« Les programmes personnalités de réussite éducative
, un nouveau sigle, un de plus ! Beaucoup de beaux discours, mais dans les faits, ce serait soit ce que l’on fait depuis longtemps sous le nom d’aide au travail personnel ou d’accompagnement scolaire, soit une supercherie qui consisterait à persuader l’opinion publique qu’on fait quelque chose pour les élèves les plus en difficulté, en individualisant les problèmes alors que ceux-ci ne peuvent être traités que globalement et non en prenant à part quelques cas repérés ça et là… Les PPRE, une chance pour l’école, une opportunité. Certes, les moyens manquent, certes, les textes officiels sont flous, certes, il y a contradiction entre les intentions qui président à ce dispositif et le grand retour en arrière qui prône le rabâchage, le « plus du même », l’apprentissage des règles comme préalable à tout apprentissage. Mais voilà aussi une occasion de réfléchir en commun sur la prise en charge des élèves en grande difficulté : comment leur permettre d’acquérir le socle commun, ou en tout cas, aller vers… Les PPRE peuvent permettre de réactiver de vieilles idées d’une pédagogie toujours nouvelle ». En ouvrant ce dossier des Cahiers pédagogiques sur les PPRE, Jean-Michel Zakhartchouk montre que les nouveaux PPRE c’est la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine.
Les Cahiers pointent également les insuffisances des PPRE. Ainsi Philippe Meirieu met engarde : « D’abord, et chacun le reconnaît, il convient de veiller à ce que le développement de l’aide au travail personnel ne se fasse pas systématiquement à l’extérieur de la classe ou après elle, renforçant alors celle-ci dans une magistralité expositive qui serait ainsi compensée à l’extérieur pour les élèves qui en éprouveraient le besoin. Si elle fonctionnait de cette manière, l’aide individualisée serait un encouragement à l’immobilisme pédagogique et engagerait une dangereuse division du travail entre le magistère le tuteur, le premier continuant à enseigner sans se soucier des difficultés d’assimilation de ses élèves, le second étant censé résoudre ces difficultés sans toujours maîtriser les contenus disciplinaires sur lesquels il se penche. On assisterait alors à un éclatement du « pédagogique » lui-même en tant qu’il est une attention constante à la résistance que les élèves manifestent à ce qui leur est enseigné ». Il signale s’autres dérives : se centrer sur les contenus, la psychologie etc.
Mais dossier téléchargeable rappelle également les textes officiels, propose des outils et donne des exemples de pratiques de remédiation. Il aidera puissamment les enseignants à tirer profit de ces nouveaux dispositifs.
