F. Jarraud A – C – D – E – F – G – H – I – O – P – R – S – T – U – V Sous forme d’abécédaire, un outil cher à notre ministre, quelques questions qui font débat. Parce que rentrer c’est aussi affronter les enjeux du système éducatif.
Accompagnement scolaire : le retour de l’éducation nationale ?
» L’accompagnement à la scolarité ayant pour objectif central la réussite scolaire, l’éducation nationale doit s’y impliquer avec détermination. Elle pourra y trouver sa place et jouer le rôle majeur qui lui revient à travers ses compétences et son expertise propres, qu’elle doit mobiliser en faveur de la réussite du dispositif. Afin d’éviter d’être confrontée à un constat d’empilement d’actions nées d’initiatives locales parfois désordonnées, il lui appartient de promouvoir un mode de pilotage fondé sur le principe de subsidiarité : le niveau central définit un cadrage national fixant des orientations et fournissant des outils à des services académiques qui donnent, à leur tour, les impulsions nécessaires à la réalisation d’actions locales coordonnées ». Le rapport des inspecteurs généraux Jean-Michel Bérard, Christian Loarer, Guy Menant (IGEN), Alain-Maie Bassy, Jean-Yves Dupuis et Robert Jammes (IGAEN) sur « L’accompagnement à la scolarité » préconise une intervention déterminée de l’Etat dans le secteur de l’accompagnement scolaire, appuyée sur l’utilisation des TICE. » Si elles ne sont pas la panacée, il est clair que les TICE peuvent constituer un levier puissant des politiques d’accompagnement à la scolarité, comme d’ailleurs plus globalement des politiques éducatives, et qu’elles peuvent contribuer à » universaliser » le soutien scolaire pour tous à des coûts et des conditions de solvabilité jugés intéressants ».
Pour cela, le rapport préconise d’utiliser au mieux les ressources humaines et les équipements existants dans les établissements scolaires. Sur le premier point, outre une sensibilisation des enseignants, l’institution pourrait recourir à des assistants pédagogiques pour encadrer l’accompagnement scolaire. » Il serait donc peut-être plus intéressant de redonner vie à des pratiques anciennes : études du soir animées par des personnels spécifiques (qui furent, dans le passé, des maîtres d’études, des répétiteurs, des adjoints d’enseignement, etc.). Dans cette optique, l’élargissement des fonctions des assistants pédagogiques est une solution à étudier. Ce serait là une manière de répondre aux sociétés commerciales qui contribuent à accréditer l’idée que l’action éducative publique est de qualité insuffisante ». Sur le second, le recours aux Tice serait facilité par une meilleure utilisation des locaux scolaires. Se pose aussi la question des supports logiciels, peu nombreux actuellement. Pour l’Inspection, il conviendrait de développer de façon plus énergique les ENT (espaces numériques de travail). Il faudrait « une politique de mise à disposition et de création plus active des contenus numériques de caractère éducatif à destination des élèves, en particulier dans le domaine du soutien et de l’accompagnement à la scolarité;… la substitution progressive à une production de simples » logiciels » éducatifs d’une production de » services » ou de » dispositifs » clés en main, faisant appel notamment au tutorat (en présentiel ou à distance) ou à l’implication des parents ». Huit projets retenus pour l’accompagnement scolaire en Zep Ainsi le projet proposé par le Conseil général de la Somme (qui est également repris par le C.G. du Val d’Oise) s’appuiera sur l’équipement des collèges en salles multimédia, des ressources numériques (Kne, Cns, Paraschool, Lesite.tv) et un ENT (espace numérique de travail) pour piloter l’ensemble. Le projet déposé par la Vile de Lyon avec le Crdp propose d’équiper 30 écoles et 30 associations en matériel informatique et de créer des ateliers parents – enfants. Odile Jacob et Domicours s’associent pour proposer des stages tutorés de soutien scolaire qui associent les logiciels d’O. Jacob et les moyens de Domicours. Les autres projets retenus ont été déposés par l’Afev, le Cemea, le Cned et Maxicours et l’Inspection académique de la Moselle. Le début de mise en œuvre de ces projets interviendra en septembre. Mais le gouvernement a décidé le 11 juillet, lors du Cisi, d’étendre cette opération à tous les quartiers Zep dès la rentrée 2007.
Anastasie : Où est passé le Dossier 173 ?
Cas de censure ? Les explications fournies par le ministère de l’éducation nationale pour expliquer le retrait, depuis le 5 avril, du dossier 173 de la Dep ne sont pas convaincantes. Selon le ministère, le retrait s’explique par la nécessité d’imprimer de nouvelles pages de couverture afin de mentionner que l’étude de Thomas Piketty et Mathieu Valdenaire n’engage pas le ministère. Mais cette mention (« Les résultats de cette étude n’engagent que leurs auteurs, et ne sauraient en aucun cas engager la DEP ») apparaît déjà clairement en page 4, sous le titre du dossier . D’autre part, le ministère est incapable de dire quand l’étude sera remise en circulation. On peut donc se demander si ce n’est pas plutôt le contenu de cette étude qui gêne le ministre. En effet, l’étude de Thomas Piketty et Mathieu Valdenaire établit, en se basant sur une étude des effets de seuil, qu’une baisse sensible des effectifs élèves en Zep aurait un effet très positif sur les résultats scolaires. Et l’affirmation est tombée juste au moment où le ministre publiait son plan Zep. Un plan qui investit peu de moyens supplémentaires. Thomas Piketty ne comprend pas le subit changement de position du ministère. L’étude est toujours consultable sur son site personnel. |
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