Les associations de personnes handicapées multiplient depuis la rentrée scolaire les constats inquiets voire alarmistes à propos de l’application de la loi « Handicap ».
Deux ans après sa promulgation, où en est-on ?
Le Collectif pour le Droit à l’école
En janvier déjà, le Collectif pour le droit à l’école (qui réunit associations de personnes handicapées, des syndicats enseignants, la PEEP, la FCPE…) s’interrogeait: « On se demande si cette loi, qui était une des ‘priorités de notre République’, n’est pas restée en panne ».
Il dénonce le manque d’information des familles, de formation des enseignants, le déficit en AVS et le recrutement d’emplois précaires (EVS), la lenteur de la mise en place des procédures prévues par la loi Handicap de février 2005. Enfin, des enseignants référents (interlocuteurs uniques et stables des familles) ont jusqu’à 400 dossiers en charge, alors que d’autres n’en suivent que 60.
Le Collectif formule des propositions: informer les familles et les professionnels sur les dispositions de la loi Handicap, imposer la formation des personnels comme une priorité des plans académiques de formation, recruter davantage les personnels destinés à l’aide à la scolarisation des enfants handicapés en pérennisant leur statut.
Du côté de l’APF
L’APF encore (Association des Paralysés de France) prenait le relais en interpellant les présidentiables dans un manifeste: « 10 ambitions, 70 propositions pour avoir le réflexe-handicap » et ouvrait un blog participatif.
Dans son Manifeste, l’APF rappelle les prises de positions des principaux présidentiables et livre ses ambitions:
« Pour l’accueil de chaque enfant en situation de handicap dans l’établissement scolaire de son choix: de la petite enfance à l’université.
Pour l’octroi, sans discontinuité, de toutes les aides humaines, techniques et matérielles correspondant aux besoins particuliers de l’enfant.
Pour le libre choix des enfants, adolescents ou jeunes adultes, de leur parcours scolaire ou de leur formation professionnelle, afin de réaliser leurs projets par le biais d’un apprentissage en adéquation avec leur situation et avec leur volonté et ce, selon le principe de non-fatalité de parcours.
Pour l’existence de passerelles entre le milieu ordinaire et le milieu adapté.
Pour la mise en accessibilité des établissements scolaires (école, collège, lycée, université). »