financer les voyages scolaires : faire bénéficier les accompagnateurs des voyages de la gratuité, le coût de leur voyage étant pris en compte dans les versements des familles. Ces décisions ont fait grand bruit, les enseignants refusant de payer pour accompagner leurs élèves. Le ministère publie une mise au point où elle rappelle les décisions des Chambres régionales des comptes. « Il est important de rappeler que ces observations ne constituent, en aucune façon, une remise en cause de la gratuité de ces voyages pour les accompagnateurs, qu’ils soient enseignants ou bénévoles » affirme la Desco. « En effet, les enseignants accompagnateurs, qui exercent une mission au service de l’établissement, sont considérés comme étant en activité de service, tout comme les accompagnateurs bénévoles qui contribuent occasionnellement au fonctionnement du service public. Le financement des voyages pour les accompagnateurs doit donc être recherché parmi les modalités mentionnées précédemment (à l’exception de la participation des familles) ». Comprenez que les établissements sont invités à puiser dans les fonds du Foyer socio-éducatif (en clair : les enseignants doivent se débrouiller pour organiser des animations qui rapportent pour financer le voyage), demander l’aide d’une collectivité locale, ou « les subventions d’entreprises privées » !. En effet, à qui d’autre un établissement scolaire pourrait-il demander de financer une sortie éducative… Le remplacement des enseignants On le sait le remplacement peut maintenant être imposé. Mais sur quelle base : garderie ? Cours dans une autre discipline que la sienne ? Un texte ministériel précise que la nouvelle mesure « permet de faire appel aux professeurs disponibles qui effectueront des enseignements conformes à leur qualification et selon les besoins des élèves : le professeur utilise les créneaux horaires rendus vacants pour enseigner dans “la ou les disciplines dans lesquelles il intervient dans le cadre de ses obligations de service statutaires“. Une note de service d’août 2005 organise précisément le système de remplacement. La note de service |