F. Jarraud
Le premier jour La prise de fonctions Livrets d’accueil Mission du professeur
« Etre prof c’est souvent la galère ! C’est sans cesse faire face à l’imprévu, s’adapter, gérer… C’est souvent accepter de mettre son cours de côté un instant pour permettre la discussion. C’est aussi savoir dire stop. C’est aussi… mettre de côté son ambition d’être le super-prof et faire preuve d’humilité ». Ces premières lignes de « Premières classes » donnent le ton. A la différence des pamphlets à la mode, l’ouvrage nous met d’emblée dans le quotidien de la classe, dans le témoignage, dans la relation humaine. Les yeux dans les yeux. Le livre aborde les questions que peut se poser un enseignant débutant qui arrive dans un établissement. Comment animer un cours ? Comment mettre les atouts de son coté ? Comment développer des relations vivantes en milieu scolaire ? Mais il le fait sur le ton de la confidence et du partage. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : transmettre aux nombreux nouveaux enseignants ce que les « anciens » (plus ou moins !) ont appris. Alors encore un ouvrage de trucs et consignes ? C’est mal les connaître ces anciens ! Ce qu’ils ont appris c’est à exister en tant qu’homme dans une peau d’enseignant pour permettre à l’élève de grandir. Le parti pris de l’ouvrage c’est de témoigner de techniques et de postures qui permettent de prendre en charge les relations humaines dans la classe et dans l’établissement. Un exemple ? Patrick Verrier explique l’importance d’un rituel pour faciliter le déroulement du cours. Florence Castincaud met en évidence la construction de l’autorité. Françoise Thoër montre comment s’adresser personnellement à chaque élève. L’ouvrage est également enrichi de fiches « techniques » sur la psychologie de l’adolescent ou la gestion de l’agressivité par exemple. Il alterne des « paroles de profs » et des synthèses. Mais tout l’ouvrage, coordonné par Marc Edouard, un formateur en relations humaines, vise à transmettre un savoir être et un savoir faire humain. Ainsi, pour Sabine Bernard, « le bon prof est un chercheur de tous les instants ». Transmis ? Marc Edouard, Premières classes. Bien débuter le métier d’enseignant en collège et en lycée. Préface de Gilles de Robien. Postface de Jean-Michel Zakhartchouk, CRDP d’Amiens, 2005, 154 pages.
Transmettre vraiment la culture à tous nos élèves
« Eh bien non, la culture ne doit pas être réservée à ceux qui ont envie de culture (d’ailleurs s’ils en ont envie ce n’est pas un hasard mais plutôt la résultante de lois sociologiques pour l’essentiel..). Nous ne devons pas travailler seulement pour ceux qui sont dès le départ motivés… Il faut œuvrer pour tous, avec tous. Et c’est là le point de départ de ce livre ». Jean-Michel Zakhartchouk est professeur de français dans un collège de ZEP et rédacteur des Cahiers pédagogiques. C’est aussi un homme un peu en colère devant le mépris des élèves et l’élitisme ambiant même quand il se déguise sous un habit rouge… Avec « Transmettre une culture à tous les élèves », il nous livre à la fois des réflexions sur l’importance du passage culturel à l’Ecole et de nombreux exemples de pratiques de classe. Pour lui, l’enseignant doit se garder du relativisme.« Face à des élèves qui peuvent vite cataloguer ces chefs d’œuvre que nous aimons en « trucs pour bourges » ou « pour les vieux », il est important à la fois de ne pas douter de notre mission et de trouver les bonnes stratégies ». Il doit aussi se garder du découragement et avoir confiance dans sa mission culturelle. « Le monde scolaire se doit d’être l’allié du monde de la culture dans un refus commun du confinement de l’individu dans ce qu’il est spontanément… et d’un abandon du plus grand nombre à la culture dite de masse, au monde du people et de l’instant ». Tout le pari est donc dans l’obligation de rendre les élèves actifs et créatifs. Sur ce point, l’ouvrage offre de nombreux exemples qui concernent toues les disciplines, y compris l’enseignement professionnel. Ainsi Patrick Perrier, PLP, qui fait travailler ses élèves sur l’histoire de la mode pour les amener à réfléchir au « beau ». Céline Balki, prof de lettres, a aidé ses élèves à réaliser un spectacle, une belle façon de changer leur rapport au monde et à soi. Chantal Dulibine, prof de lettres également, disserte sur « l’art d’ouvrir les huîtres en cours de français et les ruses pédagogiques »… L’ouvrage offre ainsi une trentaine de témoignages. Ces profs sont-ils extraordinaires ? Oui sans doute mais il sont aussi formés ou auto-formés. Et Jean-Michel Zakhartchouk explique dans la dernière partie du livre que « devenir passeur culturel ne s’improvise pas. Il ne suffit pas d’être soi-même cultivé ». L’ouvrage se lit assez goulûment. Et on lui sait gré à la fois d’éveiller notre imagination avec tant d’exemples réussis et de nous ramener à notre rapport personnel à la culture. Parce que, souvenons nous, il n’est pas sans rapport aussi avec notre attachement à ce métier. Jean-Michel Zakhartchouk, Transmettre vraiment une culture à tous les élèves. Réflexion et exemples de pratiques, Amiens, CRDP, 2006, 234 pages. Sommaire, extraits, travaux d’élèves Le manuel de survie de F. Muller « On est en passe de se retrouver dans la situation de la guerre des tranchées, où l’Etat-major prône constamment l’offensive sur de nouveaux fronts, alors que les troupes pourtant à l’esprit patriotique et convaincu, n’ont pas l’équipement adéquat, le repos nécessaire, les armes suffisantes, ni la confiance donnée aux capitaines… A quand les mutineries ? .. Quels seront les « américains » salvateurs ? . » Cette analogie historique sur l’Ecole ouvre « Le manuel de survie », le nouveau site de François Muller. Appuyant un ouvrage publié aux éditions de L’Etudiant, le site propose un ensemble de fiches pédagogiques précises sans être des recettes. Le site est un manuel de pratiques professionnelles, un outil d’auto-formation; il apporte des éclairages courts et clairs sur de nombreux aspects du métier. Par exemple, une fiche nous aide à comprendre ce qui se passe quand deux élèves se battent dans la classe et à déminer le terrain. Une autre nous invite à observer la classe pour varier nos démarches (et au passage mieux se connaître soi-même). D’autres pages expliquent comment négocier un contrat d’étude, faciliter l’initiative, donner un conseil, utiliser un manuel. Toutes sont utiles et apprennent ce qui est indispensable à un enseignant sans être forcément transmis en formation. Un site qui n’est sans doute pas à parcourir à toute vitesse mais qui invite au détour, à la découverte et au « revenez-y »..
La France a signé la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE). Elle leur reconnaît de nombreux droits. Certains sont nommément prévus dans les textes (comme les droits d’expression et de participation des collégiens et lycéens). Ils ne sont pas pour autant toujours respectés. L’application de la CIDE reste encore parfois un défi pour la société française. Pour connaître la CIDE et suivre son application, consultez le site de DEI France. Ne pas hésiter à consulter le Guide juridique du chef d’établissement. Les droits imprescriptibles de l’apprenant pour Philippe Perrenoud
L’élève a le droit de : Un texte de 1995 qui reste à méditer… |
|||