alternance
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Formation des enseignants : nouvelle
circulaire pour une formation en alternance.
Une nouvelle circulaire sur la formation
des enseignants vient d’être signée, le 22 février, par le ministre. S’appuyant
sur le « référentiel de compétence des enseignants » (voir ci-dessous), elle
inscrit la formation dans le cadre de l’alternance entre théorie et pratique,
et décrit particulièrement l’organisation des stages. Elle recense également
les stages recommandés avant le recrutement : stage en établissement, en entreprise,
à l’étranger…
La formation initiale
Les stages inclus dans la formation
initiale font partie d’une convention entre l’Université (dont font partie
désormais les IUFM) et les autorités académiques, qui doivent « identifier les
réseaux d’établissement qui permettent des expériences professionnelles
diversifiées et facilitent l’entrée progressive dans le métier sur un
territoire éducatif cohérent » . A
ce titre, la circulaire demande que les chefs d’établissement et les directeurs
d’école s’impliquent dans leur accueil, et que tout stagiaire soit suivi par un
professeur de terrain.
Point de vue du Café : C’est une première contradiction avec le réel : actuellement, les
PE2 déchargent notamment les directeurs d’école 4 classes, dans le cadre d’un
protocole « direction d’école », ou complètent le service
d’enseignants à 80%. Aucun de ces personnels n’ont normalement aucune
responsabilité dans la formation, alors que la circulaire le demande de
établissements d’accueil des stagiaires sur le terrain…
D’autre part, à aucun moment ne sont précisés
les modalités de rémunération de ces « tuteurs », ni leur lien avec
les formateurs (PIUFM , PEMF). Peut-on imaginer que des professionnels,
même chevronnés, participent à l’évaluation d’un stagiaire sans entrer eux-mêmes
dans un cycle de formation qui les reconnaisse et les qualifie ?
Rappelant la nécessité que
l’expérience de terrain soit, au retour des stages, « analysée par des outils
conceptuels et les apports de la recherche », la circulaire précise le volume des
stages en responsabilité pour les différents enseignants : 57 jours pour les
PE, 288 heures pour les PLC et PLP, 360 h pour les professeurs d’EPS (incluant
des entraînements sportifs), 576 pour les Doc et les CPE.
Pour les enseignants des écoles, la
circulaire maintient le principe du stage « filé » pendant 30 journées et deux
stages groupés de trois semaines chacun, dans trois cycles différents.
Un stage de « pratique accompagnée »
peut être organisé en PE1 ou au début de l’année de PE2, de une à deux semaines
moins le jour ou le PE stagiaire est en stage filé…
Dans le second degré, le stage de
pratique accompagnée s’effectue obligatoirement dans une catégorie
d’établissement différente de celle où on fera le stage en responsabilité
(collège, EGPA, formation d’apprentis, lycées professionnels ou GRETA sont
cités).
Les stages en entreprise sont prévus
pour les profs de LP, de disciplines professionnelles et technologiques et les
CPE, organisés par l’IUFM sur une durée de 3 semaines… Enfin, les futurs professeurs
de langue doivent effectuer 4 semaines à l’étranger.
L’entrée dans le métier
Après l’année de « professionnalisation »,
l’entrée dans le métier doit être progressive : les nouveaux titulaires
disposent d’un droit à la formation initiale différée de 4 semaines au cours de
la première année, puis deux semaines l’année suivante, dont le programme est
établi sous la responsabilité du Recteur, en collaboration avec l’IUFM. A terme, pour les professeurs du Second
degré, la circulaire prévoit en conséquence la perspective d’affectation dans
l’académie de formation (ce qui serait une révolution dans le 2nd degré), mais
ne l’impose pas dès 2007…
Au cours de ces deux premières années, ces
formations doivent permettre d’aborder « certains aspects du métier » (scolarisation
des élèves handicapés, élèves en grande difficulté, stages à l’étranger ou art
et culture sont cités). Une semaine est prévue pour « connaître d’autres cycles
ou degré d’enseignements » que celui où on est enseignant.
Avant, pendant, après…
Tous les stages doivent être préparés
(objectifs affichés, missions des formateurs clarifiées) et encadrés par des
équipes pluricatégorielles (maîtres-formateurs, maîtres-formateurs temporaires,
formateurs IUFM, conseillers pédagogiques, établissement d’accueil –cf
arrêté du 19 déc. 2006), ce qui implique un approfondissement du travail
collectif entre ces différentes catégories de formateurs et des « partenariats
entre les établissements d’accueil et l’IUFM » . Directeurs d’école, chefs
d’établissement et «professeurs désignés pour accompagner le stagiaire » sont à
nouveau cités comme chevilles ouvrières indispensables.
L’évaluation des stages contribue au «
dossier de compétence » qui accompagne l’enseignant de l’IUFM à ses premières
années d’exercice, visant à aider à construire le parcours de formation
continue ultérieur…
Point de vue du Café : là encore, rien de commun avec ce qu’on connaît sur le terrain. Relier
fortement la formation avec le terrain peut être intéressant en soi, à
condition que l’Education Nationale identifie et reconnaisse (à tous points de
vue) qui sont ces « accompagnateurs de terrain ». Une proposition qui
remonte parfois : organiser le stage filé dans les classes de maîtres
chevronnés volontaires, ainsi libérés une journée par semaine, ce qui pourrait
à la fois d’avoir leur donner le temps d’accueillir des stagiaires, d’en
visiter d’autres et de se former eux-mêmes, dans la perspective par exemple de
devenir maître-formateur… Mais évidemment, cela impliquerait de ne plus se
servir des PE2 pour abonder les moyens de remplacement…
La formation continue
Etabli sous la responsabilité du Recteur, le
Plan Académique de Formation met en œuvre des priorités nationales et
académiques. Le cahier des charges prépare le Plan de formation arrêté après
avis du CTPA. Il doit être établi à partir des analyses des corps d’inspection,
des besoins repérés par les directeurs d’école et chefs d’établissements, des
souhaits exprimés par les personnels. Les modalités de désignation des
stagiaires sont « adaptés aux objectifs de formation ». Pour le 1er degré,
l’Inspecteur d’académie s’appuie sur les travaux du Conseil de Formation
(composé de représentants de différents corps) pour présenter son plan.
Point de vue du Café : rien de nouveau sous le soleil, si ce n’est que la circulaire ne dit
pas ce que tout le monde sait : sans création de postes de
titulaires-mobiles destinés au remplacement des enseignants en stage risque de
devenir peau de chagrin. En effet, dans la plupart des départements, l’accumulation
des « cibles » de formés obligatoires (directeurs, débutants,
enseignants spécialisés…) utilise désormais l’essentiel des moyens disponibles,
et rendent très difficile une organisation cohérente de la formation continue,
qui devient de plus en plus un supplément d’âme pour inspecteurs d’académie
chanceux…
Le référentiel des enseignants
– agir
de façon éthique et responsable
– maîtriser
la langue française pour enseigner et communiquer
– maîtriser
les disciplines et avoir une bonne culture générale
– concevoir
et mettre en œuvre son enseignement
– organiser
le travail de la classe
– prendre
en compte la diversité des élèves
– évaluer
les élèves
– maîtriser
les TICE
– travailler
en équipe, coopérer avec tous les partenaires de l’Ecole
– se
former et innover.