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Ce colloque est dédié à la mémoire de Jamel Eddine Bencheikh, professeur des universités et ancien président du jury de l’agrégation. Les vendredi 17 et samedi 18 novembre 2006. L’année 2006 est celle du centenaire de l’agrégation d’arabe. Ce premier centenaire plonge ses racines très avant dans notre histoire : les premiers enseignements de la langue et de la culture arabes remontent à la création en 1530 d’une chaire d’arabe au Collège des Lecteurs Royaux, fondé par François 1er et qui deviendra le Collège de France. La France est le seul pays du monde occidental à enseigner cette langue et sa civilisation de l’école primaire à l’université, avec un corps d’enseignants titulaires dans tous ces ordres d’enseignement. Elle a également intégré cette langue dans la plupart de ses grandes écoles, selon une palette qui va de Polytechnique, Saint-Cyr et de plusieurs Écoles centrales aux E.N.S. de Lettres et sciences humaines, à l’E.H.E.S.S. et à plusieurs Instituts d’Études politiques (Paris, Lyon, Aix-en-Provence…). Les concours du cadre d’Orient ont offert à notre Ministère des affaires étrangères des cadres du plus haut niveau, dont certains, devenus ambassadeurs, ont présenté leurs lettres de créances dans la langue de leurs interlocuteurs. Créé par un décret de 1906, le concours de l’agrégation d’arabe sera complété, en 1973 par celui du CAPES. Ces concours permettent à notre Éducation nationale des recrutements contrôlés et d’un niveau d’exigence qui étonne souvent nos interlocuteurs européens ou du monde arabe. L’agrégation en particulier requiert un niveau élevé de bilinguisme (fluidité et correction de l’expression dans les deux langues françaises et arabe) et des connaissances sérieuses dans les trois grands domaines qui structurent cette discipline : civilisation, langue et littérature. Ces dénominations classiques recouvrent un contenu singulièrement ouvert sur les réalités culturelles et linguistiques actuelles du monde arabe. La culture arabe d’aujourd’hui est en effet ancrée dans des textes et dans des pratiques sociales dont certaines remontent à plus de quinze siècles. Il est donc exclu, si l’on veut comprendre et interpréter les phénomènes sociaux qui traversent le monde arabe, ou lire la littérature et les essais qui s’y écrivent, de limiter ses connaissances à la seule période moderne. Cela se traduit, dans les programmes du concours, outre les compétences habituellement requises en grammaire et en traduction, par une structuration du programme associant, pour chacun des trois grands domaines de la discipline, une question médiévale et une question moderne ou contemporaine. A cela s’ajoutent des connaissances théoriques et pratiques sur les parlers arabes. Le colloque, qui se tiendra les vendredi 17 et samedi 18 novembre 2006 à l’Institut du Monde arabe et à l’université de Paris-Sorbonne (Paris IV), sera l’occasion d’un retour, au besoin critique, sur un siècle de formation et de recherche en études arabes dans notre pays. Il s’agira à la fois d’établir un état des lieux et de souligner les enjeux de ces enseignements dans la France actuelle. Plus que jamais s’impose aujourd’hui la nécessité pour l’Éducation nationale française de proposer dans ce domaine un enseignement de qualité, nourri de la tradition humaniste de nos universités et de ses démarches critiques et laïques, seules garantes d’une réponse efficace aux besoins de ce terrain sensible. Mais ce colloque sera également ouvert sur la formation des enseignants de langue arabe dans plusieurs pays dont c’est la langue officielle, et dans lesquels la langue française est présente. Il s’agira ainsi de prolonger la réflexion, entamée au cours des dernières années dans plusieurs rencontres internationales, sur le devenir commun des deux langues arabes et française, conçu dans le cadre d’un partenariat équilibré et ouvert sur l’avenir. Pour plus d’informations et pour prendre connaissance du programme de ce colloque, cliquer sur le lien suivant : |
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