Chaque année, les lycéens franciliens, à l’instar de ceux d’autres régions, sont invités à participer à des projets qui exigent d’eux une forme d’engagement personnel différente de celle requise pour les tâches scolaires habituelles. Il s’agit notamment de projets dont les thématiques sont directement ou indirectement liés à la notion de citoyenneté. Quels sont et quels seront les droits et les devoirs du citoyen au XXIème siècle ? Comment peut-on s’y préparer ? Voilà les questions auxquelles les lycéens se trouvent confrontés par ces actions éducatives particulières dont nous rendons compte dans ce nouveau numéro du café pédagogique francilien.
En Ile de France, ces projets s’exercent dans deux cadres, celui des partenariats et celui de « Projets lycée, innovation éducative ». Ils se déroulent dans le cadre scolaire mais leur forme comme leur contenu forcent les élèves et leurs enseignants à sortir de la routine. L’une des caractéristiques importantes de ces projets, du point de vue de leur organisation, est leur caractère systématiquement partenarial. Le plus souvent les partenaires sont trois avec des rôles et des responsabilités bien établies : l’Education nationale d’abord, c’est-à-dire les équipes éducatives des lycées, des enseignants pour l’essentiel auxquels revient la responsabilité de la conception, du pilotage, de l’encadrement et de l’exploitation des projets ; la Région ensuite qui oriente, accompagne et finance les dépenses additionnelles ; enfin un troisième partenaire, variable selon le thème du projet, institution culturelle, association ou personne ressource qui apporte une expertise spécifique nécessaire à la mise en œuvre du projet.
Dans ce dossier, nous avons réuni des exemples que l’on pourrait tous qualifier de projets citoyens et qui traitent de thèmes aussi divers et aussi fondamentaux que la mémoire, l’égalité, la démocratie, la paix.
Le devoir de mémoire, c’est bien sûr celui qui nous commande de ne pas oublier les pires moments de notre histoire et parmi les plus récents, la Shoah. L’égalité, c’est par exemple celle que les sexes se doivent l’un et à l’autre. La démocratie, en cette année d’élection et pour des jeunes qui sont sur le point d’atteindre leur majorité civile, c’est par exemple de se confronter aux règles pratiques de fonctionnement et aux limites des institutions démocratiques, par exemple en les pratiquant dans les groupes auxquels ils appartiennent déjà : la classe, le lycée. La paix, c’est de revenir encore sur la mémoire des guerres ou sur la construction européenne et sa promesse de pacification.
Parmi les réactions des lycéens que nous rapportent leurs professeurs, celle qui revient le plus souvent a justement trait à la mémoire : ce que j’ai fait, ce que j’ai vu, ce que j’ai ressenti, ce que j’ai appris grâce à ce projet, disent-ils, cela m’a marqué, cela m’a transformé et je ne l’oublierai jamais. Les lycéens prennent ces affaires très au sérieux et en attendent beaucoup. Les éducateurs ont donc, de leur côté, le devoir de ne pas les décevoir.