par François Jarraud« Le professeur pourra compter entièrement sur l’aide et le suivi des services de l’Éducation nationale ». La phrase est maintenant devenue routinière. A chaque incident grave relevant de la violence scolaire, pour peu que la victime soit enseignante, le ministre l’assure de son aide. La formule est médiatique. Mais nous voulons ici souligner qu’elle est surtout creuse. Ce dont ont réellement besoin les acteurs de l’Ecole, qu’il s’agisse des enseignants ou des élèves, c’est d’une véritable politique de lute contre la violence scolaire. Or les interventions du ministre en ce domaine sont déconcertantes. Elles se limitent à la publication, en septembre dernier, d’opuscules qui aident les enseignants à qualifier pénalement les actes dont ils pourraient être victimes et qui apprennent aux chefs d’établissement les méthodes efficaces de fouille. S’agissant d’in thème aussi important que la violence scolaire, on peut dire que c’est indigent. Est-ce parce qu’elle est mal connue ? La violence scolaire a fait l’objet de nombreux travaux, par exemple ceux d’Eric Debarbieux. Ce que nous disent les spécialistes c’est que la violence scolaire ce n’est pas des incidents graves, et quasi imparables, comme celui qui s’est produit à Lyon. Contre ces actes spontanés, peut-être sans motifs, il est bien difficile de trouver une parade. La violence scolaire c’est d’abord et surtout le harcèlement quotidien, destructeur, qui s’opère entre élèves et qui aboutit à la déscolarisation ou à l’échec pour des milliers de jeunes chaque année.Or contre cette violence là le ministère pourrait agir. Car cette violence a à voir à la fois avec le climat des établissements et donc leur fonctionnement pédagogique et avec l’exclusion. Si les derniers chiffres de Signa montrent qu’elle est plus fréquente en zep, ce n’est pas parce que ces établissements sont fréquentés par des « sauvageons » mais bien parce que se cumulent exclusion sociale, échec scolaire et difficultés pédagogiques. Ces trois terrains ne relèvent pas que de l’action gouvernementale. Le climat scolaire d’un établissement dépend également des équipes pédagogiques locales. Et on a tous ne tête ces établissements où des équipes soudées et expérimentées arrivent à maintenir une paix exemplaire et propice aux études. Mais le gouvernement est bien placé pour agir sur l’exclusion, la constitution des équipes zep, l’échec scolaire. On n’en veut que davantage au gouvernement d’avoir réduit la question de la violence à des gestes médiatiques et à une argumentation sécuritaire et d’avoir ramené la politique prioritaire çà un saupoudrage insuffisant. Un article du Café sur la violence scolaireEditorial du Café sur la violence scolaire
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