Par Francois Jarraud
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Le fait du jour
La circulaire sur le calcul est publiée
Le B.O. du 8 mars publie la circulaire sur le calcul. Basée sur le rapport de la Commission réunie par l’académie des sciences, elle introduit les 4 opérations dès la maternelle. « Très tôt, l’enfant manifeste des compétences relatives aux quantités et à leur expression par des nombres » déclare le texte , faisant allusion à la théorie de S. Dehaene. « L’acquisition de la suite orale des nombres commence dès la petite section de la maternelle et se poursuit en moyenne et grande sections… Des problèmes simples peuvent aussi les conduire à déterminer combien d’objets il faut ajouter ou retirer à une collection pour obtenir un nombre donné. Les situations de partage équitable ou de distribution sont aussi l’occasion d’une approche implicite du sens de la division« . Le texte instaure 15 minutes de calcul mental par jour. Pour le calcul posé il recommande une progression. « Comme l’a rappelé l’Académie des sciences, l’enseignement du calcul doit se faire selon une gradation en complexité entre maternelle et fin d’école primaire. Ainsi, au cycle 2 les élèves apprennent à effectuer des additions, des soustractions, des multiplications sur des petits nombres ; dès ce niveau, la division de deux nombres entiers simples est introduite à partir de situations concrètes en liaison avec l’apprentissage de la multiplication. La maîtrise des techniques opératoires des quatre opérations – addition et soustraction de nombres entiers et décimaux, multiplication de deux nombres entiers ou d’un nombre décimal par un nombre entier, division euclidienne de deux entiers – est un objectif important du cycle 3. À ce niveau, une première approche de la division décimale peut être faite en introduisant le quotient décimal d’un nombre entier par 2, 4 et 5« .
éditorial
Vidéos interdites
N’y allez pas. Ne faites pas un détour sur You tube ou Daily Motion, deux sites d’échange vidéo. Vous risquez d’y voir la vidéo d’un collègue en difficulté. Ou même de voir un de vos cours porté en ligne ! La généralisation des téléphones mobiles équipés d’une caméra a rendu l’enregistrement vidéo en classe extrêmement aisé.
Alors que la quasi totalité des collégiens et lycéens sont équipés, sous couvert de regarder l’heure ou d’utiliser la calculette de leur mobile,les élèves peuvent facilement filmer leur professeur ou leurs camarades en plein cours. Les sites d’échange vidéo comptent des centaines de scénettes tournées ainsi dans les établissements.
La grande majorité d’entre elles se limitent à filmer des camarades ou sa classe pour garder souvenir d’un bon moment partagé. Mais le pire côtoie le meilleur. On voit sur Internet des enseignants en colère, parfois chahutés mais aussi des intrusions, parfois violentes dans les cours. Le fait que ces films soient visibles de tous, avec souvent le nom de l’établissement, aggrave l’impact de ces projections.
Très souvent ces vidéos sont tournées à visage découvert par des jeunes totalement inconscients. Par exemple, You tube propose une vidéo tournée dans un lycée où d’anciens élèves pénètrent dans le lycée et dans une classe pour arroser une ancienne professeure devant ses élèves. Les auteurs de cette agression tournent à visage découvert et ont le sentiment de participer à une farce.
Le phénomène est assez répandu pour que le ministère y consacre une page dans la petite brochure « Réagir face aux violences scolaires » publiée en septembre. Il invite les établissements à interdire les portables.
Est-ce sérieusement envisageable ? Ce serait bien sûr oublier les demandes des familles qui équipent les enfants de portables précisément pour garder le contact avec eux. Ce serait aussi croire qu’on peut revenir à l’époque où l’institution scolaire fixait ses propres règles. Une époque qui semble révolue.
Ce serait aussi se débarrasser du problème pour le renvoyer à l’extérieur de l’Ecole. Il appartient donc à l’Ecole de participer à l’éducation des adolescents et de leur faire saisir les limites légales de l’utilisation du mobile. Ce qui commence par la gestion du mobile en classe.
→ Le guide du Crdp de Versailles
→ Le guide de l’Afom pour les parents
Les propositions des Assises pédagogiques
Prendre davantage en compte les familles, valoriser dans le recrutement des enseignants les expériences auprès des jeunes, favoriser le travail d’équipe, développer les parties transvrsales du socle commun : voici quelques unes des « propositions pour une école plus juste et plus efficace » portées par les mouvements pédagogiques lors des Assises du 3 février 2007 organisées par le Crap.
Le retour de la leçon de vocabulaire ?
Autre élément de la politique Robien, le ministre pourrait annoncer l’instauration de leçons de vocabulaire. Selon L’Humanité, un rapport réalisé par Alain Bentolila sera publié le 14 mars. Il préconise l’instauration de deux leçons de vocabulaire par semaine au primaire.
→ Article
→ Rappel : Le rapport Bentolila sur la grammaire
Une circulaire sur le harcèlement moral
« L’agent doit informer son supérieur hiérarchique des comportements dont il estime être victime afin d’obtenir qu’il y soit mis fin. Il saisit l’échelon hiérarchique supérieur si le harceleur présumé est son supérieur hiérarchique direct.
L’agent qui s’estime victime d’un harcèlement moral doit savoir d’une part, qu’il a tout intérêt à consigner par écrit le compte rendu précis et détaillé des faits constitutifs, à ses yeux, de harcèlement, et d’autre part, qu’il peut prendre conseil auprès des professionnels de proximité ou du médecin de prévention. Cet agent, peut, s’il le souhaite, être accompagné dans ses démarches par la personne de son choix. Cette personne peut être un représentant d’une organisation syndicale« . Le dernier rapport du Médiateur de l’éducation nationale avait mentioné des cas de harcèlement moral d’enseignants ou de personnel administratif et demandé un texte. Le B.O. du 8 mars publie une circulaire. Celle-ci envisage la médiation ou le recours administratif gracieux ou hiérarchique. Or le médiateur montrait comment l’administration quand elle accepte de se pencher sur les faits ne trouve souvent comme solution que le déplacement de la victime, c’est-à-dire sa sanction.
→ Au B.O.
L’éducation au coeur des législatives au Québec
« Faire du renforcement de l’éducation supérieure le coeur de notre stratégie de création de richesse et donner à nos jeunes les outils pour prendre leur place dans un monde nouveau, tout en maîtrisant mieux notre langue commune ». Pour le Parti libéral québécois (PLQ), comme pour les autres, l’éducation est au coeur des programmes électoraux alors qu’approchent les élections législatives fixées au 26 mars. Tous croient en l’importance d’une élévation du niveau scolaire de la population.
Quels éléments alimentent le débat électoral sur l’Ecole ? Quels projets les partis québécois font-ils pour leur système éducatif ? Curieusement, alors que le pays est engagé dans une réforme pédagogique ambitieuse, celle-ci apparaît peu dans le débat électoral. Un seul parti, l’Action démocratique québécoise (ADQ) se prononce contre certains points de la réforme. Il demande l’autonomie des établissements et des enseignants et le rétablissement de bulletins chiffrés , alors que la réforme introduit une évaluation par compétences.
Les deux principaux partis, le PLQ etle Parti québécois se différencient peu sur ce terrain éducatif. Le PLQ actuellement au pouvoir vise la baisse des effectifs de fonctionnaires. Par conséquent il promet d’embaucher seulement un millier de professeurs pour aider les enfants en difficultés, là où le PQ en promet 1 500. PLQ et PQ veulent étendre l’accompagnement scolaire. Le PQ veut également diminuer de 10% le nombre d’élèves en fin de primaire.
Pour y voir plus clair et mieux saisir les propositions québécoises, Le Café interroge Mario Asselin, québécois, ancien chef d’établissement et toujours grand spécialiste de l’intégration des tice à l’école.
Dyslexie, dyscalculie : le débat est ouvert au Café
L’Inserm a publié un rapport sur la dyslexie, la dysorthograhie et la dyscalculie qui fait débat. Le Café a publié un droit de réponse de F. Ramus. Parce que ces troubles touchent des milliers d’enfants, parce c’est la mission d’un enseignant que de chercher le chemin qui peut aider chacun de ses élèves, nous espérons ouvrir ici un débat sur ces troubles d’apprentissage. Et nous invitons les spécialistes de la dyslexie, de la dysorthographie et de la dyscalculie à y participer.
Vigotski en colloque à Albi
Les 23 et 24 avril, l’Université de Toulouse Le Mirail organise à Albi un colloque sur « Vigotski et la recherche en éducation et en didactique des disciplines ». Il tentera de « circonscrire le plus précisément possible les concepts, thèmes et thèses empruntés à la théorie de Vygotski,… de se demander dans quelle mesure les investigations empiriques confirment ou infirment la fécondité d’un concept ». Parmi les intervenants : J. Bernardin, J.-Y. Rochex, G. Vergnaud, R.Brissiaud, S. Joshua etc.
La sanction : faire payer ou faire apprendre ?
« Le recours à la sanction est souvent ressenti, utilisé, voire pensé, comme une arme qui permet de sortir vainqueur d’un rapport de forces, comme un moyen de se venger de l’outrage commis… De façon plus générale, constatons que les tentations répressives, si fortement présentes actuellement dans les discours médiatiques et politiques, existent aussi à l’école. Pour notre part, si nous reconnaissons la nécessité des sanctions, nous voulons affirmer ici que les éducateurs doivent se former pour sanctionner de façon professionnelle, que les sanctions qu’ils décident doivent avoir un caractère pédagogique, au sens fort et noble du terme : des actes imposés aux élèves pour les aider à intégrer les règles de vie commune, pour donner du sens aux contraintes de la vie en collectivité, pour les aider à y prendre leur place« . D’emblée Patrice Bride et Odile Sotinel indiquent les objectifs de ce numéro 451 des Cahiers pédagogiques.
Et les auteurs de ce Cahier ne manquent ni d’expérience, ni d’idées pour nous faire réfléchir sur la place que tient la sanction dans notre pédagogie. Plusieurs articles retracent l’histoire des sanctions dans le système éducatif jusqu’à ce début de siècle où les tendances normalisatrices s’affirment avec force. D’autres donnent à voir des pratiques d’établissement. Ainsi Yannick Mével analyse l’épisode du lancer de boulette. Patrick Hunert montre comment inviter les élève à réparer. Christophe Andréo étudie les pratiques des CPE. Une dernière série d’articles nous fait réfléchir à notre porpre relation à la sanction. Ainsi Jean-Pierre Lepage, formateur : « expliquer, argumenter, négocier ne sont pas les manifestations d’une perte d’autorité mais tout au contraire l’affirmation d’une autorité qui se qui se fonde sur le respect de soi qui ne peut exister sans celui de l’autre« .
Reconnaissons à ce numéro une dernière qualité : il propose de petits textes comme « le décalogue de la sanction » ou son « viatique ». Ils donnent envie de les afficher en salle des profs. On ne peut pas être sanctionné pour cela ?
La note de vie scolaire suscite « un trouble réel » chez les enseignants
La note de vie scolaire a été introduite depuis le début de l’année au collège. L’AFP rend compte d’un rapport de l’Inspection générale, encore non publié. Celui-ci estime que, si la note a bien été mise en place dans 90% des collèges, « dans plus de 80% des cas les notes attribuées se situent au dessus de 15/20 provoquant un trouble réel chez certains enseignants ». Les inspecteurs soulignent les réserves des enseignants et des familles et jugent que la note ne prend pas assez en compte les compétences sociales et civiques des élèves. Ils demandent qu’elle soit accompagnée d’une appréciation et que son efficacité sur les comportements soit évaluée.
Filles et garçons : pas de parité à la maison
« Les ambitions scolaires des parents sont inégalement liées à la réussite scolaire selon qu’il s’agit d’une fille ou d’un garçon » affirment Marie Guyon et Sophie Guérin, dans un article d’Economie et statistique. « A niveau d’études donné, les filles sont moins poussées vers la filière scientifique lorsqu’elles sont bonnes élèves ». L’article relève que si les parents aident également filles et garçons, ils s’investissent moins dans le contrôle du travail scolaire et la participation au choix d’orientation de leurs filles. Cet article participe d’un numéro qui aborde d’autres points relatifs à la parité.
Jobs d’été : où chercher ?
Le petit boulot d’été c’est pour certains lycéens une première approche de la vie profesionnelle et de l’argent de poche pour l’année. Pour d’autres c’est un élément incontournable du budget d’études. Comment décrocher un job ? France 5 Education donne des conseils et des adresses. Il envoie par exemple vers le site de l’Anpe « Jobs d’été » qui propose plus de 100 000 offres.
Le rapport de la CNDS : Le ministre de l’intérieur sait-il gouverner ses troupes ?
La Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) reçoit les plaintes de citoyens concernant les agissements des forces de sécurité. C’est dire qu’elle n’est pas très populaire auprès du ministère de l’intérieur (69% des plaintes concernent la police nationale) au point d’avoir de sérieux problèmes budgétaires. Malgré tout la CNDS instruit un nombre croissant de dossiers (+25% en 2006).
Car les règles déontologiques sont parfois bafouées par les services de police. Ainsi la CNDS estime que les conditions d’interrogatoire du témoin survivant de l’incident de Clichy-sous-Bois, le 28/10/2005, constituent « un manquement à la déontologie ». L’interessé, mineur, a été interrogé durant une heure et demie alors qu’il était grièvement blessé, sans assistance, par des fonctionnaires munis d’un document d’instruction erroné.
PLus généralement, la CNDS estime que la dignité des personnes n’est pas toujours respectée par la police. Ainsi la fouille à corps serait « banalisée ». Elle est parfois utilisée hors de tout contexte réglementaire comme punition, par exemple sur des personnes qui se solidarisent avec des migrants. Le menottage est devenu « systématique ».
Les Français aiment Mitterrand comme de Gaulle
C’est la première surprise de ce sondage réalisé par la Sofres auprès de plus de 4000 électeurs. Les deux présidents préférés des Français sont de Gaulle et Mitterrand, ex-aequo. Seconde surprise : les FRançais plébiscitent les hommes politiques et les syndicats comme ceux qui « devraient avoir le plus d’influence ». Alors que 11% des Français estiment que les syndicats ont une grande influence, 27% leur revendiquent une grande influence , juste derrière les hommes politiques (54%). L’étude interroge égalment l’absentéisme et les intentions de vote. Le choix du candidat est motivé par la volonté de voir une personnalité neuve au pouvoir (34%) et celle de donner plus de poids à ses idées (27%).
L’appel des 2 000 pour l’euthanasie
« Nous, soignants, avons, en conscience, aidé médicalement des patients à mourir… » Deux mille médecins et persionnels de santé lancent une pétition demandant « l’arrêt immédiat des poursuites judiciaires à l’encontre des soignants mis en accusation ; une révision de la loi dans les plus brefs délais, dépénalisant sous conditions les pratiques d’euthanasie, en s’inspirant des réformes déjà réalisées en Suisse, en Belgique et aux Pays-Bas » .
→ Pétition
Français : Des sujets pour l’E.A.F.
Afin d’aider les professeurs de Lettres à préparer l’épreuve orale des EAF, le groupe de Lettres de l’Inspection générale propose des exemples de sujets et des compléments de programme. Quatorze exemples de sujets sont en ligne accompagnés de leur corrigé.
Français : 40 ans de critique littéraire accessibles sur Internet
Qui est ce quadra ? La Quinzaine littéraire bien sûr, qui, depuis 1966, interroge la littérature et la culture. La Quinzaine ouvre son site Internet et propose un accès gratuit à une sélection d’articles puisés dans ses archives. Entretien avec Foucault ou Sartre, articles sur l’histoire ou la psychanalyse, ces 82 documents donnent envie de puiser dans 40 ans de publication. Mais là il faut payer. Une semaine de consultation gratuite est offerte aux étudiants.
Histoire : Assemblée générale des Clionautes le 17 mars
L’association Les Clionautes regroupe les professeurs d’histoire géographie particulièrement investis dans les usages des tice. Elle anime la liste de discussion H-Français qui compte près de 1500 abonnés. Maisles Clionautes c’est aussi une pépinière de talents qui partagent leurs documents pédagogiques, mènent des projets, et développent des sites ressources spécifiques : Clio collège, Clio lycée, Ciné Hig, sans oublier la Cliothèque. Profitez de l’assemblée générale pour découvrir une association qui, au quotidien, fait avancer l’Ecole.
Le Café
Les travaux continuent
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