Bien qu’en partance, le ministre publie une circulaire sur l’organisation de la rentrée 2007. Il espère que » la rentrée scolaire 2007 sera l’occasion de poursuivre la mise en œuvre des chantiers ministériels ouverts depuis 2005″. L’avenir le dira…
Au primaire le ministre insiste sur « l’installation progressive de la référence au socle commun » et sur les fondamentaux : lecture, grammaire, calcul mental. La rentrée devrait voir la mise en place des protocoles nationaux d’évaluation en CE1 et CM2. Parallèlement l’évaluation de CE2 sera supprimée. Les PPRE seront généralisés en cycles 2 et 3 de l’école en donnant la priorité aux redoublants, ce qui montre un certain flou dans les moyens pour attribués pour les mettre en oeuvre. Même flou pour les langues : » l’apprentissage de la première langue vivante étrangère pourra commencer progressivement en CE1″ : elle ne sera donc pas généralisée. Enfin le livret de compétences sera mis en place au Ce1. Il a vocation à se transformer en livret scolaire électronique.
Au collège, la rentrée devrait voir la mise en place de l’évaluation en 6ème et le déploiement des PPRE en5ème et 6ème. Des programmes rénovés seront mis en application en langues vivantes en 5ème en LV1 et 3ème en LV2. » L’apprentissage de la seconde langue vivante étrangère pourra se développer progressivement en classe de 5ème dans un cadre expérimental » c’est dire qu’elle sera exceptionnelle. De nouveaux programmes seront mis en place à la rentrée 2007 pour la deuxième année du cycle central pour les mathématiques, sciences physiques et sciences de la vie et de la Terre. Le nouveau brevet est maintenu pour la session 2008 avec note de vie scolaire et B2i. L’entretien d’orientation en 3ème est maintenu. » Parce qu’elle participe de l’éducation à l’orientation, l’option de découverte professionnelle doit être offerte dans tous les collèges ; ces derniers feront en sorte que de plus en plus de collégiens puissent y accéder. Le déploiement de cet enseignement doit s’accompagner du développement du partenariat avec les entreprises ».
L’ensemble du secondaire est concerné par deux mesures. D’une part la signature de « contrats d’objectifs » en collège et lycée. » En cohérence avec le projet d’établissement adopté par le conseil d’administration, le contrat d’objectifs est en effet conclu entre l’établissement et l’autorité académique à partir d’un diagnostic partagé. Il définit, au regard du programme annuel de performance académique, un petit nombre d’objectifs à atteindre (de trois à cinq), centrés sur les résultats des élèves, sur la base des orientations nationales et académiques ; il est doté d’indicateurs qui permettent d’apprécier la réalisation des objectifs. Ainsi, par exemple, s’agissant du remplacement de courte durée, à partir du bilan annuel réalisé dans chaque établissement sur la mise en œuvre du protocole, des objectifs d’efficacité seront intégrés au contrat. Ce contrat a une durée pluriannuelle qui pourrait être de 4 ans en collège et de 3 ans en lycée ». Il s’intéresse donc d’abord à la rentabilité des moyens.
Sur ce terrain la circulaire annonce, dans sa partie sur l’égalité des chances, la suppression de nombreuses zep. » La carte de l’éducation prioritaire ne doit pas rester figée. C’est par un processus d’entrées et de sorties encadrées mais permanentes, rythmées par le calendrier de la contractualisation que doit s’effectuer la prise en compte des difficultés sociales et scolaires des élèves. L’évolution de la carte est pilotée par le ministère pour les “réseaux ambition réussite”, par les académies pour les “réseaux de réussite scolaire”. Cette solidarité nationale dans la répartition équitable de moyens qui ne se justifient plus dans certains secteurs, compte tenu des modifications sociologiques survenues en vingt ans, et qui sont nécessaires ailleurs, doit être bien comprise de tous. Les équipes qui verront leurs établissements sortir de l’éducation prioritaire ont droit à des explications claires sur la réalité nationale de la carte ».
Le lycée est peu concerné par la circulaire si ce n’est par l’entretien d’orientation qui devrait voir le jour en première. » Un entretien d’orientation sera proposé à tous les lycéens de classe de première. Conduit par le professeur principal, avec l’appui en tant que de besoin du conseiller d’orientation-psychologue, cet entretien permettra d’informer et surtout de sensibiliser en amont le jeune aux différentes voies qui s’offrent à lui et ainsi de l’aider à affiner le choix qu’il sera amené à effectuer en classe terminale ». La création de cet entretien mérite en effet explication. En effet la première n’est pas une année d’orientation ! C’est en seconde que l’éducation à l’orientation devrait être renforcée : on y trouve les taux records de redoublement et d’orientation non choisie de tout le système éducatif. On peut se demander en quoi cet entretien est pertinent pour un choix qui aura lieu un an plus tard. La seule motivation semble être d’habituer le lycéen à l’idée de la sélection.
Un autre point concerne les lycées, c’est l’entrée en STS. » un prochain décret précisera que l’admission des bacheliers technologiques en STS fait l’objet d’un examen prioritaire et que le recteur peut prononcer l’affectation dans la section demandée lorsque le dossier du bachelier est en cohérence avec la spécialité envisagée ».
En lycée technologique, 2007 verra la mise en place de la filière ST2S à la place des SMS. Les filières STI et STL devraient être rénovées plus tard. Les lycées devront faciliter le passage de BEP à première technologique.
Dans l’enseignement professionnel, outre la rénovation de Cap et la révision des programmes en adaptation au socle commun, la circulaire entérine l’échec de l’apprentissage junior. « Les formations d’apprenti junior seront développées pour permettre de satisfaire la demande des jeunes et des familles qui s’exprime auprès des collèges… Concernant les classes préparatoires à l’apprentissage, la circulaire n° 2006-108 parue au B.O. du 6 juillet 2006 a prévu leur transformation en formations d’apprenti junior. Cet objectif sera poursuivi. Toutefois, en cas de difficultés pour réaliser cette transformation dès la rentrée 2007, elles pourront être maintenues à titre transitoire pendant l’année 2007-2008″. L’apprentissage junior n’a trouvé place à ce jour que dans une seule région. Tout indique que cet état de fait va continuer ce qui donne à penser que » la demande des familles » n’est pas si urgente…