Le fait du jour : La grève du 8 février est justifiée pour le Se-Unsa
« « Inepties », « désinformation », « contre-vérités »… Le Ministre de l’Education nationale n’a pas de mots assez durs envers les organisations syndicales qui appellent à la grève le 8 février. Pour le SE-UNSA les premiers Comités Techniques Paritaires qui viennent de se tenir lui apportent un flagrant démenti » affirme Luc Bérille, secrétaire général du Se-Unsa.
Il relève la baisse du taux d’encadrement au primaire qui serait particulièrement notable dans les académies de Toulouse, de Lyon, ou dans l’Indre et la chute de la scolarisation des tout-petits, notamment à Rennes.
Dans le second degré, les suppressions d’emplois entraînent des disparitions d’options, des regroupements de cours de niveaux différents. « En EPS », affirme-t-il,« contrairement aux affirmations ministérielles, les heures d’association sportive sont « rabotées ». Ainsi, à Lille, il faut au minimum 21 pratiquants pour obtenir les 3 heures forfaitaires, soit plus de deux élèves au-dessus de la moyenne nationale ! L’académie de Montpellier procède de façon similaire ».
Editorial : Epep : L’Ecole n’a qu’un seul maître : Robien
« Le projet de décret relatif à l’expérimentation des Etablissements Publics d’Enseignement Primaire (EPEP) a été soumis aujourd’hui au Conseil Supérieur de l’Education (C.S.E). Il est pris en application de l’article 86 de la loi du 13 août 2005, relative aux libertés et responsabilités locales, qui permet une expérimentation limitée à 5 ans ». Ce communiqué ministériel annonce que le décret sur les Epep (Etablissements publics d’enseignement primaire) sera appliqué. Il oublie un « détail » : le Conseil supérieur de l’éducation a rejeté le projet par 41 voix contre 1. Seul le Medef (1 voix) a approuvé le texte.
« Les organisations (Fcpe, Peep, Snuipp-Fsu, Se-Unsa, Sgen-Cfdt,Unsa-Education, Fsu, Snpden, A&I, Sien, Fep-Cfdt, Cfdt, Unsen-Cgt, Unaf, FO, Ligue de l’enseignement, Jpa, Unef, Sud, Unl, Arf) qui avaient refusé de sièger lundi 25 janvier ont une nouvelle fois demandé que soit retiré de l’ordre du jour ce projet de texte. Le ministère s’est obstiné à maintenir un projet qui ne correspond pas aux attentes des personnels, des élus et des parents d’élèves ». Ces organismes représentent la quasi-totalité des enseignants et des parents concernés.
Pour ces organisations, le projet d’établissements publics de l’enseignement primaire (EPEP) « implique un bouleversement de l’organisation de l’Ecole et de ses rapports avec les collectivités territoriales et l’Education Nationale… Toute modification profonde ne peut intervenir qu’après avoir pris le temps d’un large débat et en tenant compte des avis des élus, des parents, des enseignants et plus généralement de l’ensemble des citoyens : l’Ecole est le bien de tous ». La phrase fait allusion au fait que le décret attribue la moitié des voix au Conseil d’administration de l’Epep aux collectivités locales. Elles estiment qu’il remet en cause l’indépendance pédagogique des équipes pédagogiques.
Le 25 janvier dernier elles avaient empêché le CSE de se réunir en quittant ensemble la réunion. La réponse du ministre a été claire : il a convoqué le CSE pour le 5 février en mettant le texte à l’ordre du jour. Et maintenant le déclare adopté.
La position du ministre n’est pas nouvelle. On l’a vu très minoritaire lors de projets précédents. Mais un pas de plus a été franchi dans l’isolement ministériel puisque ce projet est rejeté aussi bien par les enseignants, par les associations éducatives que par les parents et les élus locaux.
Dans son intervention au CSE, Luc Bérille, secrétaire général du Se-Unsa, stigmatise l’attitude ministérielle. » L’emploi d’une telle méthode est proprement consternant. Le ministère devrait avoir la sagesse de comprendre qu’aucune véritable avancée éducative n’est possible ainsi et que, par nature, on ne peut prétendre asseoir une évolution de l’école qui serait basée sur des désaccords, peut-être même des conflits ».
Communiqué syndical
Communiqué ministère
Le système : L’Angleterre lance une vaste consultation sur de nouveaux programmes
« Les programmes doivent changer pour aller à la rencontre d’un monde en mutation rapide et donner la possibilité aux professeurs d’enseigner de façon à intéresser et rendre enthousiastes leurs élèves ». C’est en ces termes qu’Alan Johnson, le ministre de l’éducation, a présenté les projets de programme des collèges anglais.
De 12 à 14 ans, les élèves continueront de suivre les 12 enseignements établis depuis les programmes de 1988. Shakespeare, Dickens, George Eliot restent aussi au programme.
Mais de nouvelles orientations sont données. Ainsi pour les langues où l’Ourdou et le mandarin seront proposés. En géographie, le développement et le changement climatique, en histoire l’enseignement de la Shoah seront renforcés. L’étude de l’esclavage sera introduite. L’éducation civique est infléchie pour apprendre le « vivre ensemble ».
Des enseignements plus originaux, vu de Paris, sont également renforcés. Ainsi les élèves apprendront à cuisiner des mets simples en cours de technologie. Ils seront initiés aux finances personnelles.
Mais ces programmes veulent surtout introduire un nouvel esprit. Ils donneront plus de liberté aux enseignants et de flexibilité dans les emplois du temps. « Les écoles pourront innover sur les emplois du temps. Enseigner des sujets ensemble, fonctionner par projets ou organiser des visites , tout cela peut rendre les élèves plus enthousiastes pour apprendre ». Flexibilité, initiative, autonomie deviennent les valeurs maîtresses de ces programmes. Pour le Guardian ce sont celles que les employeurs attendent.
La consultation
Article du Guardian
Article BBC News
Le système : 46ème jour de grève de la faim pour Roland Veuillet
Roland Veuillet, conseiller principal d’éducation et militant syndical, a été sanctionné en 2003 lors du mouvement de grève. Il a été muté d’office de Nîmes à Lyon. Depuis il se bat pour obtenir l’annulation d’une sanction qu’il juge injuste.
Le 23 décembre il a entamé une grève de la faim qui atteint aujourd’hui son 46ème jour. Son état devient très critique. Une pétition de soutien est lancée. Peut-on mourir en 2007 d’une sanction administrative ?
Le site de R.Veuillet
Le système : Les chefs de travaux craignent l’oubliette
« Votre initiative devait permettre de mettre un terme à cette situation qui perdure depuis plus de quinze ans, et ce, bien que les Ministres successifs nous aient assuré de leur volonté de faire aboutir ce dossier. Plusieurs rencontres… ont permis d’explorer des pistes de travail, pour aboutir à la rédaction d’un rapport de conclusions et de propositions, dossier qui vous a été remis début septembre 2006. Depuis, plus aucune avancée : après tant de travail et d’espoir, le dossier serait-il promis une nouvelle fois aux « oubliettes » ? » Le Syndicat national des professeurs chefs de travaux (Snpct) et l’Association des professeurs techniques chefs de travaux (Aprotect) ont écrit à Gilles de Robien pour demander la réouverture des discussions sur leur statut. Après les avancées obtenues par les personnels de direction, seront-ils oubliés ?
Communiqués
La recherche : Que veut dire accompagner
« Ne serait-ce pas cela » être accompagné » : faire que ce qui change dans le monde extérieur à nous-mêmes, nous traverse, nous bouleverse, nous modifie sans nous briser ? Le sentiment de profonde solitude individuelle qui est le lot de tant de vies humaines ne peut être diminué que si l’individu prend le risque d’être davantage lui-même face aux autres. Ce n’est qu’alors qu’il saura s’il est capable d’établir un contact humain et d’alléger le fardeau de sa solitude ». Alors que le concept d’accompagnement gagne l’univers scolaire, Jacques Nimier invite des formateurs, un neuropsychiatre à réfléchir sur une notion aussi diverse.
Marie Françoise Bonicel, citée ci-dessus, aborde cette diversité des sens et l’histoire de ce concept. Elle témoigne également de son utilisation dans ses activités (pédagogique et de coaching). Le Dr Cyrille Cahen, neuropsychiatre, qui a travaillé longtemps dans les CMPP nous donne quelques points de méthodologie pour accompagner des élèves en difficulté scolaire. Claude Rivens, instituteur spécialisé, nous parle de l’accompagnement nécessaire alors qu’enfants et parents » se séparent » à l’entrée de l’école maternelle. Nicole Bertrand étudie l’accompagnement du stagiaire IUFM par le Tuteur et les questions qu’il pose.
Dossier accompagnement
Un dossier du Café francilien
L’élève : Questions de parents
Sur Cap Canal une nouvelle émission « Questions de parents, le magazine des familles » propose des réponses très pratiques aux parents autour de questions qu’ils posent eux-mêmes sur notre antenne. Les deux premiers numéros sont désormais disponibles en ligne. Ils traitent de la lecture et du plaisir de lire. Henriette Zoughebi, bibliothécaire et fondatrice du Salon du livre de Montreuil, Françoise Jay, auteur, Yannick Joyeux, Directeur du Groupe Scolaire d’Application Jean Moulin à Caluire, répondent aux questions de parents de l’école Jean Moulin (Caluire).
Jean-Michel Zakhartchouk, rédacteur de la revue des Cahiers pédagogiques, Véronique Chappuis, chercheur à l’Institut National des Recherches Pédagogiques et Anne Kherkhove, Présidente de la Peep répondent aux questions de parents du collège François Truffaut (Lyon 1er).
Sur Cap Canal
Sur Cap Canal
L’élève : Orientation : L’entrée sur le marché de l’emploi
En 2004, que sont devenus les jeunes sortis de l’enseignement supérieur en 2001 ? Publiée et signalée dans L’Expresso en mai 2006, l’étude du Céreq sur le parcours de ces 368 000 personnes est maintenant disponible en ligne.
Elle montre que le taux de chômage varie fortement selon la formation suivie. En tête, les formations courtes de santé (infirmière, assistante sociale) n’affichent que 2% de chômeurs et ont une rémunération équivalente à celle des jeunes sortant d’une école de commerce (13% de chômage) ou de maîtrise (13%). Si pour les formations universitaires le taux de chômage est inversement proportionnel à la durée des études (docteurs 9%, licenciés 11%), il est particulièrement faible pour les formations professionnelles. 9% des détenteurs d’un BTS sont au chômage (7% seulement pour un BTS industriel). Les licences professionnelles s’insèrent correctement sur le marché de l’emploi : 9% contre 12% pour les licences générales avec un salaire supérieur (1400 euros contre 1300). Des données à nuancer selon les formations précisément suivies.
Cependant l’accès aux emplois de cadre se referme : en dessous de bac +5, il est difficile d’y accéder : 90% des sortants d’école d’ingénieur sont cadres, 68% des titulaires de DEA et DES, 36% seulement des titulaires d’une maîtrise.
Etude (en pdf)
L’Expresso du 15/5/06
Pour lire les pdf
L’élève : Où fait-il bon vivre en Europe ?
La réponse serait sans doute subjective. Mais la Commission européenne publie un recueil statistique sur les conditions de vie en Europe. Avec 76 ans d’espérance de vie pour les hommes et 83 ans pour les femmes, la France fait partie des pays où la longévité est la meilleure. Mais nombre de nos voisins nous précèdent pour l’espérance de vie sans infirmité.
En matière scolaire, 15 pays ont un taux d’accès au niveau bac supérieur au notre. Plus de 90% des jeunes tchèques ou des norvégiens terminent leurs études secondaires.
Le français reste la seconde langue apprise à l’école en Europe (par un Européen sur cinq) juste devant l’allemand mais loin derrière l’anglais (9 Européens sur dix).
Etude (en pdf)
L’élève : Une semaine contre le suicide
Entre 90 000 et 115 000 personnes tenteraient de se suicider chaque année en France. Il y aurait 12 000 décès par an. Le suicide est devenu la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans et la première chez les 25-44 ans. Du 5 au 12 février, l’Unps anime les 11èmes Journées nationales pour la prévention du suicide. Des colloques, des débats ont lieu dans tout le pays.
Les Journées
Primaire : Calcul : Les billevesées de l’Académie pour G. Vergnaud
« Je trouve bien légère la reprise, dans l’avis de l’Académie, des billevesées concernant les compétences prétendument numériques des bébés. Ce sont des billevesées parce que la perception par les bébés d’une différence entre deux quantités, voire d’une inégalité, ne peut pas être considérée comme une conceptualisation du nombre. La reconnaissance de la propriété d’addition est une condition nécessaire. Les travaux sont nombreux qui donnent un âge plus proche de quatre ou cinq ans (dans le meilleur des cas et sous certaines conditions) pour les premières compétences proprement numériques des enfants ». Gérard Vergnaud, ancien directeur du Groupement de recherche « Didactique et acquisition des connaissances scientifiques », ne mâche pas ses mots.
Sur le site de J. Nimier, il publie une analyse critique de l’avis remis par la Commission de l’académie des sciences sur l’enseignement du calcul à l’école primaire. Après bien d’autres scientifiques, sa critique est sévère. « Un peu de réflexion épistémologique sur la conceptualisation mathématique ne serait pas de trop dans la réflexion du Ministre et de ses conseillers. Qu’on me comprenne bien ! Je trouve positif que les Académiciens aient répondu au Ministre. En outre plusieurs des points qu’ils retiennent sont de bon sens, et assortis d’une recommandation de prudence. Je trouve par contre étrange que le Ministre s’intéresse si peu à la didactique des mathématiques et à la psychologie des apprentissages mathématiques… Faire appel à de grands savants pour obtenir d’eux un avis n’est pas une démarche déraisonnable, même s’ils n’ont pas toutes les compétences qu’on leur prête. Ils peuvent eux aussi être victimes de naïvetés, plus dangereuses qu’on ne le pense sans examen… Il est du devoir du Ministre de se tenir informé et de renoncer au mépris dans lequel il tient les didactiques, les sciences de l’éducation, les IUFM, et même le savoir d’expérience acquis par les enseignants au cours de leur pratique… Le sens commun est bel et bon, mais radicalement insuffisant pour penser les phénomènes complexes. Les connaissances scientifiques se construisent aussi contre le sens commun, et pas seulement en s’appuyant sur lui ».
Texte de G. Vergnaud
Le dossier du Café
L’Expresso du 24/01/07
Langues : L’Europe met au point un outil de traduction automatique
Permettre au Parlement européen de fonctionner démocratiquement implique la traduction des documents européens dans les langues parlées de l’Union : une vraie montagne de paperasses qui fait vivre des centaines de traducteurs. Devant cet Everest bureaucratique, la Commission européenne lance « Euromatrix », un projet d’un système de traduction automatique.
» Au lieu d’utiliser des systèmes artisanaux à base de règles dont la mise au point nécessite des décennies de travail acharné, l’équipe du projet utilisera l’ensemble des textes prétraduits pour l’application de processus d’apprentissage automatique. Il en résultera un nouveau programme informatique capable de traduire tout seul ».
Communiqué
Langues anciennes : Consultation sur les programmes
Les projets de programme de latin et de grec ancien pour le lycée sont mis en consultation sur EduScol jusqu’au 31 mars.
Sur EduScol
Géographie : Campagne électorale…
« Sur l’affiche ruralisante de 2007, le village a disparu ! Entre 1981 et aujourd’hui, la campagne mythico-politique a enterré la silhouette de l’église bourguignonne du candidat morvandiau. Elle serait devenue une grande plaine américaine, un Middle West européen balayé par un dust bowl venu de Bruxelles qui aurait pulvérisé les villages ». Sur le site des Cafés Géo, Gilles Fumey analyse l’affiche électorale qui montre le candidat Sarkozy sur fond campagnard.
« La ruralité affichée par la politique de 2007 a, donc, perdu ses hommes. Voici le ministre de… l’intérieur (sic) qui remplace le village par le bosquet. La campagne présidentielle devient en image une campagne tout court avec un seul homme qui ose dire : « Ensemble » et qui ajoute : « Tout est possible », parce qu’en mai, les épis seront déjà verts. Voici les électeurs invités à encenser le bon semeur évangélique (Matt. 13) qui a mis le grain en terre ».
Cette campagne trop bien rangée peut-elle apporter des voix ou révèle-t-elle la mégalomanie d’un politique ? « Les électeurs vont-ils jouer dans le scénario ? Les citadins, très majoritaires en France, vont-ils être subliminés par cet horizon ondulant de chlorophylle ? Des enquêtes devront être faites pour savoir comment cette image de la campagne a poussé au choix du bulletin dans l’isoloir »
Article des Cafés géo